FAIT DU JOUR À Nîmes, le centre de méthanisation érigé en exemple régional
Plusieurs artisans et autres professionnels réunis au sein du « Club du méthane » ont visité le centre de méthanisation de Nîmes métropole. Un centre qui produit, grâce aux eaux usées, du gaz vert injecté dans le réseau de GRDF.
C’est un grand jour pour le vice-président chargé de l’Assainissement, Jean-François Durand-Coutelle. Ce mardi, l’élu recevait plusieurs chefs d’entreprises membres du réseau régional le « Club du méthane », dirigé par Philippe Pasula, directeur territoriale sud-ouest de GRDF (Gaz réseau distribution France). Cette journée avait pour but de promouvoir la méthanisation et notamment à Nîmes, la première injection de biogaz dans le réseau de GRDF. Une première dans le Gard.
D’un montant de 21 M€ - dont une subvention de 9 M€ par l’Agence de l’eau -, le méthaniseur a été inauguré il y a sept mois. Il a été construit par le nouveau délégataire chargée de la gestion de l’eau, Véolia. Ce large cylindre jaune d’une capacité de 5 500 m3 récupère les boues usées de la station d’épuration, située à côté, traitant les eaux usées de Nîmes et de Caissargues. « Bientôt, la station récupérera les eaux du village de Milhaud dont la station est vieillissante », indique Sabine Martin, directrice adjointe de l’Agglo nîmoise.
Un million d'euros pour l'Agglo
Chauffées à une température de 37°, les bactéries contenues dans le digesteur grignotent les boues à la recherche d’oxygène. En dégradant la matière, elles produisent des molécules comme le méthane (CH4). Les boues restent enfermées vingt jours dans le digesteur. Le biogaz produit est ensuite stocké dans un gros ballon gris, construit à côté du digesteur. Charge ensuite à GRDF (Gaz réseau distribution France) de vérifier le gaz avant de l’autoriser à être injecté dans le réseau nîmois.
En avril 2022, les premiers mètres cubes de biogaz ont été injectés dans le réseau. La production annuelle devrait atteindre un rythme de croisière estimée à 8 700 000 kWh, ce qui équivaut à la consommation annuelle de 24 bus de Nîmes métropole. « Cette énergie produit sur le territoire renforce l’économie circulaire », souligne Jean-François Durant-Coutelle. La vente du biogaz permet par ailleurs de rapporter 1 M€ à Nîmes métropole.
« Si la préfecture nous l’autorise, nous recevrons aussi les boues des stations d’épurations des autres communes de Nîmes métropole », poursuit Sabine Martin. Par sa visite, Philippe Pasula aimerait inciter les acteurs à se constituer en réseau pour développer la méhtanisation. D’autant que que l’an prochain, « nous aurons tous l’obligation de trier les biodéchets », relève-t-il. Recycler nos déchets pour produire de la nouvelle énergie semble être une pratique plus vertueuse pour protéger la planète et notre portefeuille.