ÉDITORIAL Nîmes Olympique : un rendez-vous manqué
Depuis quelques mois, Rani Assaf a décidé de changer son fusil d'épaule et de sortir de sa réserve qui l'handicapait depuis longtemps. Adepte du principe qu'un président d'un club de football n'a pas à être en première ligne, il a fini par user tous les fusibles qu'il avait placé pour ce rôle de communicant. Comme on est jamais mieux servi que par soi-même, il s'est ravisé et s'est doté d'un conseiller en communication pour l'accompagner dans cette tâche. Bon an, mal an, Rani Assaf a réussi une partie de sa reconquête en s'ouvrant à la société civile, à la presse, aux entreprises et en acceptant de se plier à des exercices contraignants, mais si importants. Restait à réussir le meilleur volet : rouvrir le dialogue et les relations qui se sont distendus avec les groupes de supporters. L'espoir était là mais les mauvais démons sont revenus. Le patron des Crocos ne veut pas oublier quelques malheureux souvenirs : les menaces jusqu'à son domicile montpelliérain et la grosse colère de certains, agrémentées d'insultes, devant ses proches dans les tribunes. Il a en partie raison. Il est évident que n'importe quel président (ou pas d'ailleurs) n'a pas à subir quelques menaces que ce soit. Mais ces plaies mettront-elles encore longtemps à se refermer ? Rani Assaf n'est pas exempt de reproches. Son absence totale de considération à l'égard de ces amoureux inconditionnels du Nîmes Olympique a participé aussi à ces situations "merdeuses". Il est dommage de constater qu'il a laissé passer une occasion en or samedi dernier lors de la rencontre face à Bastia. Les GN91 qui ne voulaient plus venir au stade des Costières depuis très longtemps avaient finalement changé d'avis et même accepté de tirer un trait sur leur historique pesage Est, fermé. Ils promettaient même une belle ambiance pour les joueurs à l'occasion des derniers matches dans l'enceinte sportive choisie par Jean Bousquet il y a plus de trente ans. Cette occasion ne se présentera pas dix fois. Et puis franchement, refuser l'entrée en tribune pour quelques banderoles ? Sérieusement ? D'autant que si certains supporters avaient déployé des messages insultants, cela lui aurait donné quitus ... Alors que là, c'est lui, le club et Nîmes Olympique en entier qui sont montrés du doigt. Passant sous silence la prestation courageuse des Nîmois sur le terrain, malgré ce match aride et électrique face aux Corses. Il est donc temps de siffler la fin de la récréation. Rani Assaf, comme vous l'avez confirmé sur le plateau de Bonsoir le Gard en réponse à une question, et comme vous l'avez déjà montré par le passé en sachant vous adapter, seuls les cons ne changent pas d'avis. Comme ce n'est pas votre cas, faites un dernier effort pour mettre tout le monde derrière vous. À vous de jouer !
Abdel Samari