INTERVIEW Avant de partir en vacances, Jean-Paul Fournier se confie à Objectif Gard
Avant de prendre ses vacances en Corse, le maire de Nîmes s'est entretenu avec la rédaction d'Objectif Gard. L’occasion d’évoquer la saison estivale, mais aussi l'actualité politique de la cité. Pas de doute, Jean-Paul Fournier montre encore qu'il est le patron !
Objectif Gard : Le Festival de Nîmes a connu un vrai succès avec 160 000 entrées. Plusieurs spectacles se sont joués à guichets fermés. Vous êtes satisfait ?
Jean-Paul Fournier : Tout à fait. Ça a été une belle programmation. Il y a eu beaucoup de monde dans les arènes. En plus, lorsque les gens sortent des arènes, ils cherchent un café pour boire un verre ou un restaurant pour manger. C’est un plus économique pour la ville de Nîmes, même s’il y a trop peu de restaurants qui servent après 23 heures. Je crois qu’il y a Villa Roma. C'est un peu dommage...
Avez-vous assisté aux concerts ? Lequel avez-vous préféré ?
J’en ai fait trois ou quatre. J’ai été impressionné par le ciné-concert Gladiator live et j’ai adoré le concert de Stromae ! J’aime l’ambiance, sa façon de s’exprimer et sa démarche artistique. Je l’avais déjà vu lorsqu’il était venu en résidence à Paloma.
Une chanson préférée de Stromae ?
Papaoutai et Formidable !
Vous avez évoqué le sujet des restaurants. Où en est-on du projet de Nîmes métropole d'ouvrir une brasserie dédiée à la cuisine du monde rue Notre-Dame ?
Je ne sais pas, c'est un projet de Nîmes métropole, pas de la ville de Nîmes. Il faut demander à son président Franck Proust. Mais effectivement, on l'attend toujours !
« On ne peut pas dire qu'il ne se passe rien à Nîmes ! »
Quelles sont les animations et autres événements prévus au mois d’août ?
Il y aura le spectacle Nîmes cité des dieux dans les arènes, organisé cette fois par Edeis. Contrairement aux années précédentes, il y a plus de dates de spectacles (les 8, 9, 11, 12, 13 et 15 août). Nous avons également les Jeudis de Nîmes avec des animations aux quatre coins de la ville. Je suis récemment allé aux Jeudis Vins sur l'Esplanade, j'ai passé un très bon moment. Enfin, n'oublions pas les deux courses camarguaises organisées les jeudis 19 et 26 août, à 18h30, dans les arènes. Il s'en passe des choses à Nîmes !
Êtes-vous content de votre nouveau gestionnaire des monuments romains, Edeis qui a remplacé Culture Espace ?
Oui. J’ai d’ailleurs été surpris des 10 000 entrées à la Maison carrée en un mois ! Ils ont fait un truc vraiment pas mal... Idem pour les Journées romaines et les animations autour des arènes qui avaient été un succès.
Ces animations peuvent être un plus pour décrocher le label Unesco, non ?
On verra. En septembre, nous allons recevoir sur trois jours les experts de l’Icomos (Conseil international des monuments et des sites, NDLR). Nous allons vanter les qualités de notre ville. La nouvelle ambassadrice permanente de la France auprès de l’Unesco, Véronique Roger-Lacan, est dynamique ! Elle n’a rien avoir avec son prédécesseur Laurent Stefanini. Lui, ce n’était pas un foudre de guerre...
Vous avez toujours espoir que la candidature de la Maison carrée soit présentée en 2023 ?
On l'espère. Avec la guerre en Ukraine, la session pourrait être organisée dans un autre pays ou reportée.
« Nous cherchons un endroit où déplacer les halles »
L’Écusson et ses monuments romains sont très fréquentés par les touristes. Quand allez-vous démarrer les travaux de la Coupole pour renforcer l'attractivité du centre-ville ?
Nos services techniques vont revoir la Socri, propriétaire de la Coupole, en septembre. Moi, je suis d’accord pour que les Galeries Lafayette viennent s’installer, mais pas à n’importe quel prix. L’installation d’un escalier au milieu des halles fera disparaître quelques étaliers. Et puis, où allons-nous mettre les étaliers pendant les travaux ? Nous cherchons donc un endroit où déplacer les halles. Ça a été déjà fait par le passé : dans les années 70, les communistes les avaient installées au premier étage du parking de l’esplanade.
Quels sont les chantiers de la ville de Nîmes qui se poursuivent durant l’été ?
