CHAMBORIGAUD Des nouvelles des familles enclavées depuis la crue du 3 octobre
Deux semaines après les intempéries qui ont détruit deux ponts sur le Luech, plusieurs familles sont encore isolées dans leur hameau. Elles donnent de leurs nouvelles.
Pour ces habitants cévenols, il y a un avant et un après 3 octobre 2021. Depuis la crue du Luech, les habitants de la rive droite n’ont pas eu d’autre choix que de changer leurs habitudes. Impossible pour eux, comme ils le faisaient encore trois semaines plus tôt, de prendre leur voiture pour enjamber le cours d’eau et rejoindre le village en cinq minutes seulement : les deux ponts qui le permettaient n’ont pas résisté aux eaux en furie.
Quatre familles se retrouvent donc isolées. Deux autres ne sont toujours pas rentrées chez elles et restent hébergées par la mairie dans des gîtes communaux. Il faut dire que les possibilités pour atteindre le village sont réduites. La première, c’est une piste accessible uniquement en 4x4, qui allonge le temps de trajet d’une heure. La seconde, c’est d’enfiler ses chaussures de randonnée pour vingt minutes de marche sur un sentier un peu escarpé. Les habitants l’empruntent et reviennent avec leur sac à dos chargé de provisions, comme cet homme de 79 ans qui a même installé une corde pour éviter les chutes… « Quand il pleut, c’est une patinoire et il faut faire très attention ! », souligne Martine Pascal, l’une de ses voisines, qui est aussi conseillère municipale à Chamborigaud. Dans l'autre hameau coupé du monde, la seule possibilité est la traversée de la rivière avec des cuissardes !
Malgré tout, la population tient le coup. Sûrement aussi parce qu’elle sait que la situation ne devrait pas tarder à s’améliorer. La reconstruction en urgence d’un passage à gué a été décidée officiellement la semaine dernière. Couplé avec la création d'une piste reliant les deux hameaux enclavés, il permettra de rejoindre la rive gauche en moins de dix minutes en voiture. « Il devrait être carrossable par toutes les voitures, sauf en cas de fortes pluies. On nous a dit que les travaux allaient débuter très vite, peut-être cette semaine, et qu’il faudrait quinze jours pour que ce soit fini », indique Martine Pascal. À l’aval, au niveau du pont de Pont-de-Rastel, c’est une passerelle provisoire qui va être installée afin de permettre un accès piétonnier plus praticable et rapide que le sentier. Ces deux aménagements ont un coût : « Il faut compter environ 140 000€ financés par l’État, l’Agglomération et le Département. Christophe Rivenq a dit qu’il aimerait que les communes ne déboursent pas un euro. » Quant à la reconstruction du pont du village, il faudra attendre l’été 2022. Le Luech n’a qu’à bien se tenir d’ici là.
Élodie Boschet