Le combat sera rude pour l’ex-socialiste aujourd’hui députée En Marche de la 1ère circonscription du Gard. À l’approche des Législatives, Françoise Dumas doit impérativement mobiliser ses troupes pour l’emporter face à une extrême-Droite solide et une Gauche unie. 

« La partie est loin d’être gagnée », lâche un membre du staff de campagne de Françoise Dumas. Ce dernier repense aux résultats du premier tour de la Présidentielle sur la circonscription : Emmanuel Macron est arrivé seulement en troisième position avec 21,44 % des voix, derrière Marine Le Pen (27,32 %) et Jean-Luc Mélenchon (25,20 %). La candidate Macroniste devra donc mobiliser ses électeurs pour se qualifier au second tour. Élue depuis dix ans, la Nîmoise en est à sa quatrième élection. Elle connaît bien le territoire, c'est un plus : « Elle a du réseau dans le monde associatif et des amis dont elle a contribué à l’ascension comme l'élue départementale du canton de Nîmes 2, Amal Couvreur », commente l'un de ses soutiens.

Françoise Dumas est également proche des militaires, nombreux sur cette circo. Colonel réserviste du 4e Régiment du Matériel, elle a réussi à devenir présidente de la commission défense à l’Assemblée nationale. Une fonction qui lui donne la possibilité d’entrevoir un poste de secrétaire d’État. Dans la région beaucairoise, plutôt acquise à la cause du Rassemblement national, Françoise Dumas a missionné son suppléant et maire de Bellegarde, Juan Martinez, pour glaner quelques pourcentages. Enfin, dernier recours : compter sur les électeurs légitimistes qui, comme en 2017, ont accordé leurs voix au président réélu. Selon un sondage Harris Interactive pour Challenge, la Majorité présidentielle décrocherait à l'issue du scrutin une majorité absolue de 300 à 350 sièges sur les 557 de l'Assemblée. Reste à savoir si ça passera par la 1er circonscription du Gard...

La Gauche, unie et en embuscade

La députée sortante a un autre problème : le candidat Nupes (Nouvelle union populaire écologique et sociale), Charles Menard. Selon ce même sondage Harris Interactive, la Gauche unie décrocherait de 96 à 160 sièges devenant ainsi la première force d'opposition à Emmanuel Macron. Le Beaucairois réussira-t-il à déboulonner Françoise Dumas ? Charles Menard entend profiter à fond de la dynamique impulsée par Jean-Luc Mélenchon : « Ce n’est pas parce qu’Emmanuel Macron a été réélu et vient de nommer un nouveau Gouvernement que l’on ne peut pas encore faire bouger les choses ! » Candidat au poste de Premier ministre, Jean-Luc Mélenchon a fait germer dans la tête des Français qu’un troisième tour de la Présidentielle était possible pour s'opposer à Emmanuel Macron. 

À Nîmes, Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête à la Présidentielle avec 23 % des voix et 25 % des voix à Beaucaire où il termine en deuxième position. Marchés, porte-à-porte, rencontres dans les quartiers (...), la Gauche bat le pavé et le fer tant qu'il est chaud en mobilisant les jeunes et les habitants des secteurs populaires à Nîmes (Pissevin, Valdegour, Chemin-Bas...) et Beaucaire (La Moulinelle, centre-ville). Seulement Charles Menard a quelques difficultés. À Nîmes, il est n'est pas très connu, même si l'Insoumis revendique avoir fait ses études au lycée Daudet. Un handicap pour mobiliser les électeurs dans un scrutin qui s'annonce déjà marqué par une abstention record. Sans compter que l’intéressé est entré en campagne tardivement. Pour y remédier, les communistes implantés sur la ville devront donc mouiller le maillot s’ils veulent se qualifier au second tour. 

Le RN en embuscade

Déjà candidat en 2017, le frontiste Yoann Gillet remet le couvert. En campagne, il espère faire le plein de voix à Beaucaire où le maire, Julien Sanchez, n'est autre que son suppléant. Au premier tour de la Présidentielle, Marine Le Pen est arrivée largement en tête avec 38 % des voix. L'extrême-Droite est également forte dans les villages autour de Nîmes et de Beaucaire : 50 % récoltés au second tour à Caissargues, 55 % à Garons, 58 % à Milhaud, 62 % à Bellegarde et à Jonquières. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si Yoann Gillet a commencé sa campagne « avec un tract personnalisé commune par commune, indiquant le score de Marine Le Pen. La victoire est possible dans le Gard plus qu'ailleurs si les électeurs se mobilisent ».  

Selon ce même sondage Harris Interactive, le RN pourrait décrocher de 35 à 55 députés au soir du 19 juin. Là-aussi, ce résultat passera-t-il par le Gard ? Le principal ennemi de Yoann Gillet sera l'abstention. Lors des dernières élections municipales, l'extrême-Droite a vu son score à Nîmes être divisé par deux passant d'environ 24,42 % à 12,92 %. Premiers éléments de réponse dimanche prochain.  

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

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Les autres candidats qui ne sont pas cités dans l'article : Sarah Ausseil (Le mouvement de la ruralité); Érick Cavaglia (Reconquête!); Evrad Zaouche (Sans étiquette); Véronique Gardeur-Bancel (Les Républicains) ; Isabelle Leclerc (Lutte Ouvrière) ; Yannick Cogo (Parti animaliste) ; Naïma Ouateli (Union des démocrates musulmans français) ;  Alain Moula (Concertation citoyenne) ; Sylvie Danjou (Mouvement des écologistes libres).

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