FAIT DU SOIR Le message de Noël de l'Évêque de Nîmes
Monseigneur Robert Wattebled, évêque du diocèse de Nîmes délivre comme chaque année son message de Noël dont voici le contenu.
Comme j’aimerais, comme nous aimerions être débarrassés de la menace du Covid ainsi que de toute autre maladie ! Notre prière instinctive rejoint la prière que Jésus nous a enseignée : " Délivre-nous du Mal ". Oui, Seigneur, délivre-nous de tout mal, rassure-nous dans les épreuves, donne la paix à notre temps !
L’espérance biblique s’appuie sur cette conviction que le Vivant, le Juste, le Saint, le Seigneur, ne peut pas laisser le mal l’emporter indéfiniment. Face à tant d’existences prématurément interrompues, face à tant de persécutions, de malheurs, de souffrances, face à l’enchainement des inégalités, du mépris et des violences, " il est impossible que l’injustice de l’histoire soit la parole ultime " (Benoît XVI).
" Garde-moi d’être humilié pour toujours " supplie le psalmiste en proie aux moqueries de ses adversaires (psaume 70). Les prophètes, eux, le proclament : une remise en ordre interviendra, le joug du tyran sera brisé, les opprimés seront libérés. On n’apprendra plus la guerre, l’homme recevra un cœur de chair.
La création nouvelle sera l’œuvre du Messie, berger véritable de son peuple. De lui on pourra dire en toute vérité : " Il délivrera le pauvre qui appelle et le malheureux sans recours. Il aura souci du faible et du pauvre, du pauvre dont il sauve la vie " (psaume 71).
Ce sont les indications que Jésus donnera plus tard aux envoyés de Jean-Baptiste quand ils lui demanderont : " Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? " Il répondra : " Les aveugles voient, les boiteux marchent, la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres ". Cette révélation s’opère déjà silencieusement dans la pauvreté des conditions de sa naissance.
À Marie, la grâce est donnée d’exulter de joie en chantant les merveilles réalisées par le Seigneur, lui qui élève les humbles et comble de biens les affamés, renversant les puissants de leur trône et renvoyant les riches les mains vides. Les épreuves ne l’épargnent pourtant pas : l’hébergement à Bethléem est bien précaire et bientôt il faudra fuir en Egypte.
Joseph, lui, est l’homme de la présence quotidienne, discrète et cachée, comme l’écrit le pape François. Le Seigneur fait confiance à son courage créatif face aux difficultés que la Sainte Famille doit affronter. Quant aux bergers qui reçoivent l’annonce de la naissance du Sauveur, ils ne voient pas leurs conditions de vie s’améliorer instantanément par miracle mais ils sont dans la joie.
La naissance du Messie est un commencement. Car le Seigneur nous prend au sérieux. Il croit à notre liberté, il fait confiance à notre responsabilité. Pour faire de nous les membres de son Corps, il nous associe à son œuvre de justice et de paix, à son œuvre de salut. " Il a ouvert une route nouvelle. Si nous la suivons, la vie et la mort deviennent saintes et acquièrent un sens nouveau " (Vatican II). Puissions-nous le découvrir davantage dans les circonstances si particulières de cette année !
" Donne-nous, Seigneur, de célébrer la fête de Noël avec une ferveur d’autant plus grande que tu nous fais voir dans ce mystère le commencement de notre salut. " (Missel romain)