GARD La députée Françoise Dumas : « Poursuivre le travail engagé aux côtés du Président Emmanuel Macron »
Députée En Marche de la 1ère circonscription du Gard, Françoise Dumas est aussi présidente de la commission Défense à l'Assemblée nationale. La Nîmoise évoque ses dossiers prioritaires de la scène internationale et locale.
Objectif Gard : Comment préparez-vous cette rentrée parlementaire, la dernière de votre deuxième mandat ?
Françoise Dumas : Pour tout vous dire, bien que le rythme soit moins soutenu durant le mois d’août, je n’ai pas fait de coupure. Il a fallu notamment s’occuper de tout ce qui était urgent et l’actualité internationale a été particulièrement dense cet été. En tant que présidente de la Commission défense, je réponds aux sollicitations en lien avec les cabinets des ministres Jean-Yves Le Drian et Florence Parly. La situation politique, économique et sociale du Liban s’est détériorée et la France joue un rôle moteur pour apporter l’aide humanitaire d’urgence nécessaire. Sans oublier l’Afghanistan avec la prise du pouvoir par les talibans. Avec mes homologues des commissions des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale et du Sénat, j’organise mercredi une audition conjointe des deux ministres pour faire le point sur les opérations d’évacuation de nos compatriotes présents sur place et des collaborateurs afghans.
Comment la France se positionne-t-elle par rapport à l’arrivée au pouvoir des talibans en Afghanistan ?
C’est une situation extrêmement préoccupante. Les talibans ont comme projet politique de rétablir la charia (loi islamique). Il faut espérer que les contraintes économiques et la pression internationale permettent la sauvegarde d’un socle essentiel de droits et de libertés. Cette situation dégradée vient par ailleurs un peu plus complexifier la stabilité de toute la région. Cela modifie la donne internationale en matière de lutte contre le terrorisme. On le sent bien au Sahel. À l’aune de cette situation, il faut reconfigurer notre vision internationale et surtout, européenne. Nous poursuivons là-bas notre action anti-terroriste aux côtés de la force conjointe du G5 Sahel pour garantir la stabilité dans cette région.
« Le terrorisme n’est toujours pas éradiqué »
L’opération en Afghanistan est un échec. Est-ce la preuve définitive que l’on ne peut pas exporter la démocratie par la guerre ?
Le terrorisme n’est toujours pas éradiqué. Il est présent partout et, quand le Président le dit, personne ne veut l'entendre. L’intervention militaire, incluant des soldats français, s’est faite sous le mandat de l’OTAN à la suite des attentats du 11 septembre 2001. La France, elle, s’est définitivement retirée en 2014. Le retrait des Américains, qui étaient au cœur du dispositif, a été sans doute trop précipité et les institutions du gouvernement afghan n’étaient pas assez solides. Cela étant, on peut retourner votre question… Car depuis 2002, il n’y a pas eu d’attentat projeté depuis l’Afghanistan. Qu’en serait-il si nous n’étions pas intervenus ?
La France a-t-elle beaucoup d’intérêts en Afghanistan ? Quelle est son rôle aujourd’hui ?
La France y est beaucoup moins présente que les Etats-Unis. Actuellement, nous finissons le rapatriement des Français ainsi que l’évacuation des Afghans, et de leurs familles, dont la vie est menacée notamment parce qu’ils ont travaillé au service de la France, auprès de nos forces armées lorsqu’elles étaient présentes ou au sein de notre réseau diplomatique. Le ministre des Affaires étrangères et la ministre des Armées se rendent ce lundi aux Émirats arabes unis pour faire un point sur ces opérations et soutenir nos troupes à Abu Dhabi. C’est une base importante qui permet la noria pour les avions militaires.
Sans transition, un mot plus local. C’est la rentrée aussi pour les politiques du Gard : le maire de Nîmes Jean-Paul Fournier revient ce soir et le président de Nîmes Métropole, Franck Proust, reprend mercredi. Qu’attendez-vous d’eux ?
Que l’on reprenne ensemble le portage de quelques dossiers. Ma préoccupation première demeure d’utiliser mon positionnement national pour contribuer à faire avancer notre territoire. Il y a par exemple le financement de la RN106 pour lequel j’ai sollicité un comité de pilotage à la rentrée. Ce projet nécessite des investissements importants de l’État. Il y a d’autres dossiers tout aussi structurants comme le projet de développement de l’aéroport de Nîmes Garons autour d’un Centre européen d’excellence. Je suis également très attentive au financement des projets d’aménagement du CHU de Nîmes, en lien avec l’ARS Occitanie qui dispose d’une enveloppe d’1,2 milliard d’euros débloquée dans le cadre du Plan de relance.
Nous sommes à moins d’un an de l’élection présidentielle. Quel sera votre rôle ?
Mon objectif est d’abord de poursuivre le travail engagé : continuer à assurer le suivi de nos forces militaires et notamment sur les zones du monde les plus conflictuelles. Nous allons devoir également travailler sur la future loi de programmation militaire, qui définit le montant alloué à nos forces armées à l’horizon 2030. Ensuite évidemment, je contribuerai au projet de la Présidentielle ainsi qu’à la déclinaison locale du mouvement Territoire de progrès.
Serez-vous de nouveau candidate aux élections Législatives de 2022 ?
Chaque chose en son temps. Je suis pour l’heure pleinement investie dans mon mandat de députée au service de ma circonscription et de ses habitants, et je continuerai à l’être jusqu’au dernier moment. La chose qui est certaine, c’est que je veux continuer à être utile et poursuivre le travail engagé aux côtés du Président Emmanuel Macron et du Gouvernement. Notre but étant de sortir de cette crise sanitaire au plus vite et de permettre le rebond économique du pays qui ne laissera aucun de nos compatriotes sur le bord du chemin.
Propos recueillis par Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com