Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 03.04.2019 - anthony-maurin - 6 min  - vu 3814 fois

FAIT DU JOUR À Nîmes, une feria "de synthèse" pour Pentecôte

Simon Casas, directeur des arènes de Nîmes, et Jean-Paul Fournier, maire de la ville, présentaient hier les cartels de la prochaine feria de Petecôte qui se tiendra du 6 au 10 juin prochains.
Les arènes bien garnies lors de la corrida matinale du lundi de Pentecôte. Une corrida équestre qui fait recette (Photo Anthony Maurin).

Même en connaissant la teneur des cartels, il y avait beaucoup de monde à la " conférence de presse " (Photo Anthony Maurin).

La feria, c'est avant tout les toros. Sans eux et la fête qui leur rend gloire, nul programme festif, nulle animation dans les rues de la cité. Sans corrida, pas de feria. Le cycle nîmois de Pentecôte est le rendez-vous incontournable des aficionados qui irriguent par la suite les artères de Nîmes. Voici le programme taurin pour une " Feria de synthèse " comme le dit Simon Casas, directeur des arènes de Nîmes. Cinq corridas, une course camarguaise, une novillada et une corrida équestre.

Pour coller au plus près de la réalité et des traditions, c'est la course camarguaise qui ouvrira le bal. Le jeudi 6 juin, le trophée Jean Lafont, comptant pour les As, verra défiler les stars du moment. Côté taureaux, Trocadéro de Saumade, Lebrau de Laurent, Trancardel de Bon, Muiron de Ternen, Apache de Cuillé, Marlou de Laurent et Landier de Nicollin.

Face à eux, les hommes en blanc auront à cœur de tenir leur rang. Félix, Cadenas, Zekraoui, Robert, Martin, Aliaga, Charrade, Bruschet et Favier contenteront à coup sûr les espérances locales.

Thomas Joubert ici à Nîmes (Photo Archives Anthony Maurin).

Le poumon de la feria reste la corrida. Pentecôte débutera pour les toros avec une corrida française le vendredi 7 juin à 18h. Les exemplaires d'El Torero se frotteront à trois autochtones. Le maestro arlésien Thomas Joubert, le Montois Thomas Dufau et l'autre Arlésien Juan Leal. " On ne met pas n'importe quels Français ! Thomas  Joubert a souvent été tragique, notamment à Bayonne où il a failli mourir l'an dernier. Thomas Dufau et Juan Leal sont engagés à la San Isidro à Madrid ", explique Simon Casas rendu un poil " soupe au lait " par la publication en amont, sur quelques sites Internet, de ses cartels. " Nous sommes à une époque ou tout filtre, c'est normal et les journalistes font leur travail. On le regrette car je fais signer des contrats de confidentialité mais c'est inévitable... "

Détails nîmois du costume d'El Rafi (Photo Archives Anthony Maurin).

Continuons le défilé de la feria de Pentecôte 2019. Le samedi en matinée, place aux jeunes et à une course spéciale. Après leur vif succès 2018, les novillos des Camarguais Pagès-Mailhan seront à l'affiche de cette course qui décernera le traditionnel et très convoité trophée de la Cape d'Or de la peña Antonio Ordoñez. Pour les affronter, " un cartel au caractère international avec le numéro 1 espagnol, Francisco de Manuel, qui a coupé une oreille à Madrid, le numéro 1 mexicain, en la personne de Diego San Roman, et El Rafi le Nîmois ", poursuit le directeur des arènes. Une course attractive qui permettra à l'aficion de se trouver à la croisée des chemin dans une sorte de vaste concours très compétitif et au bon esprit.

Naturelle selon Emilio de Justo (Photo Archives Anthony Maurin).

L'après-midi, Enrique Ponce était prévu au paseo. Blessé, il ne viendra fouler le sable de Nîmes qu'après sa reprise en août prochain lors de la feria des Vendanges. Son paseo nîmois sera d'ailleurs peut-être sa seule date française. Son remplaçant n'est autre que le feu follet Antonio Ferrera qui assurera parfaitement son rôle de chef de lidia.

À ses côtés, Emilio de Justo et Toñete, deux maestros que le grand public connaît peu mais qui gagnent en célébrité au fil de leurs nombreux exploits. " Emilio de Justo est un grand torero. Une révélation d'actualité qui ne sera ni à Arles ni à Béziers. Nîmes cherche souvent l'exclusivité dans ses cartels. C'est une arène leader qui doit toujours réaliser une bonne programmation afin que le public vienne et revienne ", assure l'empresa Simon Casas.

Et pour cause, torero sensationnel d'un respect total et d'un engagement entier, Emilio de Justo sera l'homme à ne pas manquer tant il a marqué la temporada 2018. Pour le jeune Toñete, rappelez-vous, il a pris avec brio son doctorat dans l'amphithéâtre romain de Nîmes lors de la feria des Vendanges 2018.

Paco Ureña (Photo Archives Anthony Maurin).

Belle journée dominicale avec en matinée une corrida de Victoriano del Rio à 11h30. " C'est ma sensibilité ! J'ai pour habitude de choisir une corrida à chaque feria : c'est celle-là. C'est la corrida de l'art avec trois toreros émergents comme Diego Urdiales que l'on connaît depuis longtemps mais qui a coupé trois oreilles à Madrid. C'est rare et il ne sera nulle part ailleurs dans le Sud-Est. Il y aura aussi pour Paco Ureña qui a eu un grave accident à l’œil la saison dernière mais qui triomphe déjà ", affirme Simon Casas. Avec eux, l'Andalou de Séville Pablo Aguado. Précieux, au toreo soyeux, il va adoucir les mœurs de cette corrida d'opportunité et apporter une dose artistique non négligeable. Il en profitera pour confirmer son alternative et pour marquer les esprits.

