GARD Lettres piégées : les cartes postales confondent deux anti-corridas
Un homme originaire de l'Hérault et une femme vivant dans le Tarn et Garonne ont reçu, ce mercredi, une convocation en justice. Ils sont prévenus de " violences et blessures volontaires avec préméditation, avec arme et en réunion ". Ces deux personnes, âgées d'une quarantaine d'années, ont avoué avoir envoyé des lettres piégées de lames de cutter en début d'année 2017. Les destinataires étaient des personnalités du monde de la tauromachie et des élus favorables aux spectacles taurins. 25 personnes pro-corridas ont reçu 47 courriers piégés.
" Ils sont profondément contre la corrida. Ils expliquent qu'ils ne supportent pas les tortures infligées aux animaux. Lorsqu'ils envoyaient les lettres piégées, ils voulaient faire mal en glissant un cutter dans l'enveloppe ", souligne le procureur adjoint, Stanislas Valat. Les deux complices n'appartiennent pas à une association particulière, mais ils participent à des rassemblements anti-corridas.
L'originalité du dossier réside dans l'enquête minutieuse orchestrée par les gendarmes de la brigade de recherches de Nîmes. Une enquête de terrain qui a porté ses fruits. Dans les enveloppes piégées et anonymes, il y avait des cartes postales provenant d'un même photographe. En retrouvant le photographe, les gendarmes se sont aperçus qu'il diffusait sa production de manière réduite. Les militaires ont ensuite découvert un lieu de vente des cartes dans l'Hérault...
Un commerce qui a emmené tout droit vers un homme du coin, un habitant de Villeneuve-lès-Maguelone qui achetait régulièrement cette production. Un homme justement proche des mouvements anti-taurins. Un quadragénaire lié à une femme du Tarn et Garonne qui, elle aussi, figure dans le fichier des farouches opposants aux corridas. Un duo qui a également été confondu par l'ADN. Les experts du Pôle Judiciaire de la Gendarmerie Nationale sont parvenus à extraire deux ADN de certaines lettres et des lames de cutter. Des ADN, un masculin et un autre féminin, qui correspondaient aux deux personnes placées en garde à vue mardi à Nîmes. Ils ont reconnu les faits et seront jugés le 26 juin prochain devant le tribunal correctionnel de Nîmes. En attendant, inconnus jusqu'alors de la justice, ils ont été placés sous contrôle judiciaire.
Boris De la Cruz