ÉDITORIAL La stratégie c'est l'hypocrisie !
La tectonique des plaques est engagée en politique dans le cadre des prochaines élections régionales. Ça bouge. Après l'accord annoncé de la liste Les Républicains de Renaud Muselier en Paca avec le parti présidentiel, le pataquès dans l'état major de la Droite a fait des remous. Et ce n'est pas fini. Le maire de Nice, Christian Estrosi, a annoncé hier son départ du mouvement co-fondé par Nicolas Sarkozy. Il a suivi son ancien collègue, le maire de Toulon, Hubert Falco, qui a pris aussi la poudre d'escampette. À 12 mois de la Présidentielle où il ne fait guère de doute que le président Macron sera candidat, la Droite est en mauvaise posture. Un peu comme le Parti socialiste en 2017 qui avait vu, comme la neige au soleil, son électorat fondre. Est-ce que ces ex-ténors des Républicains vont rejoindre La République en marche ? Pas sûr mais ils pourraient créer un mouvement satellite qui donnerait de la force dans un an. Et bénéficier, en cas de nouvelle victoire du Président, de rôles de premier plan dans une future gouvernance. Dans notre région, par contre, la stratégie c'est l'hypocrisie ! La tête de listes des Républicains, Aurélien Pradié, et Vincent Terrail-Novès, celle du Nouvel élan Occitan soutenue par LREM auraient pu très facilement faire un accord électoral dès le premier tour. Conseiller régional sortant, ex-LR, le maire de Balma n'a pas grand chose qui le sépare de son concurrent de Droite. Libéraux tous les deux, ils ont simplement des sensibilités différentes dans leur approche. Un peu comme les différents courants qui existaient jadis chez les socialistes... Ces deux-là feront fort probablement cause commune en cas de présence au second tour. Dans le Gard, c'est plus subtil mais tout aussi étonnant. Prenons Denis Bouad, l'ex-président du Département du Gard. Réfléchissez deux minutes ? Est-ce que vous pensez sérieusement qu'il a beaucoup de choses en commun avec Les Insoumis de Jean-Luc Mélenchon ? Et pourtant, ils sont ensemble dans l'union de la Gauche pour les Départementales. Et avec LREM, Denis Bouad il a des atomes crochus ? Bien entendu. Il a prouvé pendant plus de cinq ans à la tête de la collectivité. Lui-même disait faire du Macron avant Macron. Finalement, il n'est pas allé au bout de son chemin. Et paie peut-être aujourd'hui, son manque d'audace. En bon soldat, il a même cédé aux instances nationales l'été dernier pour devenir sénateur. Et a laissé la présidence au moment où les négociations allaient débuter pour les prochaines échéances. Il est aujourd'hui doublement puni. À l'étroit dans la nouvelle configuration de la Gauche, La République en marche a décidé en plus de lui opposer sur son canton historique d'Uzès, l'élu d'opposition Jérôme Maurin qui se présente avec la conseillère municipale de Saint-Siffret, Nathalie Rayssiguier. À force de ne pas choisir, le natif de Blauzac fini par subir.
Abdel Samari