Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 24.03.2016 - eloise-levesque - 2 min  - vu 227 fois

GARD Loi El-Khomri : trop de manif tue la manif ?

120 personnes dont une dizaine de lycéens devant la sous-préfecture d'Alès ce midi. Eloïse Levesque/Objectif Gard

Troisième journée de mobilisation en France aujourd'hui contre le projet de loi El-Khomri, avant les grandes manifestations annoncées du 31 mars. Dans le Gard, ces derniers rassemblements préparatoires prennent des allures de soufflé mal préparé.

A Alès, ce midi, le nombre de manifestants grévistes a péniblement a atteint 120 personnes au plus fort du mouvement, dont une dizaine de lycéens qui sont restés quelques minutes devant la sous-préfecture. Ils étaient 600 le 9 mars et 160 le 17. La stratégie de la répétition menée par les syndicats présents (CGT, Snuipp-FSU et Solidaires) semble donc peu efficace. "Il faut réussir le 31 et d'ici là, tracter aux Près-St-Jean, au lycée Jean-Baptiste Dumas, à l'entreprise SNR", a appelé Alain Rivron, membre d'UL CGT Alès.

Ca ne sera pas suffisant pour faire plier le gouvernement, même si les Français font grève en masse. "Il faut créer des espaces pour discuter", a demandé Bernard, intérimaire de 27 ans. Afin d'"envisager la suite", une assemblée générale se déroulera à la Bourse du travail d'Alès le 31 au soir, à partir de 18h30.

Pour rappel, la loi proposait - avant le recul de Manuel Valls - le plafonnement des indemnités prud’homales en fonction de l'ancienneté ; l'assouplissement du mode de rémunération dans les petites entreprises ; la possibilité, par accord collectif, d'abaisser la majoration des heures supplémentaires de 25 à 10%. Depuis, le premier ministre est revenu sur plusieurs points sans dénaturer le projet. Le plafond des indemnités disparaît et prend une valeur seulement indicative, le forfait-jour ne pourra se décider sans accord collectif, et le licenciement économique pourra être contrôlé par le juge. Début de l'examen du texte à l'Assemblée nationale en mai.

A Nîmes, une poignée d'étudiants et une cinquantaine de protestataires se sont rendus devant la préfecture ce jeudi midi. Une mobilisation plus faible que les précédentes mais qui ne préjuge en rien de la grande journée d'action prévue jeudi prochain, le 31 mars, à 15h devant la Maison Carrée.

Parmi les manifestants, l'ancienne secrétaire départementale du PCF du Gard, Martine Gayraud, craint les répercussions de cette loi sur les femmes :"Elles seront les premières touchées car leur travail est souvent plus précaire et moins bien payé. 30% d'entre elles sont à temps partiel contre 7% pour les hommes. On voudrait une loi de travail moderne et efficace et non une loi qui prône des conditions de travail proches de celles du XIXème siècle", soupire-t-elle avant de donner rendez-vous à ses sympathisants jeudi prochain.

Une soixantaine de personnes ont manifesté ce soir à Bagnols (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

A Bagnols, une soixantaine de manifestants s'est rassemblée devant le collège Gérard-Philipe à 18 heures. Une mobilisation là aussi bien plus faible que lors de la précédente journée.

Prochaine journée de mobilisation le 31 mars à 12h devant la poste de Bagnols.

Eloïse Levesque

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