Sébastien Castella et Andres Roca Rey ont déjà été aligné ensemble à Nîmes en mai 2016 mais pas lors d'un mano a mano (Photo Archives Anthony Maurin).

Cartelazo por la tarde. Traduction, grosse affiche pour l'après-midi. Mano a mano fantastique avec le Biterrois Sébastien Castella et le Péruvien Andrés Roca Rey. Les deux aiment Nîmes mais le dernier s'y fait plus rare. Présent lors de la conférence de presse, Castella a tenu à dire quelques mots sur ces arènes qu'il aime tant et où il a coupé une queue en septembre dernier : " Nîmes me tient à cœur, c'est une arène très importante dans ma vie et Simon Casas a été le premier à me faire confiance ici. Ce cartel est très fort, j'aime le public nîmois et j'y ai vécu une des plus importantes corridas de ma carrière, celle du solo des Adolfo Martin. Ce furent les sensations les plus fortes et la plus grande peur de ma vie. J'espère que ce dimanche on sera à la hauteur de l'événement. " À n'en pas douter...

Avec lui, donc, le prodige Roca Rey qui a pris son alternative à Nîmes. Pour le directeur des arènes, " Il est le numéro 1 des nouveaux talents. C'est le torero le plus attractif du moment et il ne sera pas programmé à Arles. Ce mano a mano est un cartel passionnant qui fera des étincelles. "

Lea Vicens (Photo Archives Anthony Maurin).

Classique corrida de rejon le lundi matin. Les chevaux envahiront la piste des arènes devant les toros de Fermin Bohorquez. L'ancien maître Pablo Hermoso de Mendoza confirmera l'alternative de son fils Guillermo sous les yeux de la Nîmoise reine de l'escalafon, Léa Vicens. Les puristes seront heureux de revoir le père, les curieux de découvrir le fiston et les amoureux des belles choses de croiser la route de notre Léa internationale qui torée de mieux en mieux et qui gagne en assurance.

Naturelle selon Pepe Moral (Photo Archives Anthony Maurin).

Enfin et pour clôturer le cycle de Pentecôte, une corrida forte à 17h30. " Le lundi n'est plus vraiment férié. Il n'y a plus vraiment la fête dans les rues alors on crée l'événement avec quelque chose de très fort dans les arènes. Victorino Martin est l'élevage le plus emblématique et il n'est pas programmé dans le Sud-Est. Octavio Chacon est en grande forme, Pepe Moral, qui a été blessé à Nîmes en 2018, l'est tout autant ", note le directeur des arènes les plus importantes de la planète des toros.

Pour ne pas répéter le cartel de l'année dernière, c'est le torero cher à Renaud Ripart dit El Rips, Ruben Pinar, qui sera le troisième homme. " Il faut renouveler l'offre des cartels. Aussi passionnant et bien réalisé soit un film, si on le regarde 10 fois ça devient lassant. Nous devons promouvoir les nouveaux talents, les talents de l'actualité et la corrida n'est pas un art condamné à disparaître si nous le faisons ", conclut Simon Casas.

Quelques pistes pour les Vendanges

Rappelant sans cesse la particularité de Nîmes par rapport aux autres arènes de France, l'empresa a bien insisté sur les manques arlésiens et la plus-value nîmoise en la matière. N'oublions pas que la délégation de service public (DSP) nîmoise pour les prochaines années se joue actuellement et que Simon Casas mais aussi Juan Bautista (directeur des arènes d'Arles) et le tandem Julien Miletto-Pierre-Henry Callet (directeurs de Saint-Gilles) sont en lice pour décrocher le Graal nîmois.

Julian Lopez "El Juli" (Photo Archives Anthony Maurin).

En guise de bande annonce, voici quelques noms qui défileront en septembre (du 13 au 15) dans l'amphithéâtre gardois. Enrique Ponce, acté, Roca Rey aussi. Autre titulaire d'un doctorat nîmois, le Madrilène Julian Lopez El Juli fera son retour à Nîmes en septembre prochain. Ceux qui veulent le voir ailleurs en France devront se rendre à Istres. Le cavalier portugais triomphateur madrilène Diego Ventura sera lui aussi de la partie pour les Vendanges cuvée 2019 et on imagine bien volontiers un mano a mano entre El Rafi et Solalito pour une novillada détonante.

Course camarguaise, tarif 12 euros, capelado à 17h45 par les amazones de la Confrérie des gardians. Corrida, tarifs de 21 à 108 euros (18 à 48 pour la novillada). Abonnement possible de 123 à 588 euros. Abonnement jeune " Tendido jeune " à 35 euros pour l'ensemble de la feria soir 5 euros l'entrée. Gratuit pour les moins de 6 ans, demi-tarif pour les moins de 16 ans. Des ventes flash seront organisées sur une durée courte et limitée (soyez attentifs et regardez le site des arènes et la page Facebook). Info et réservation au 4 rue de la Violette à Nîmes ou au 0891.701.401 (0,225 euros /minute).

Simon Casas et Sébastien Castella, ensemble pour une feria de Nîmes qui s'annonce déjà très bien (Photo Anthony Maurin).

Anthony Maurin

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