Publié il y a 4 mois - Mise à jour le 27.06.2024 - Anthony Maurin - 4 min  - vu 893 fois

FAIT DU JOUR Édouard Philippe veut un bloc ouvert dans l’espace central

Edouard Philippe juin 2024 (Photo Anthony Maurin)

Edouard Philippe (Photo Anthony Maurin)

Yvan Lachaud, délégué départemental Horizons, a reçu la visite d’Édouard Philippe, président de ce parti en présence de Sophie Pellegrin-Ponsole, candidate Horizons sur la deuxième circonscription du Gard et de Christian Baume, candidat sur la troisième.

Edouard Philippe juin 2024 (Photo Anthony Maurin)
Edouard Philippe (Photo Anthony Maurin)

Si, pour certains, le problème ne se pose pas car ils ont choisi leur cheval depuis des semaines, d’autres sont encore hésitants. Pour qui voter ? « Entre la peste et le choléra, je ne sais pas quoi faire ! », entend-on actuellement à longueur de journée. La situation politique française est dans un moment charnière. À quelques jours du premier tour des élections législatives faisant suite à la dissolution de l’Assemblée nationale, Édouard Philippe sillonne la France. Après le Nord, la Meurthe-et-Moselle, la Gironde, la Dordogne, la Charente ou encore Paris, la Vienne, la Loire et la Seine-Maritime, il était temps de venir dans le Gard. C’est à l’invitation d’Yvan Lachaud qu’Édouard Philippe a passé deux heures dans notre département avant de se rendre dans l’Hérault. « Il avait dit qu’il ferait une sorte de tour de France, il l’a fait ! Les candidats de Renaissance et des autres partis du Centre sont aussi présents. »

Edouard Philippe juin 2024 (Photo Anthony Maurin)
Edouard Philippe avec Yvan Lachaud en train de saluer les candidats Horizons dans le Gard (Photo Anthony Maurin)

Dans le jardin du délicat restaurant étoilé Jérôme Nutile, Édouard Philippe rappelle la base : « La campagne est brève, courte, il faut être exposer la situation le plus claire possible et lire les propositions des uns et des autres. Je prends acte de la dissolution, je propose maintenant plus qu’une reconstruction, nous devons nourrir un message plus large. »

Des duels entre le RN et LFI ? Non ! Et c’est bien pour éviter cela qu’Édouard Philippe bat le pavé et sillonne la France. Le maire du Havre et fondateur d’Horizons est aussi conscient d’avoir une part de responsabilités dans cette affaire et ne se cache pas derrière son petit doigt en évoquant le fait qu’il n’a pas tout réussi lors de son passage à Matignon. Colère, inquiétude, lassitude ou fatigue. « Je vois des interrogations et du ressentiment, tout cela doit être pris en compte, mais nous ne devons pas nous y résoudre. Alors soit je prends la parole pendant 45 minutes, soit je réponds à vos questions en essayant d’être concis. »

Edouard Philippe juin 2024 (Photo Anthony Maurin)
Edouard Philippe (Photo Anthony Maurin)

Va pour le question/réponse. Le parti d’Édouard Philippe présente 82 candidats pour ces élections, en son nom, distingué d’Ensembles, le groupe coalisé de divers partis proches d’En Marche. Pourquoi ? Pour rester libre et peut-être pour se raccrocher à un centre ouvert et désireux de s’unir contre les deux autres blocs... Édouard Philippe s’ouvre à la Gauche. « En trois ans, j’ai bien vu qu’on ne pouvait pas régler tous les problèmes des Français, mais je n’efface pas tout ce que j’ai fait car j’ai inscrit cette action dans la durée et il faut avancer. On ne refera pas la majorité présidentielle, je tends la main pour qu’elle soit plus large, une coalition sera à construire après le second tour. »

L’ancien Premier ministre veut continuer et construire. Avec Raphaël Glucksmann, Édouard Philippe pense à une Gauche qui veut de l’Europe et qui désire réglementer l'économie de marché tout en continuant les discussions sur d’autres sujets.

