FAIT DU JOUR Beauvoisin : le dénouement
Depuis novembre dernier, la municipalité de Beauvoisin est agitée par une fronde qui l'a conduite à perdre son autonomie budgétaire. Et de fait, tous les projets en cours ont du être suspendus. Après un deuxième avis de la Cour régionale des comptes, le budget présenté par le maire a été validé officiellement. Les frondeurs ont démissionné. L'autonomie budgétaire retrouvée et un nouvel organigramme vont permettre à la commune de reprendre un fonctionnement normal.
Rappel des faits
Une partie de la majorité municipale de Beauvoisin s'est retournée contre son maire. Une fronde qui s'est, entre autre, manifestée par une "grève " de certains élus lors des séances du conseil municipal. Les absences ont commencé en novembre 2018. La nouvelle directrice générale des services ayant craqué, elle est remplacée par François Mousset, missionné à la demande du maire par le Centre de gestion de la fonction publique.
Ce dernier se met au travail et présente, en avril, un budget équilibré avec l'aval de la DGFIP (Direction générale des finances publiques). Il n'est pas voté sous sa forme originelle. Sont, selon le DGS, retirées des dépenses obligatoires, deux chapitres essentiels sont contestés et celui sur l'autofinancement supprimé. Le budget, qui doit être validé par la préfecture, est déféré par celle-ci à la Chambre régionale des comptes. La CRC rend un premier avis en rétablissant le budget tel qu'il avait été présenté par le maire et demande à celui-ci de le représenter au vote.
Vote dans la douleur
Le budget est finalement voté dans la douleur lors d'un conseil reporté une première fois faute de quorum. Celui-ci est transmis à nouveau par la préfecture à la Chambre régionale des comptes pour en vérifier, encore une fois, la conformité légale. Dans un avis collégial, toutes les sections réunies, la CRC délibère et le 8 août, elle donne un deuxième avis qui valide de manière définitive et officielle le budget présenté par le maire. La commune vient de retrouver son autonomie budgétaire. Lire aussi
Remaniement
Il est temps pour le maire, Guy Schramm, se disant "soucieux de l'euro public" de prendre des décisions pour ne plus voir sa commune ainsi malmenée. Il décide donc de "faire le ménage" en retirant leurs délégations à quatre de ses adjoints, des frondeurs, qui selon lui sont responsables du déséquilibre budgétaire qui a conduit au blocage de la vie communale. Les quatre adjoints démissionnent entraînant avec eux six de leurs compagnons de fronde. Lire aussi
Épilogue
L'avis de la CRC est placardé comme le veut la loi et le maire le publie sur sa page Facebook assorti d'un message de remerciement à toutes celles et ceux qui l'ont soutenu, se déclarant "conforté dans mes dernières décisions de retirer les délégations de certains élu(e)s". Et exprimant sa satisfaction pour la commune "qui va pouvoir retrouver sa sérénité."
Ce nombre de démissionnaires n'est pas suffisant pour provoquer des élections anticipées. François Mousset remanie l'organigramme et met en place une nouvelle organisation qui va permettre à la commune de fonctionner normalement, avec à la clé des plans de formations confortables pour le personnel. Pour le maire, les conditions sont enfin réunies pour conclure son mandat dans de bonnes conditions.
Pour l'équipe municipale, le début de la fête votive est le "clap de fin" d'un mauvais film. La majorité ne pense pas pour l'instant aux échéances électorales mais concentre son énergie sur la reprise. "Les Beauvoisinois vont pouvoir souffler", se réjouit le maire. Neuf mois de répit donc pour la ville, avant des échéances qui seront à n'en pas douter le théâtre de confrontations musclées…
Véronique Palomar Camplan