FAIT DU SOIR L'Oyat-plage, paillote éco-responsable du bout du monde
Elle est la seule paillote sur la plage de l'Espiguette, la plus grande naturelle d'Europe. Construite uniquement avec des matériaux de récupération et situé à deux pas du parking des Baronnets, l'Oyat tente de se marier au mieux à l'écosystème dans lequel il s'intègre.
Il y a des voyages qui inspire les hommes. Celui de Franck Dussaux, Sauvaire Frédéric et Anthony Eloy, en vadrouille au Brésil il y a une dizaine d'années, est de ceux-là. Ces trois passionnés de kitesurf sont revenus du pays des palmiers avec une idée en tête : créer une paillote ressemblant à celles qu'ils avaient fréquenté au cours de leurs vacances.
Le concept de l'Oyat est né. "Quand nous nous sommes installés en 2014, nous étions trois paillotes à l'Espiguette, se souvient Nanou, qui est chargée de faire tourner l'établissement au quotidien, tandis que ses trois créateurs gèrent l'administratif. Aujourd'hui, nous sommes les seuls à disposer encore d'une délégation de service public sur cette plage."
Il faut dire que le site, classé Natura 2000, est particulièrement protégé. "Ce qui nous permet d'être encore là, c'est notre capacité à nous marier au mieux à l'écosystème, analyse Nanou. Ici, tout les décors sont fait à partir de bois flotté, rejeté par la mer." Une évidence pour la paillote qui tient son nom d'une plante vivace que l'on trouve fréquemment sur le littoral et qui permet de maintenir les dunes.
Sur place, tout fonctionne comme à la maison, à l'exception qu'il n'y a ni eau courante ni réseau électrique. "On se sert d'une grande cuve, de panneaux solaires et d'un groupe électrogène de secours, indique la chef de plage. Il n'y a ni réservation ni service à table, on vient chercher sa commande au bar. Et quand on a terminé, on trie ses déchets. Nous disposons de toilettes sèches, nos verres sont en carton ou en amidon de maïs et nos couverts en bambou recyclable. Je crois que sur un tel site, nous avons un véritable rôle pédagogique à jouer."
Mais la situation géographique de cette paillote coupée du monde n'a pas que des avantages. "On est complètement isolés et les fournisseurs refusent de nous livrer, précise Franck Dussaux, l'un des copropriétaire. Nous avons un 4×4 équipé d'une remorque pour transporter tout ce dont à besoin au quotidien." De quoi proposer notamment des tapas, salades et sandwiches, tous composés de produits locaux, tous les midis.
Mais aussi des grillades et quelques plats chauds le soir qui se dégustent parfois devant un concert organisé par l'Oyat. "Là aussi, on s'est inspirés de ce qui se fait dans des villages reculés du Brésil, avance Franck Dussaux. On a commencé tranquillement avec des petits concerts mais ça a rapidement pris. On en fait généralement tous les vendredis soirs. Et les dimanches, on fait venir un DJ pour des soirées sunset. Les gens apprécient particulièrement ces moments avec l'inimitable coucher du soleil sur l'Espiguette."
Après une reprise d'activité faite dans le froid, l'Oyat a repris son rythme de croisière avec la remontée des températures. "Contrairement à l'an dernier où ça a été la cohue immédiatement, nous avons pu reprendre tranquillement nos marques cette fois-ci et on monte crescendo", apprécie Nanou. Un début d'été prometteur pour cette paillote pas comme les autres.
Boris Boutet