Edouard Philippe juin 2024 (Photo Anthony Maurin)
Edouard Philippe n'a rien perdu de son éloquence (Photo Anthony Maurin)

« De la Droite conservatrice à la Gauche démocratique, c’est ce qu’il se passe dans toutes les démocraties d’Europe… N’oublions pas que la France ne fonctionne pas sous un régime présidentiel mais bien parlementaire ! Aucune formation politique de l’espace central ne peut représenter à elle seule tout le monde. » Horizons, Renaissance ou le MoDem étaient ensemble en 2022, mais à écouter Édouard Philippe, les partis ont évolué. « Nous assumons notre indépendance avec nos 27 000 adhérents à jour de leur cotisation. Cette indépendance me permet de discuter avec la totalité de l’espace central. Nous augmentons le nombre de nos candidats mais je peux aussi soutenir d’autres candidats en plus des nôtres. Je suis à l’aise et cohérent avec ce que je dis. »

Quand on lui parle du second tour, l’ancien Premier ministre bondit. Il en va de même quand on s’aventure à parler de 2027. Il recentre le propos : « Je ne sais pas toujours comment gagner une élection, mais je sais comment on peut la perdre alors nous parlerons du second tour après le premier ! Il y a un espace politique au milieu de la pince des extrêmes. L’alternative, c’est un bloc central. »

Edouard Philippe juin 2024 (Photo Anthony Maurin)
Edouard Philippe entouré par Yvan Lachaud et Christian Baume (Photo Anthony Maurin)

Le monde change ou a changé. Une démocratie comme on l’imaginait encore au siècle dernier est-elle encore possible ? « Nous gagnerons tous à choisir la démocratie et à revenir vers elle. Nous devons accepter les résultats des élections, c’est la règle du jeu et il faut l’accepter mais il est facile de cliver et de conflictualiser. Mélenchon conflictualise tout, c’est peut-être une voie révolutionnaire mais elle n’est pas démocratique en tout cas. Les récents propos du RN et Bardella sur la binationalité consistent à catégoriser les Français. Mon objectif est de ne jamais jouer sur les divisions car nous sommes un pays explosif quand on joue sur les clivages, ne perdons jamais ça de vue. »

Encore dans les petits papiers du président de la République, Édouard Philippe avoue cependant n’avoir été informé de la dissolution qu’une trentaine de minutes avant l’annonce officielle. C’est Emmanuel Macron qui l’a appelé avant de dissoudre la chambre des députés.

Edouard Philippe juin 2024 (Photo Anthony Maurin)
Yvan Lachaud explique les raisons de la venue de l'ancien Premier ministre à Nîmes pour soutenir ses candidats (Photo Anthony Maurin)

« J’espère juste que la situation d’après sera plus compréhensible que celle d’avant… Mais je vois des candidats qui tiennent des propos étonnants. On ne peut pas dire des choses la bouche en cœur et le cœur sur la main, déjà que cela n’est pas facile, c’est surtout faux ! »

Et dans le Gard, les deux candidats que présente Horizons sont-ils à la hauteur de l’événement ? « Ici, le RN fait de gros scores et nos candidats, pour aller face à eux, sont convaincus et se battent pour défendre leurs idées. Ils proposent des choses sérieuses et crédibles, grâce à ça un choix est offert aux Gardois. Nos candidats ont un parcours, ils travaillent, ils ne sont aucunement des prête-noms d’une étiquette ou d’un candidat national. Ici, vous avez des gens, des Gardois qui connaissent le Gard, c’est leur force ! Aucun de nos candidats prétend que l’on peut raser gratis. Certains prennent ce positionnement qui est le plus facile, mais dans une campagne je préfère notre manière de faire qui est plus estimable. »

Anthony Maurin

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