GARD Caf : portrait social de ses nombreux allocataires
136 200 personnes sous le seuil de bas revenus, 58 800 enfants sous le seuil de bas revenus, 24 500 allocataires avec 100% de ressources issues des prestations légales et 22 900 foyers fragiles...
Dans le Gard, 362 500 habitants sont couverts par au moins une prestation légale versée par la Caisse d'allocations familiales, soit 49% de la population totale. Sur le territoire, ce taux varie de 36 % à 53 % selon les communautés de communes. Le département se caractérise par une proportion importante de personnes isolées avec 44% des allocataires contre 42% en moyenne nationale.
27 400 familles monoparentales bénéficient d’une aide, soit 18 % de l’ensemble des allocataires (16% au niveau national) mais les aides versées par la Caf visent à soutenir le niveau de vie des familles et à réduire les inégalités de revenus. 21% des allocataires ont la totalité de leurs ressources financières composées de prestations légales (16% au niveau national). 61 200 foyers allocataires vivent sous le seuil de bas revenus. Dans ces foyers précaires, vivent 58 800 enfants.
La Caf du Gard soutient l’offre d’accueil des jeunes enfants en finançant des équipements et en versant des prestations individuelles aux familles. En 2017, 9 200 places sont disponibles pour les familles. Prépondérants sur le département, les établissements d’accueil du jeune enfant (EAJE) en proposent plus de 4 450 soit 48% de l’ensemble des places offertes.
Ne pas oublier les enfants
L’objectif est d’apporter une réponse à près de 23 800 enfants de moins de trois ans qui ont besoin d’un mode d’accueil. Le Gard, avec 39 places offertes pour 100 enfants, dispose d’une capacité d’accueil bien inférieure à la moyenne nationale (59 places en moyenne nationale).
Pour les familles souhaitant interrompre leur activité pour garder leur jeune enfant, une réponse leur est apportée à travers la prestation partagée d’éducation de l’enfant (PreParE). 1 830 enfants ont des parents qui la perçoivent.
La Caf contribue aussi aux charges de la famille par le versement de prestations destinées à l’entretien des enfants. 34% des allocataires bénéficient des allocations familiales, versées à partir du deuxième enfant, et 7% perçoivent un complément familial. 26% reçoivent une aide visant à assumer le coût de la rentrée scolaire pour les enfants, 7% perçoivent l’allocation destinée à élever un enfant privé de l’aide de l’un ou de ses deux parents et 1% sont soutenus dans l’éducation et les soins à apporter à un enfant handicapé.
La Caf témoigne également d’un engagement important de soutien à la parentalité. Cette démarche se concrétise par l’organisation d’actions permettant aux parents d’élaborer leurs repères éducatifs et de soutenir leurs initiatives.
30 600 foyers touchent le Rsa
Au mois de décembre 2018, 81 000 foyers gardois reçoivent une aide au logement de la part de la Caf. Cela représente une population de 170 000 personnes couvertes par les aides au logement, soit 23% de la population totale du département. Le Gard se caractérise par une plus forte proportion d’aide au logement dans le parc locatif privé.
Après réception des aides au logement, près de 9 800 foyers consacrent plus de 40% de leurs revenus au paiement du loyer et des charges. La nature de logement se révèle un facteur essentiel. Dans le Gard, dont le parc locatif privé est majoritaire avec des loyers plus élevés, le nombre d’allocataires dépensant plus de 40% de leurs revenus pour se loger est multiplié par sept par rapport au parc social.
La lutte contre les exclusions est un domaine dans lequel la branche Famille est partie prenante de façon constante. Cette mission se traduit par le versement du revenu de solidarité active (Rsa) à 30 600 foyers sur le territoire gardois. 40 100 allocataires gardois bénéficiaires de la prime d’activité, qui soutient le pouvoir d’achat des travail leurs modestes, tout en visant le maintien dans l’emploi.
Également incitative à la reprise d’une activité, la prime d’activité est cumulée au Rsa pour 6 300 foyers en 2018. 13 900 personnes souffrant d’un handicap et ayant des ressources faibles ou nulles sont bénéficiaires de l’allocation aux adultes handicapés (Aah). 64% d’entre elles perçoivent l’Aah à taux plein. Ainsi, au niveau départemental, entre le 31 décembre 2018 et le 31 mars 2019, le nombre de bénéficiaires de la PPA a augmenté le 11 100 allocataires, soit une progression de 28 %.
De nombreux Gardois sous le seuil de bas revenus
D’un point de vue monétaire, fin 2018, dans le Gard, 61 200 allocataires sont considérés comme vivant sous le seuil de bas revenus, c’est-à-dire avec moins de 1 071 euros par unité de consommation et par mois. Ces foyers abritent 136 200 personnes, soit 18% de la population du département. Cette proportion de population à bas revenus est supérieure à celle de la France métropolitaine (17 %).
32 % des enfants (de familles allocataires) de moins de 21 ans résident dans un foyer à bas revenus. Cet écart marqué entre la population allocataire et les enfants démontre la plus grande vulnérabilité de ce jeune public face aux phénomènes de paupérisation.
50 % des foyers allocataires à bas revenus sont fortement dépendants dans le Gard (47% au niveau de la France métropolitaine), c’est-à-dire que leurs revenus sont composés à 75% ou plus de prestations versées par la caisse d’allocations familiales.
Parmi ces foyers, 24 500 vivent de ressources provenant entièrement des prestations légales. Cette donnée conforte le rôle protecteur joué par la branche Famille de la Sécurité sociale pour les familles les plus modestes.
Le versement des prestations légales apparaît aussi comme une aide financière précieuse pour les 22 900 foyers allocataires considérés comme fragiles et couvrant 53 300 gardois.
Ceux-ci tomberaient, en effet, sous le seuil de bas revenus dans la perception des prestations familiales et/ou sociales, ce qui conduirait à faire croître le taux de population gardoise à bas revenus de neuf points pour le porter à 32% dans le département. Le versement de ces prestations est un rempart d’autant plus capital pour les familles qui se situent aux franges du seuils de bas revenus et peuvent, à tout moment, basculer dans la pauvreté monétaire.