Publié il y a 6 ans - Mise à jour le 18.01.2018 - anthony-maurin - 5 min  - vu 773 fois

JEUDI SPORT Un club de hockey et une aventure humaine à vivre

Les Krokos vont-ils prendre leur place dans le sport nîmois? Bien sûr!
Le coach des Krokos, Raphaël Facchini (Photo Anthony Maurin).

(Photo Archives Anthony Maurin).

Raphaël Facchini, directeur sportif des Krokos de Nîmes, dévoile le plan que le club de hockey sur glace mettra en oeuvre lors des trois prochaines années.

Objectif Gard: Avec la nouvelle patinoire c'est un nouveau club de hockey a vu le jour à Nîmes. Comment se passe l'aventure ?

Raphaël Facchini: On partait de zéro, d'une feuille blanche... La culture hockey existait à Nîmes il y a une quinzaine d'années mais comme il n'y avait plus de patinoire, elle s'est un peu perdue. Je n'étais pas au courant de la création de la patinoire et le club l'a appris tardivement. Honnêtement, jusqu'au premier match qui avait lieu samedi dernier, je ne savais pas. Nîmes est-elle une ville qui a un public sportif ? Même pour ce sport viril ? En même temps, au hockey, on est un peu dans une arène dont les joueurs sont les gladiateurs. Je suis rassuré car il y avait beaucoup de monde, c'était ma seule véritable pression.

Le club de Nîmes a-t-il des objectifs?

Notre projet porte sur plusieurs années mais nous voulons évoluer rapidement. Cette année, nous avons une équipe plutôt correcte qui lance l'aventure. Nous avons une trentaine de partenaires qui sont vraiment exceptionnels car nous avons besoin d'eux.  Nous avons prouvé à la Mairie que le hockey avait toute sa place dans le sport nîmois et tous nos bénévoles répondent présents. Nous n'avons pas beaucoup de licenciés mais, là aussi, les chiffres devraient rapidement évoluer.

Des licenciés mais aussi des bénévoles?

Il nous faut une bonne dizaine de bénévoles mais quand il n'y a que peu d'enfants, c'est dur de trouver des parents qui s'investissent. Les partenaires ont pris la relève et nous aident, notamment lors du premier match à Nîmes contre Nice. Pour certains, ce sont même devenus des amis. Nous avons autant besoin de leur argent que de leur coup de main et dans ce genre de sport, on aime bien le troc. Nous ne sommes pas des sangsues, nos partenaires sont ici chez eux. Il y a un réel engouement. Nous, on n'a pas de pognon. On sait rester terre à terre et mettre tout le monde au travail. Après le premier match, nous avons déjà eu des touches pour des inscriptions. Je pense que ça va aller très vite et très haut. Lors des journées portes ouvertes, on a eu 38 gamins ! L'important pour un club, c'est de ne pas inverser la pyramide des âges, de former les jeunes afin qu'ils puissent jouer dans l'équipe première d'ici quelques années.

D'où venez-vous? Quel a été votre parcours avant d'arriver à Nîmes?

Je suis dans ce sport depuis 20 ans. J'ai été directeur sportif de Clermont, Lyon, Aubagne, Montpellier. Comme ma femme est Montpelliéraine, je suis descendu dans le sud en venant de Lyon. Sachant cela, le club de Nîmes m'a contacté pour savoir si le challenge me plaisais. J'ai foncé.

Les Krokos avant le coup d'envoi contre Nice (Photo Archives Anthony Maurin).

Il faut des enfants mais pas que...

Naturellement. Il nous faut aussi des seniors, une partie loisir et tout ce qui va avec. Mais mon but est de faire une équipe 100% Nîmoise. Ça serait magnifique et je crois que c'est jouable car dans trois ans, j'aimerais que notre équipe évolue en D2. En trois ans, j'espère avoir une école de hockey de 60 enfants âgés de 4 à 6 ans. Ainsi, ils peuvent commencer la compétition après avoir appris à patiner, c'est important pour ne pas prendre de retard. Cette année, on a fait ce qu'on a pu. On aimerait bien être dans les sept premiers de la poule mais dès l'année prochaine, nous allons recruter pour être dans le carré final. D'ailleurs, je vais demander à la Fédération s'il est possible que Nîmes reçoivent un événement. Dans trois ans, nous voulons être champion.

Entre les très jeunes et les plus âgés, il y a les ados. Que faites-vous pour eux ?

Pour ceux qui veulent faire du hockey mais pas forcément en compétition, nous lançons notre section "loisir ados" pour accueillir les jeunes de 11 à 16 ans (coeur de cible 11-14 ans). Pendant une heure hebdomadaire, ils joueront entre eux. S'ils le veulent et s'ils le peuvent, ils pourront être appelés à "monter". Cette année, la moyenne d'âge de l'équipe première est de 27 ans, c'est un peu âgé. L'an prochain, j'espère tomber aux alentours des 24 ans.

À combien cela revient-il de faire du hockey sur glace?

Le hockey est un sport assez onéreux. Il faut compter 250 euros pour l'équipement et 150 à 200 euros pour la cotisation et la licence. Tous nos éducateurs sont formés et diplômés, ils viennent du hockey et connaissent bien ce sport et la formation qui va avec. Nous avons entre 80 et 100 licenciés mais l'année prochaine nous allons doubler cet effectif. Dans trois ans, nous serons à 300 licenciés, c'est bien pour montrer une bonne image de ce sport.

(Photo Archives Anthony Maurin).

Quel est l'intérêt pour un Nîmois de faire ou d'aller voir du hockey?

Le hockey est un sport nord américain. C'est un sport spectaculaire, c'est leur dada. Il y a de l'ambiance, c'est un sport d'équipe mais c'est surtout le sport le plus rapide du monde. Le palet peut partir à 200 km/h et quand on regarde les joueurs, ce sont des monstres suréquipés. Ils dégagent un certain charisme et une patinoire est un endroit tout aussi spécial. Il y fait froid, il y a l'odeur de la glace, les bruits... Le hockey est un sport intergénérationnel. Une boutique est aussi prévue. Il y aura des goodies tels que des maillots, des polos, des sweats, des écharpes, des bonnets, des casquettes, des palets...

Intergénérationnel, spectaculaire et violent?

Non pas violent... C'est viril mais nous avons un règlement qui est suivi à la lettre. Dans l'esprit, ça ressemble un peu au rugby sur de la glace. D'ailleurs, nous sommes en train d'établir les premiers contacts et peut-être des partenariats avec le RCN et l'USAM. Nous allons les inviter et aller les voir jouer. Il faut que nos structures se connaissent et soient en relation.

Le hockey fait recette, pourquoi?

Détrompez-vous! De plus en plus de patinoires ferment. Avec une patinoire, on ne gagne pas d'argent, c'est énergivore et peu écologique. Regardez Avignon, les structures privées ferment les unes après les autres et il y a moins d'ouvertures que de fermetures donc la Fédération est heureuse de savoir que Nîmes se développe.

(Photo Archives Anthony Maurin).

Comment se déroule, normalement, une saison ?

En général, on démarre notre préparation autour du 20 août et la saison s'achève en mai si on participe à toute les qualifications. Cette année, la Fédération nous a permis de faire tous nos matchs allers à l'extérieur en attendant que notre patinoire soit finie avant de recevoir tous les matchs retours. Le prochain match aura lieu le 27 janvier à la maison pour affronter Morzine. La saison se terminera le 17 février prochain contre Avignon pour le dernier derby.

Anthony Maurin

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