Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 08.07.2020 - thierry-allard - 3 min  - vu 1320 fois

GRAND AVIGNON Vers un duel serré pour la présidence de l’Agglo

La maire d'Avignon, Cécile Helle (Photo d'archives : Thierry Allard / Objectif Gard)

Le président et les vice-présidents de l’Agglo du Grand Avignon seront élus ce jeudi à la salle polyvalente de Montfavet.

Un enjeu important y compris pour le Gard, l’Agglo étant pour moitié située dans notre département et sortant de six ans de présidence gardoise, avec l’ancien maire de Villeneuve-lès-Avignon, Jean-Marc Roubaud, (2014 - 2019) puis l’ancien édile de Rochefort-du-Gard, Patrick Vacaris (2019 - 2020). Une certitude, cette présidence gardoise a vécu.

« Beaucoup ont souhaité qu’après une présidence gardoise, on ait quelqu’un issu de Vaucluse. Dont acte », explique Xavier Belleville, premier adjoint villeneuvois, un temps pressenti pour prendre la présidence du Grand Avignon.

Ce sera donc un Vauclusien. Ou une Vauclusienne ? La maire d’Avignon (PS), Cécile Helle, ne fait pas mystère de sa candidature, elle qui avait échoué à prendre l’Agglo en 2014. Elle aura face à elle très probablement le maire (DVD) de Vedène, Joël Guin, un historique du territoire côté 84. Vu du Gard, on pourrait croire logique que la présidence revienne à la ville centre, comme c’est le cas à Nîmes métropole, à Alès Agglo ou à l’Agglo du Gard rhodanien. Mais chez les papes et les cardinaux, ce n’est pas si sûr.

« Refaire un coup à la Roubaud »

« Cécile Helle est déjà maire de la plus grande ville, rappelle Xavier Belleville. Faut-il cumuler les deux fonctions ? Je ne sais pas. » Le Grand Avignon sort de six ans de présidence hors Avignon, et Jean-Marc Roubaud est parti en affirmant avoir réalisé le programme des six ans de mandat en cinq. Un bilan revendiqué par Xavier Belleville : « C’est vrai que ça peut surprendre, mais c’est une réalité qui a fonctionné, certes pas toujours de façon fluide, il y a eu des débats, mais il y a un bilan. Nous avons eu la chance de faire participer toutes les communes à l’exécutif, c’est valorisant. »

C’est ce qui est qualifié de « gouvernance partagée » par la maire de Pujaut, Sandrine Soulier. « Nous sommes hors de la politique politicienne. Le seul discours que nous entendons et qui nous va bien, c’est celui où on considère que chaque commune a sa place au sein de l’Agglo. Un discours de représentation et de gouvernance partagée », poursuit-elle, affirmant n’avoir eu de contact qu’avec l’équipe Guin.

La gouvernance partagée, c'est ce qu’a fait Jean-Marc Roubaud en 2014, avec une vice-présidence par commune, qu’il s’agisse d’un maire communiste, comme Jacques Demanse à Sauveterre, ou Rassemblement national, comme Joris Hébrard au Pontet, deuxième commune de l’Agglo.

« L’idée est de refaire un coup à la Roubaud », confirme un élu qui souhaite garder l’anonymat. Donc que le RN ait de nouveau non pas une, mais deux vice-présidences, le parti ayant remporté Morières-lès-Avignon le mois dernier. Pendant ce temps, Cécile Helle refuserait de donner des vice-présidences au RN. De quoi faire monter le bruit d’un accord entre la Droite et le RN.

« C’est un fantasme », balaie Xavier Belleville, avant d’ajouter qu’il n’avait « jamais connu une politisation du Grand Avignon, avec une présidence de Droite ou de Gauche » et d’estimer que « les étiquettes politiques c’est pour nos communes. » « J’entends ces polémiques et je m’en fiche, lance quant à elle Sandrine Soulier. Nous avons le Parti communiste français aussi, et ça ne me dérange pas plus. Les élus sont là pour représenter leur commune, pas leur parti politique. »

Notre élu anonyme affirme quant à lui qu’il y aurait « des discussions franches avec le RN, mais à la demande du RN. Ils pèsent 12 voix et peuvent faire basculer le vote. » Une chose est sûre, le RN se pose en arbitre de fait, et peut négocier les postes. « On me dit qu’il auraient de grosses délégations », croit savoir notre élu, tout en affirmant être, encore mardi soir, « dans un flou artistique. »

« Rien n’est définitivement joué »

Pour espérer l’emporter, Cécile Helle va devoir faire le plein sur les élus classés à Gauche. Avec les 25 élus de sa majorité avignonnaise, elle dispose d’un socle solide, mais l’élection se jouera sur les marges. En faisant et refaisant les calculs -ce qui reste aléatoire, le scrutin étant à bulletin secret -, on tombe systématiquement sur un duel qui se jouera dans un mouchoir de poche. D’autant que certains pensent que Cécile Helle ne fera pas le plein à Gauche.

« Des élus classés à Gauche poussent la candidature de Joël Guin », nous dit un indécis. Un autre élu, pas forcément hostile à Cécile Helle, pense que la maire d’Avignon « a du mal à rassembler. On a du mal à sentir sa volonté à travailler collectivement. » Nous avons tenté de joindre plusieurs élus classés à Gauche qui, étrangement, sont tous restés sur messagerie et n'ont pas retourné notre appel.

Pour l’heure, la tendance serait favorable à Joël Guin, croit savoir un proche du dossier. Le mot de la fin pour Xavier Belleville : « Rien n’est définitivement joué. Il peut encore se passer beaucoup de choses. »

Thierry ALLARDthierry.allard@objectifgard.com

Thierry Allard

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