Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 19.11.2018 - anthony-maurin - 4 min  - vu 1719 fois

FAIT DU JOUR "Le monde change, Saint-Gilles aussi"

Eddy Valadier, maire de la commune, fait le bilan de sa première moitié de mandat.
Contemplant l'abbatiale, Eddy Valadier se dit que le tourisme et l'industrie peuvent sauver sa ville de la paupérisation (Photo Anthony Maurin).

Eddy Valadier, maire de Saint-Gilles, accompagné à gauche par son deuxième adjoint, Jean-Pierre Garcia, et à droite par sa première adjointe, Dominique Novelli (Photo Anthony Maurin).

« Saint-Gilles, j'y pense en me levant, en mangeant, en me couchant... Je suis peut-être un peu gaga mais c'est comme ça ! Le monde a changé, Saint-Gilles aussi. Quand je suis élu, je bosse. Je ne regarde pas la couleur politique, c'est ce qui m'a permis d'avoir 15 millions d'euros de subventions en quatre ans alors que l'ancienne municipalité n'en avait eu que 1,7 en six ans; »

Saint-Gilles est la cinquième ville du Gard avec ses 14 000 habitants. Elle est aussi la deuxième de Nîmes métropole, forcément derrière la cité des Antonin. Mais Saint-Gilles ne subit plus, elle ne se cache plus. Elle se dévoile et va de l’avant. « Il y a quatre ans, nous étions élus sous les feux des projecteurs médiatiques après Alain Gaido, maire socialiste, et contre un député Front national, Gilbert Collard, qui était sûr de sa victoire. Nous avions un projet et nous avons été élus contre toutes les attentes des acteurs nationaux et locaux. »

Saint-Gilles et ses toits (Photo Anthony Maurin).

Avec une politique plurielle et multiple résumée en quatre items, Eddy Valadier s’en sort plutôt bien. Reconstruire la cité et reconquérir des espaces trop longtemps délaissés, redresser la barre financière de la commune, redorer son image en faisant émerger ses potentiels et son attractivité et enfin convaincre les partenaires du bon sens de ces projets. « Saint-Gilles est sortie de son isolement pour rendre réel ce que nous voulons faire. Beaucoup de choses ont été faites mais il en reste encore. »

Le nerf de la guerre, c’est l’argent. Les dotations de l’État sont en chute libre alors il faut être malin, polyvalent et ne pas être regardant sur les donneurs. Ils sont forcément républicains mais pas nécessairement du parti politique d’Eddy Valadier. « Avec un projet cohérent et convaincant, on nous aide. J'ai dû prendre mon bâton de maréchal mais j'y arrive. Il est très important de nouer des liens, de faire du partenariat, car grâce à cela et pour de nombreux projets, ça n’a rien coûté à la commune. »

Sur le parvis de l'abbatiale encore en chantier, le maire Eddy Valadier (Photo Anthony Maurin).

Trois fois plus d’investissement, une baisse de la dette et une baisse de la taxation des Saint-Gillois concernant les taxes d’habitation, foncière sur le bâti et le non bâti. Même les ordures ménagères ont baissé de 30% !

« Nous voulions un projet novateur et ambitieux pour redresser notre cité. Peu de gens croyaient en cette mise en œuvre mais nous nous sommes lancés avec trois engagements prioritaires : se donner à 100%, remplir nos 20 engagements dans les six ans qui nous serons alloués et agir en toute transparence et en concertation avec les habitants », détaille le maire qui a dû démissionner de son mandat de Conseiller régional et qui n’est pas allé aux Législatives.

Au premier plan le chantier, au second, l'abbatiale qui fête ses 900 ans et qui vient d'être en grande partie restaurée (Photo Anthony Maurin).

À Saint-Gilles, il fallait aussi retrouver une certaine sérénité publique. « La tranquillité est une chose essentielle. Je ne suis pas naïf, c’est un combat quotidien mais nous sommes à - 47% de délinquance depuis 2012. Nous inversons la tendance. Nous sommes passés de 16 à 33 caméras et nous en rajouterons 20 de plus d’ici la fin du mandat. » Idem pour les effectifs de la police municipale qui passent de 16 à plus de 20. « Nous avons mis certaines familles face à leurs responsabilités une paire de fois. Certaines ont remboursé les dégradations faites par leurs enfants. Sincèrement, les choses, petit à petit, s’améliorent. »

Si le passé est en passe d’être oublié, reste à préparer l’avenir... Les services publics sont importants et Saint-Gilles a créé un guichet unique tout en améliorant l’accueil. L’éducation ? Une école est restaurée chaque année et cinq millions d’euros ont déjà été investis. Une crèche va voir le jour avant la fin du mandat. Le cadre de vie ? C’est aussi une priorité. Des aménagements urbains de qualité, les piétons retrouvent leur place au sein de leur ville, la végétation est replantée et aucun territoire ne semble mis de côté.

Les anciennes halles sont devenues le pavillon de la culture (Photo Anthony Maurin).

Après ça, il faut aussi des équipements d’accueil. Saint-Gilles offre un parking gratuit et arboré de 500 places à trois minutes à pied du cœur de la ville. Un choix politique pour capter une nouvelle clientèle et pour faire revivre la ville. Côté associations, la centaine de structures est soutenue par la mairie et plusieurs inaugurations auront lieu d’ici 2020. Enfin, jouer le tourisme était un autre choix, plus logique mais vecteur de vertus.

« On parlait beaucoup de l’abbatiale mais on pouvait surtout ramasser les pierres de la façade à la main. On a restauré et rénové. C’est un symbole et nous allons le léguer aux générations futures. Nous voulons nous appuyer sur l’histoire pour préparer l’avenir », estime le maire qui a débloqué ce lourd chantier de près de 3 millions d’euros qui se terminera le 14 décembre prochain pour laisser la place à un fantastique spectacle de son et lumière. Autre choix, celui d’avoir fait muter les halles, abandonnées depuis 25 ans, en pavillon de la culture qui a reçu plus de 5 000 visiteurs après une année d’existence.

Les travaux baignent encore Saint-Gilles dans une sorte de magma urbain digne des plus grandes villes. Une fois achevées, les prestations devraient séduire riverains comme visiteurs (Photo Anthony Maurin).

Concernant le centre historique, Saint-Gilles n’échappait pas à la généralité française. On observe un peu partout un désintérêt des Français pour leur centre-ville. Paupérisé et vétuste, celui de la cité aux portes de la Camargue connaît une seconde jeunesse. « Nous avons opté pour une redynamisation commerciale, une amélioration du logement, une attirance avec des aménagements urbains simples mais de qualité et un réinvestissement des équipements publics. Rien n’est facile mais nos 14 îlots dégradés le sont moins. »

Pour lutter contre le chômage, fléau gardois qui prend tout son relief dans une telle cité, l’édile a eu quelques idées. Miser sur le tourisme et l’industrie et l’assumer. « Saint-Gilles est la seule ville de France à avoir un aéroport, un port et un patrimoine mondial. J’ai cherché et honnêtement, c’est une fierté de le dire ! En tout cas c’est un atout et nous allons nous en servir. »

Anthony Maurin

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