Le Palais des congrès, bien sûr ! Le permis de construire va être signé cette semaine. Nous espérons qu’il sorte de terre d’ici trois ans. Les hôtels implantés dans les locaux que la chambre de commerce et d’industrie nous ont vendus devraient ouvrir eux d’ici deux ans. Il est clair que l’îlot Montcalm va changer. Nous poursuivons également la création du parc Jacques-Chirac qui connaît un peu de retard. C’est le cas aussi de notre projet de conservatoire. La rénovation de la deuxième partie de l’université Hoche prend du retard. Du coup, les étudiants de l’université des Carmes - où doit se situer le conservatoire - ne peuvent pas encore déménager.
Où en est-on du projet de halle des sports au Mas de Vignoles ?
Les travaux devraient démarrer en 2023 pour une livraison début 2024.
« Rani Assaf est plus ouvert »
Avez-vous de meilleures relations avec le président de Nîmes Olympique, Rani Assaf ?
Ça va mieux. Il a compris qu’il fallait travailler avec tout le monde, il est plus ouvert. C’est comme l’amour, ça ne se fait pas seul !
Un mot sur Nîmes métropole. Vous avez assisté aux débats houleux sur le devenir de la Banque alimentaire qui, pour l’instant, n’a pas les moyens de rester au Marché Gare. Qu’en pensez-vous ?
J’ai conseillé à Franck Proust de laisser la Banque alimentaire là-bas. Son projet de les faire déménager dans les quatre coins du Gard relève de l’utopie. Au cours de la séance, Christian Bastid, qui a pris la parole, a eu raison. Il faut réunir autour de la table tous les partenaires et aider la banque alimentaire à faire les travaux. Je crois que le conseil départemental prévoit déjà une aide de 250 000 €.
Quel est votre regard sur l’arrêt du financement des clubs féminins ?
Il n’a aucun motif pour arrêter de les financer, d’autant que l’Agglo continue de financer les clubs de sports comme l’Usam ou Nîmes Olympique. Il y a parfois des choses que je ne comprends pas : d’un côté on réduit ces budgets-là et en parallèle, on balance de l’argent pour les 20 ans de l’Agglo. C’est une erreur.
Agglo : « Il y a des choses que je ne comprends pas... »
Cela fait deux ans que Franck Proust est président de Nîmes métropole. Quel est votre regard sur sa présidence ?
La gestion de Nîmes métropole est un peu compliquée à cause des difficultés financières. Il a hérité d’un bébé qui n'est pas simple… Toutefois, j’ai entendu dire qu’il y avait un nouveau projet de hausse de la taxe sur les ordures ménagères. La ville de Nîmes n’est pas d’accord ! Cette taxe a déjà augmenté. Après, je pense que pour entretenir de bonnes relations, j'aimerais bien que Franck Proust passe plus souvent me voir en mairie. Il pourrait m'évoquer les projets sans attendre les polémiques pour réagir.
Condamné dans l’affaire de la Senim, Franck Proust a fait appel de la décision. Êtes-vous inquiet du verdict que prononcera prochainement la Cour de cassation ?
Quand j’entends Franck, il me dit qu’il n’est pas inquiet et qu’il sera relaxé. C’est vrai que la sanction en appel (12 mois de prison avec sursis, 15 000 euros d’amende et une peine d’inéligibilité de 5 ans, NDLR) a été lourde. Je garde espoir. De toute façon, si la sanction est confirmée, il faudra trouver un nouveau président de Nîmes métropole. Pour le moment, nous n’avons pas encore réfléchi à qui pourrait le remplacer.
Enfin, un mot sur votre premier adjoint Julien Plantier. Après la Présidentielle, il s'est mis en retrait du parti Les Républicains, en démissionnant de son poste de secrétaire départemental adjoint. Il a expliqué vouloir créer une association. Quel est votre regard sur son projet ?
C’est bien beau de dire que l’on va créer une association, il faut la faire vivre au quotidien avec des gens qui adhèrent et qui s’en occupent. Il se plaignait à la fédération de ne pas avoir les mains assez libres, il ne s’entendait plus trop bien avec Franck Proust. Il ne faut pas que cette association soit une écurie pour lui-même et les prochaines Municipales. À mon avis, c’est ce qu’il projette. Je dois le voir prochainement, il va sûrement m'expliquer tout cela. Je lui donnerai mon sentiment ensuite.
Propos recueillis par Abdel Samari et Coralie Mollaret