FAIT DU JOUR L’heure du départ pour Olivier Delcayrou, sous-préfet d’Alès
Il est arrivé dans la capitale des Cévennes en septembre 2015. La semaine prochaine, le sous-préfet, Olivier Delcayrou, rejoint la préfecture de Moselle, à Metz, où il a été nommé secrétaire général. Il revient sur les événements et dossiers alésiens qui l’ont marqué.
Objectif Gard : Vous avez dirigé la sous-préfecture d’Alès pendant plus de deux ans et demi. Que retenez-vous de cette ville et de ses habitants ?
Olivier Delcayrou : Il y a beaucoup d’énergie ici, parfois un peu dans tous les sens. Les gens sont à la fois attachants et durs dans leurs relations, mais c’est une qualité propre aux territoires qui ont souffert. Les Cévenols sont très résilients. C’est intéressant de travailler avec des personnes qui ont du caractère. Et puis, ça n’empêche pas de s’entendre pour monter de beaux projets. D’ailleurs, les décideurs du bassin peuvent être fiers de leur capacité à construire ensemble. Ce n’est pas le cas partout dans le département.
Vous vous êtes investi sur de nombreuses thématiques : économie, sécurité, politique de la ville, ruralité... Quel était l’axe fort de votre feuille de route ?
Je savais que j’arrivais dans un bassin défavorisé avec 17,3% de chômage. La question c’était : comment créer de l’emploi ? On a essayé d’être le plus à l’écoute possible des entreprises, de réactiver le SPEP (Service public de l’emploi de proximité) et de lancer une cellule de veille des entreprises en difficulté. On a également mis l’accent sur la formation et le parrainage, car la diminution du chômage passe aussi par la confiance qu’il faut redonner aux demandeurs d’emploi. Aujourd’hui, je suis assez fier du dispositif de parrainage mis en place car nous avons déjà une cinquantaine de parrains fidèles.
Vous avez certainement d’autres fiertés et bons souvenirs…
Oui, il y a eu plein de bons moments. Je retiens par exemple la décision d’implanter l’Épide (Établissement pour l'insertion dans l'emploi) à La Grand’Combe. C’est une excellente nouvelle pour le bassin avec la création de 70 emplois et l’accompagnement de 150 jeunes… Sinon, la Feria d’Alès fait aussi partie des moments intenses que j’ai vécus. C’était une première pour moi et ça a été un événement intéressant à gérer. J’ai été impressionné par le travail des services de sécurité. Un autre bon souvenir, mais qui se voit moins, c’est la décision du Département de sécuriser le barrage de Sainte-Cécile-d’Andorge. Ce dossier était un serpent de mer… L’aboutissement à une solution résulte d’un long chemin !
Du chemin, vous en avez parcouru un bout avec le maire d’Alès et président de l’Agglo, Max Roustan…
Je me souviens de notre première rencontre, c’était sous le pont du Grabieux lors des inondations, quelques jours après mon arrivée. Je me souviens aussi de ma première cérémonie des vœux de l’Agglo avec lui. Il était seul à prendre la parole et j’ai découvert un homme politique. Une semaine après, j’ai eu l’opportunité de m'exprimer lors des vœux de la CCI d’Alès, qui existait encore à l’époque, et je crois qu’il a découvert, à son tour, un sous-préfet. Ça avait posé nos relations. Max Roustan, c’est quelqu’un de formidablement attaché à son territoire, avec de la gouaille, parfois un peu d’excès. C’est une chance que l’Agglo ait un Monsieur comme lui. Nos relations étaient saines même si ça ne l’a pas empêché de m’égratigner parfois.
Vivre et travailler à Alès, ça vous a plu ?
Oui, c’est une ville que j’ai aimée. C’était un passage fort pour moi. J’y garde quelques amis qui m’amèneront à revenir…
Propos recueillis par Élodie Boschet