FAIT DU JOUR Législatives : 1e circonscription, terre de contraste
À la fois urbains et ruraux, les 87 000 électeurs de la première circonscription ont succombé en 2012 à la vague rose, en élisant la députée (PS) Françoise Dumas. Qu'en sera-t-il les 11 et 18 juin ?
Dernière ligne droite des Législatives… Les candidats ont jusqu'au 11 juin pour convaincre les 538 000 électeurs des six circonscriptions du Gard. Focus aujourd'hui sur la 1e circonscription. Si elle est l'une des plus petites en terme de superficie, elle est la plus peuplée avec 136 000 habitants. Cela est dû à la présence de Beaucaire et des quartiers populaires nîmois (Pissevin, Valdegour et Chemin-Bas). Des zones urbaines, qui contrastent avec les villages rurbains* et ruraux de Jonquières, Bellegarde ou Fourques.
Françoise Dumas, dans la majorité présidentielle
La 1e circonscription, ce sont des réalités, des besoins et donc, des attentes différentes. À Nîmes et Beaucaire, les enjeux tournent principalement autour de l'emploi, la formation des jeunes et la rénovation urbaine. Les quartiers nîmois ont été inscris à l'ANRU 2 (Agence nationale pour le renouvellement urbain). Un « espoir pour les habitants », que la députée sortante Françoise Dumas accrédite volontiers à son bilan : « si je n’avais pas travaillé avec le ministre Françoise Lamy, je n’aurai pas eu tout ce que j’ai obtenu. L’ANRU permettra une répartition plus humaine des logements en favorisant la mixité ».
Désormais étiquetée La République En Marche, l’ex-socialiste s’inscrit dans la majorité présidentielle. Sans candidat PS face à elle, la Nîmoise souhaite capitaliser sur des 56,77% d’Emmanuel Macron, recueillis au second tour de la Présidentielle sur la circonscription. Comme en 2012, le risque d’une triangulaire* est réel. Dans le Gard, tous s’accordent à dire que le FN arrivera en tête, le soir du 11 juin. L’objectif de tous les candidats est d’arriver au second tour, derrière le FN dans l’espoir de bénéficier du report de voix.
Le FN veut briser le plafond de verre
Au FN, Yoann Gillet est dans les starting-blocks. L’élu nîmois et directeur de cabinet du maire FN de Beaucaire, espère briser le plafond de verre et remporter la circonscription. Dans le canton de Beaucaire et les villages de la Vistrenque, le parti réalise d'importants scores. « Ici, les gens recherchent la sécurité, à la fois des personnes mais aussi de leurs biens. Ils ont peur… », commente le maire de Bellegarde, Juan Martinez. Sur sa commune, Marine Le Pen est arrivée en tête au premier et second tour de la Présidentielle. En campagne, Yoann Gillet communique en conséquence : « j'ai décidé d'être candidat parce que je ne veux pas que la France ressemble à Pissevin et Valdegour (…) Il faut beaucoup de députés du Front National qui se battront pour la sécurité des Français et la fin du laxisme ».
La droite espère la reconquête
Le FN n’est pas le seul à être implanté dans le coeur des électeurs ruraux. La droite traditionnelle y a aussi ses entrées. Soulagé du retrait de Julien Plantier - dissident LR soutenu par le maire de Nîmes - le candidat LR-UDI Thierry Procida compte bien récupérer l'ex-fief électoral du président UDI de Nîmes Métropole. Avec le maire de Bouillargues comme suppléant, le conseiller départemental parcourt les villages, armé de son slogan « Vous avant tout », martelant ainsi sur sa proximité avec ses concitoyens.
La gauche s'éclate
Sur le papier, les chances de la droite d’accéder au second tour semblent plus importantes que celles de la gauche. Faute d'accord pour des candidatures communes, France Insoumise, EELV et le PCF se présentent en ordre dispersé. Ils défendent chacun la volonté de « s’opposer au programme libéral d’Emmanuel Macron ». Quelques nuances existent : « Contrairement aux communistes, nous sommes pour une sortie totale du nucléaire. Et en opposition avec les écologistes, nous sommes prêts à sortir des traités européens », lancent la mélenchoniste Yannick Battefort. Si Sylvette Fayet a soutenu la candidature de Jean-Luc Mélenchon à la Présidentielle, la communiste fait valoir « son expérience » mais aussi « ses combats », comme la non-augmentation des tarifs des bus de Nîmes Métropole...
Les 11 et 18 juin, il en reviendra aux électeurs de départager les 15 candidats de cette première circonscription. La tâche s'annonce complexe.
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com
*Les candidats doivent récolter 12,5% des inscrits pour se qualifier au second tour.
*Phénomène qui qualifie le développement des villages, situés à proximité de villes dont ils constituent des banlieues.
Les autres candidats :
Michel FLAISLER suppléant Philippe ROBERT
Hacen BOUKHELIFA suppléante Geneviève KOEHLER CASASUS
Isabelle LECLERC suppléant Frédéric KECHRA
Deniz OZDEMIR suppléant Filiz OZDEMIR
Dominique ANDRIEU BONNET suppléant Bruno VASA
Nasser MOHAMEDI suppléante Ginette BARBARI
Jean-Paul BORE suppléante Marielle CANONGE
Tristan SEGUIN suppléant Yvan HIRIMIRIS
Pascaline FOSTYK suppléant Clément LABICHE
Lysiane COILLET-MATILLON suppléant Marc COILLET-MATILLON
Après cette première analyse des enjeux sur la 1ère circonscription du Gard, rendez-vous à partir de mardi 6 juin 2017 et tout au long de la semaine prochaine à 8h afin de découvrir notre analyse des enjeux pour les 5 autres circonscriptions du Gard.