Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 28.09.2018 - anthony-maurin - 3 min  - vu 487 fois

GARD Le bâtiment recrute mais la situation est précaire

Pascal Lacosta, président de la FFb30, et Olivier Polge, le secrétaire général (Photo Anthony Maurin).

La Maison du Bâtiment, siège de la Fédération française du bâtiment dans le Gard (Photo Anthony Maurin).

Composée de plus de 90% d'artisans, la Fédération française du bâtiment dans le Gard a des choses à dire.

" Après l'élection du Président Emmanuel Macron, nous avons ressenti une hausse de l'activité qui n'a duré qu'une petite année " explique Olivier Polge, secrétaire général de la FFB 30. Macron n'avait-il pas entièrement tort quand il a demandé de traverser la rue ? " En national, la FFB offre 400 000 emplois mais dans le Gard par exemple, nous souffrons aussi d'une pénurie de main d'oeuvre, qualifiée ou non. Pour les cadres, c'est carrément le plein emploi ! Avec nos 600 adhérents gardois, nous proposions 88 offres d'emploi et nous n'avons reçu que 12 dossiers dont certains venaient de Roubaix... ", poursuit le Président de la FFB 30, Pascal Lacosta.

Fin 2017, 13 153 salariés gardois étaient dans le secteur du bâtiment avec une part d'intérimaires en réduction de 5% même si dans le même temps, et malgré les difficultés de recrutement, le taux le nombre de demandeurs d'emploi a baissé de 7%. C'est à n'y rien comprendre.

Si le taux de marge à deux chiffres n'existe plus dans le métier, la grille salariale n'est pas repoussante, loin de là. Le bâtiment paie et paie bien ses salariés. Leurs conditions de travail se sont nettement améliorées, on parle même de confort de travail. Fini le sac de ciment de 50 kg, on est passé à 25. Finies les scies circulaires imposantes et encombrantes, elles sont aujourd'hui harnachées par un squelette des plus légers... L'image est restée d'arrière-garde alors que le métier a évolué vers la pointe de la technologie. " Le temps où dans le bâtiment on souffrait et on gagnait moins qu'ailleurs, c'est fini mais il faut que l'on retrouve simplement le goût au travail ", avoue le secrétaire général de la FFB 30.

Il y a donc un problème. Non plusieurs. À tout cela s'ajoute la fracture sociale (et géographique) qui est en train de marquer le secteur. Dans le Gard, le bâtiment comporte entre 6 000 et 7 000 entreprises. De très petites entreprises mais seules 3% d'entre elles ont plus de dix salariés. " 40 % de nos TPE ont de gros problèmes de trésorerie, de fonds de roulement. Les lois ne sont pas pensées correctement. Elles ne gèrent que le court terme. Les technocrates de Bercy vont tuer le pays ", note le président.

(Photo Anthony Maurin).

Et ne lui parlez pas du statut d'auto-entrepreneur... " Il est très bien pour l'administratif mais pas ailleurs. D'ailleurs, la pénurie de main-d'oeuvre ne concerne pas ce statut. Il faut accompagner la création d'entreprise car gérer sa société, ça s'apprend. Tout le monde n'est pas fait pour être entrepreneur et même si les démarches sont simplifiées, un clic ne suffit pas", brosse sérieusement Olivier Polge.

En attendant et dans le Gard, la loi ELAN risque de faire du bien dans plusieurs secteurs. Dans le bâtiment, évidemment mais aussi en faveur des jeunes car lors des chantiers conclus avec l'Agence nationale de la rénovation urbaine (ANRU), les bâtisseurs devront former des jeunes pour travailler sur ces chantiers. Petit hic : la loi de finances 2019. La gestion des crédits d'impôt ne plaît pas à la FFB qui aimerait les conserver dans les textes sinon les commandes des particuliers vont s'en ressentir .

Autre bonne nouvelle, les taux de TVA appliqués dans le secteur demeurent identiques. Si en 2008 le Gard voyait 5 900 nouvelles constructions sortir de terre, il n'y en a plus que 4 700 l'année dernière. C'est la construction neuve de bâtiments non résidentiels qui explose avec + 42% dans le Gard !

Anthony Maurin

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