GARD Il fait vivre l'enfer à ses voisins et refuse de quitter le village comme la justice le lui ordonne
Sa condamnation en février dernier sonnait comme une libération pour ses voisins...
Depuis une dizaine d'années, un habitant "historique" de Saint-Laurent-les-Arbres fait vivre l'enfer aux habitants de son quartier. Menaces, insultes,musiques assourdissantes : les grands comme les petits et les femmes comme les hommes ont droit à sa furie quotidienne. Il avait écopé de 18 mois de prison dont 12 ferme et son contrôle judiciaire était assorti d'une interdiction d'apparaître dans sa commune. Une sanction pour infligée pour "harcèlement" et "menaces de mort réitérée, commises en raison de l'orientation sexuelle".
Jets d'urine ou d'excréments sur la façade, propos déplacés : rien n'arrête le quadragénaire qui apparaît tel un volcan en éruption devant la cour d'appel correctionnelle de Nîmes, ce jeudi 10 octobre.
"Les accusations, les déclarations... Il n'y a pas d'éléments contre moi. Je n'ai rien fait. On m'a brisé, mon honneur est bafoué", déclare très excité le prévenu qui a décidé de faire appel de la décision du tribunal correctionnel de Nîmes rendue en février dernier. "Et puis, de toute façon, vous m'écoutez d'une seule oreille", poursuit le mis en cause à l'adresse des magistrats.
"Vous insultez la cour monsieur", répond le président d'audience.
"Mais on est dans un pays de droit, je crois, je peux me défendre", complète sans en démordre le prévenu.
"Justement dans un pays de droit on respecte les autres", insiste le magistrat.
" C'est de l'injustice, du racisme même, ce qui m'arrive", estime l'habitant de Saint-Laurent-les-Arbres qui n'évoque jamais sa condamnation principale, mais qui est obnubilé par cette interdiction de fréquenter son village.
"Il refuse de quitter son village. Il ne partira jamais de lui-même malgré la décision de justice. Pour lui c'est le monde qui doit s'adapter. Tous les autres habitants doivent changer de comportement, mais en aucun cas il ne se remet en cause. On doit l'obliger à quitter sa commune", estime l'avocat général, Damien Kincher, qui réclame deux ans de prison dont une année ferme et surtout un mandat de dépôt à l'audience. De plus, le ministère public souhaite un contrôle judiciaire strict, avec une obligation de soins, de rencontrer les victimes, et l'interdiction de paraître à Saint-Laurent-les-Arbres.
La décision a été mise en délibéré.