ÉDUCATION "Beaucoup d’écoles seront fermées jeudi", préviennent les syndicats gardois
Dans le Gard, tous les syndicats d’enseignants ont prévu de participer à la grande journée de grève organisée ce jeudi pour réclamer une meilleure gestion de la crise. Selon les syndicats, beaucoup d’écoles devraient être fermées dans le département.
Hier, un troisième protocole sanitaire depuis la rentrée 2022 est entré en vigueur dans les établissements scolaires. Dans une volonté de simplification, tout en laissant les écoles ouvertes, le Premier ministre Jean Castex a annoncé qu’en cas d’enfant positif dans une classe, les parents des cas contacts pourront attendre la fin de la journée pour venir chercher leur enfant. Des enfants cas contacts qui peuvent désormais effectuer trois autotests, délivrés gratuitement en pharmacie, renouvelés deux, puis quatre jours plus tard. Une seule attestation indiquant que l’autotest est négatif est désormais demandée.
Un allégement loin d'être suffisant pour Myriam Vermale, directrice de l’école maternelle Mandajors à Alès et membre du syndicat SNUIPP-FSU : "On demande à revenir à l’ancien protocole de la rentrée de septembre où on ferme la classe dès le premier cas positif. Trois tests en quatre jours, c'est absurde et pas supportable pour les enfants." Entre les cas positifs et les cas contacts qui s’absentent pour réaliser des tests, les enseignants, même du seconde degré, regrettent de faire cours à des classes diminuées. "On prépare des élèves pour des examens au mois de mars avec des moitiés, voire des tiers de classe", dénonce Boris Thubert, co-secrétaire départemental FSU30 et professeur d’anglais au lycée Hemingway, qui demande le report à juin prochain des épreuves anticipées du baccalauréat. "Si on veut un véritable niveau, il faut les décaler."
"On ne permet pas aux élèves d’accéder à une scolarité normale"
Tous les syndicats gardois ont prévu de se mobiliser ce jeudi et de participer à cette grève nationale. "On en a marre de devoir s’adapter à une multitude de protocoles sanitaires et d’apprendre les annonces par voie médiatique", reproche Myriam Vermale, agacée de n’avoir encore rien reçu sur sa boîte mail ce mardi à midi. Le gouvernement navigue à vue et les syndicats insistent sur l’impréparation de la gestion de crise. Difficile en même temps de gérer au mieux une situation inédite. "Le ministre se targue de laisser les écoles ouvertes sans se préoccuper des conditions. On ne nous permet pas de faire notre métier et on ne permet pas aux élèves d’accéder à une scolarité normale", s’insurge Tifenn Le Martelot, du syndicat Snes-FSU et professeure de mathématiques à Milhaud.
Outre les nombreuses absences, ces enseignants veulent alerter sur le manque de matériel concernant les masques et les détecteurs de CO2 dont disposent certains établissements. Un dispositif qui indique quand il faut aérer une salle, "si c’est important d’en avoir, il faut que l’on soit équipé de manière cohérente", demandent les syndicats. Avec parfois des effectifs de 35 élèves, il faut changer l’air au bout de 15 minutes. "En maternelle, on travaille quasiment avec les fenêtres ouvertes", confie Myriam Vermale. Autre grief, le retard de livraison des masques inclusifs, transparents et plus agréables à porter. "On a encore des masques en tissu que plus personne ne porte", regrette Tifenn Le Martelot tout en le brandissant.
Et puis il y a aussi, à plus long terme, un souhait de voir les classes allégées et de recruter davantage d’enseignants. Ce jeudi, c’est donc une large intersyndicale qui va se réunir. Outre les syndicats d’enseignants, de lycéens, de parents d’élèves qui appellent les parents à ne pas mettre leurs enfants, les infirmières scolaires, il y a aussi les proviseurs et les inspecteurs académiques. Un soutien plus rare qui montre le côté historique de cette grève. "Beaucoup d’écoles seront fermées jeudi", assure Myriam Vermale. Dans le Gard, les hostilités débuteront à 10h à Alès avec un rassemblement rue Pasteur. À Bagnols/Cèze, les grévistes se retrouveront à 10h30 devant le Monument aux morts. Dans la capitale gardoise, le rendez-vous est donné à 14h sur l’esplanade pour marcher ensuite jusqu’aux bureaux de l’inspection académique, rue Rouget de Lisle près de la Tour Magne.
Corentin Corger