ENQUÊTE Quel sera l'avenir du projet de la ZAD golfique "Les Hauts de Saint-Hilaire" ?
L'enquête publique est désormais bouclée. Pas moins de six permanences assurées et un dossier épais de plusieurs dizaines arguments pour la plupart contre ce projet initié par Alès Agglomération, le commissaire-enquêteur a maintenant un mois pour se prononcer sur l'utilité publique ou non de la ZAD golfique « les Hauts de St Hilaire ».
Hier, mardi 30 avril, alors que la dernière permanence était sur le point de se s'achever, l'association Saint-Hilaire Durable farouchement opposée au green entouré d’un parc résidentiel de 200 à 300 villas et hôtelier haut de gamme, le tout étendu sur une surface de 370 ha (soit l'équivalent de plus de 300 terrains de foot), s'est félicitée de la mobilisation des citoyens. "L'abondance des participations et contributions pour lutter contre ce projet, pour défendre les biens communs, c'est-à-dire l'eau et les terrains, est une réelle satisfaction" s'est exclamé Rémy Coulet, vice-président de l'association, aux côtés de nombreux opposants à la ZAD qui contestent en bloc la qualification d'intérêt général : "Il ne s'agit-là que de favoriser quelques intérêts et pour ce faire d'utiliser l'autorité des pouvoirs publics."
Le commissaire a donc un mois pour rendre son avis. S'il est favorable au projet, la déclaration d'utilité publique pourrait être prononcée par arrêté préfectoral, ce qui donnerait le top départ de la procédure d'expropriation pour cause d'utilité publique. "Dans ce cas-là, nous saisirons le tribunal administratif, précise le vice-président avant d'ajouter. Nous voulons sauvegarder les terres agricoles, qui se font de plus en plus rares sur le département. Nous avons d'ailleurs une dizaine d'agriculteurs qui seraient prêts à s'y installer." Au commissaire-enquêteur de faire son choix.
La Chambre d'agriculture du Gard favorable à la ZAD golfique
Les Jeunes Agriculteurs du Gard ont émis un avis défavorable à ce projet : "Que l'on puise dans nos ressources en eau -- 243 000 m3/an, selon le rapport du bureau d’étude pour le dossier de Déclaration d’utilité publique, Ndlr -- pour arroser un green alors que les agriculteurs peinent à arroser leurs productions, ce n'est pas pensable" s'est justifié le président Stéphane Picas. La Chambre d'agriculture du Gard menée par Dominique Granier a, quant à elle, donné un avis favorable mais avec réserves garanties par les porteurs du projet : "Notre plus grosse réserve n'est pas axée sur le projet en lui-même, nous ne sommes pas contre un projet qui pourrait développer l'économie sur le territoire, mais c'est plus sur le principe. Il faut savoir qu'un agriculteur lorsqu'il veut faire une retenue d'eau se heurte à de nombreux obstacles (administratifs, environnementaux...) Ainsi, il a été demandé à ce qu'une réflexion soit engagée pour un portage de foncier dans la ZAD ou à proximité pour y installer un jeune agriculteur. Concernant l'eau, en cas de sécheresse, ce projet ne devra en aucun cas se mettre en concurrence avec l'agriculture" a-t-on appris du porte-parole de la Chambre d'agriculture du Gard qui précise que cet avis n'est que consultatif, "il ne peut pas empêcher ou impulser un projet."
L'association Saint-Hilaire Durable organisera le 25 mai prochain une manifestation, pour faire entendre sa voix une dernière fois avant que le commissaire-enquêteur ne rende ses conclusions au préfet, le 30 mai.
S.Ma