FAIT DU SOIR Législatives : la 2e circonscription à l’heure des règlements de comptes
Tous les soirs de la semaine, à 21 heures, ObjectifGard passe au crible l'une des six circonscriptions du Gard en vue des Législatives. Après la 1ère circonscription hier (relire ici), place ce lundi à la deuxième, théâtre d'un affrontement entre l'ex-député Gilbert Collard et son suppléant Nicolas Meizonnet. À Droite, le candidat La République en marche, Yvan Lachaud, devra également en découdre avec son ex-allié Les Républicains, Frédéric Touzellier.
La 2e circonscription du Gard, c'est règlement de comptes à O.K. Camargue, tant les animosités entre les différents candidats sont réelles. À l’approche du scrutin des 12 et 19 juin, bien malin celui qui peut en prédire l'issue. Au sud du Gard, la 2e "circo" n’est pas un territoire comme les autres. Il y a dix ans, les électeurs ont choisi d'élire un député contestataire, en la personne de Gilbert Collard. En Petite Camargue, le vote RN est enraciné et les électeurs n'accordent pas si facilement une majorité parlementaire au président de la République.
Nicolas Meizonnet : touché mais pas coulé ?
Sur le papier, le député Rassemblement national Nicolas Meizonnet - qui a pris la suite de Gilbert Collard après son élection au Parlement européen - part favori. Le Vauverdois espère capitaliser sur le résultat de Marine Le Pen qui, sur cette circonscription, a raflé 33,84 % des voix au premier tour de la Présidentielle. Mais Nicolas Meizonnet a quelques handicaps.... Il est moins connu que le médiatique Collard notamment auprès des électeurs des communes de Nîmes métropole et du pays de Sommières. Ensuite, son ancien mentor - désormais chez Reconquête ! - n'entend pas le laisser gagner, poussant la candidature de son gendre, Anthony Leroy. La guerre des clans est inévitable.
« Il y a trois monuments dans le Gard : les Arènes, la Tour Magne et Gilbert Collard ! », s'emballe Anthony Leroy, décidément très flatteur envers beau-papa qui, c'est utile de le rappeler, n'a pas le même âge que les deux premiers monuments cités. Le jeune homme veut croire en sa victoire : « Ma candidature représente la vraie Droite patriote. Malgré toute l’amitié et la sympathie que j’ai pour les militants RN, le parti est complètement mou ! »
En toute amitié, bien entendu. Dans le camp adverse, et avec toutes les précautions pour ne pas froisser les électeurs, Nicolas Meizonnet estime qu’il y a « une vraie contradiction entre le fait de prétendre vouloir faire l’union des Droites (comme le prônent Éric Zemmour et Gilbert Collard, NDLR) et présenter un candidat face à moi ». Pas faux. Et de pointer le risque de faire « élire le candidat de Gauche ou le candidat macroniste ! » Peut-être encore moins faux...
La République en marche grignoté par sa Droite
Il est vrai que le malheur des uns fait souvent le bonheur des autres. Ancien président de Nîmes métropole défait aux municipales nîmoises, Yvan Lachaud est le candidat Horizons, investi par la majorité présidentielle. Le migrant politique espère à nouveau se refaire la cerise, mettant en avant son expérience de député de la 1ère circonscription de 2002 à 2012.
« Il y a un candidat RN qu’il faut sortir ! Ce territoire est orphelin, un député qui est dans l’opposition ne peut pas faire grand-chose », affirmait-il sur le plateau de Bonsoir le Gard. Seul hic et pas des moindres pour ce partisan d'Édouard Philippe : la candidature du républicain et maire de Générac, Frédéric Touzellier. « Je ne suis pas un candidat qui est là par vengeance, ni par opportunisme », assure ce proche du maire de Nîmes Jean-Paul Fournier, ennemi juré d'Yvan Lachaud.
La candidature de Frédéric Touzellier, proche des entreprises, des élus du territoire et du monde agricole, nuit forcément à Yvan Lachaud. En clair : le Républicain chasse sur les mêmes terres que son rival. Secrétaire départemental Les Républicains, Franck Proust a toujours assuré que les électeurs de Droite, qui ont voté utile en choisissant Emmanuel Macron à la Présidentielle, rentreront au bercail pour les Législatives. Fantasme ou réalité ? Les dernières Municipales et Départementales ont démontré qu'une abstention élevée profitait aux partis implantés sur le territoire. Yvan Lachaud réussira-t-il à mobiliser les 21 % d'électeurs qui ont voté Emmanuel Macron en avril pour se qualifier au second tour ? Réponse le 12 juin.
La Gauche unie voit une ouverture
La candidate Nupes (Nouvelle union populaire écologique et sociale) pourrait bientôt se frotter les mains. Au milieu de ces divisions, Coralie Ghirardi cherche à se frayer une chemin et surfer sur la vague Mélenchon, toutefois arrivé troisième sur la "circo", récoltant trois points de moins qu'Emmanuel Macron. Pour réussir un joli hold-up au milieu des têtes d'affiche, elle devra mobiliser et rassembler. La mission risque d'être difficile : Coralie Ghirardi est quasiment inconnue sur le territoire et ne bénéficie visiblement pas du soutien plein et entier de la socialiste Vauverdoise, Katy Guyot, qui a dû retirer sa candidature aux Législatives. En politique, les rancœurs ont la vie dure...
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com
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Les autres candidats. La 2e circonscription se compose de dix candidats, dont ceux qui ne sont pas cités dans l'article : Geneviève Bourrely (Debout la France), Stéphane Manson (Lutte Ouvrière), Julien Voiron (Parti pirate), Zakaria Moukite (Mouvement des écologistes libres) ainsi que Jean-Pierre Sevilla.
Pour revoir le débat des candidats de la 2e circonscription en vidéo : cliquez ici
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