FAIT DU JOUR Pour ses 10 ans, le cluster Alfadir veut « un statut juridique convenable »
« Notre statut n’existe pas. » La phrase est signée Lionel Misse, directeur d’Alfadir, groupement d’entreprises du nucléaire et de l’énergie créé il y a dix ans à Bagnols, qui a réalisé quelque 36 millions d’euros de chiffre d’affaires l’an passé.
Un groupement parti d’un constat : « lorsque des PME de 2 à 20 salariés se sont rendues compte que les achats étaient dans une stratégie de massification et qu’elles étaient vouées à mourir ou à être rachetées », dixit Lionel Misse.
« Un système plutôt original »
Alfadir regroupe aujourd’hui 7 entreprises. « On leur apporte de la coordination, de la promotion, de la mutualisation, on aide les entreprises à passer des caps en les faisant profiter de nos retours d’expériences », développe Lionel Misse.
Des entreprises qui restent indépendantes : « Alfadir est une SAS (Société à Actions Simplifiées, ndlr), explique le directeur. Nous répondons aux appels d’offres, et nous sous-traitons aux entreprises membres d’Alfadir. Les entreprises sont les actionnaires de la structure, c’est un système plutôt original. »
Un système qui tourne plutôt bien, mais qui a ses limites : « nous avons 4 salariés, et c’est ce que voient les marchés quand ils analysent la structure de manière brute. » Un frein pour décrocher de gros appels d’offres, alors que le cluster regroupe 450 professionnels répartis dans la France entière.
« Peu de portes ouvertes pour se fédérer »
« Aujourd’hui au niveau politique on entend beaucoup que les PME sont les forces vives du tissu industriel français et qu’il faut qu’elles soient capables de se grouper pour attaquer des marchés à l’international, note le directeur d’Alfadir. Nous on a pris un peu d’avance, sauf qu’on se rend compte que dans la législation il y a peu de portes ouvertes pour se fédérer. »
Parmi ces « portes ouvertes », le Groupement momentané économique et solidaire (GMES), qui « permet de faire un coup, et après plus rien », affirme Lionel Misse, qui milite plus pour « une notion de groupement permanent d’entreprises, un statut qui ne serait pas capitalistique, et qui permettrait de vivre ensemble sur la durée. »
Pour faire porter sa voix, le groupement a créé un association, Promo PME : « beaucoup de groupements d’entreprises rencontrent ces problèmes, cette association vise à les rassembler », explique le président d’Alfadir Benoît Marc.
Un congrès le 25 juin
Sur ce point, le groupement revendique le soutien de l’agglo du Gard Rhodanien et du député PS Patrice Prat, pour « avoir une question au gouvernement et obtenir un statut juridique convenable. »
Le député sera d’ailleurs là au congrès que le groupement d’entreprises organise le 25 juin au forum de Laudun, avec entre autres Thierry Desaleux, directeur des achats du CEA ou encore un expert comptable pour un débat sur la question.
Des démonstrations des sept entreprises membres d’Alfadir sont également prévues, ainsi qu’un spectacle proposé par un mentaliste et un buffet dînatoire et musical. « Nous attendons 300 à 400 personnes », annonce Lionel Misse. « Nous voulons donner un côté convivial, c’est nos dix ans, note Benoît Marc. On veut vraiment marquer le coup. »
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Les inscriptions pour l’événement du 25 juin sont ouvertes ici.
Thierry ALLARD