JUSTICE 12 ans de prison pour avoir transmis le sida à son ex-compagne
Alors que l’audience devant la cour d’assises du Gard était prévue sur deux jours, elle a été raccourcie en raison de l’absence du prévenu jugé par défaut pour avoir transmis le VIH à son ancienne compagne.
- Décidément, M. Da Rocha De Sousa fuit ses responsabilités, résume le procureur général Michel Desplan.
Filipe Da Rocha De Sousa, l’accusé qui n’avait déjà pas eu le courage d’annoncer à sa compagne Vanessa (relire son interview ici) qu’il était porteur du virus du sida, n’a pas eu davantage de courage pour affronter la cour d’assises du Gard. Celle-ci a décidé de le juger quand même, par défaut, c’est-à-dire sans jurés et sans experts.
Après le rappel des faits par la présidente Geneviève Perrin, Vanessa s’est présentée à la barre pour livrer un témoignage émouvant qui a mis quelques larmes dans les yeux du public.
- Personne ne veut être malade volontairement, lance la jeune femme.
Quand la présidente lui demande pourquoi elle a gardé la petite fille née de son union avec Filipe, alors que celui-ci n’a pas voulu en entendre parler, Vanessa reprend :
- Il n’y est pour rien cet enfant. Et puis je ne retrouverai peut-être plus jamais personne qui m’en fera un.
Son avocate Laurence Bourgeon dira qu’au lieu de trouver l’amour, sa cliente « a trouvé l’enfer ». Une vision partagée par l’avocat général qui mettra l’accent, par la lecture de plusieurs témoignages, sur la dissimulation répétée de la maladie de Filipe auprès de ses différentes compagnes.
- Il lui a vraiment flingué la vie, lance-t-il avant de demander 15 ans de prison.
Une peine « disproportionnée » pour Maître Thomasian qui ose l’acquittement en estimant qu’il n’y avait pas de la part de son client une « intention morale » de transmettre sa maladie. Un avis loin de faire l’unanimité et qui n’a pas été retenu par les juges. Filipe Da Rocha Da Sousa a été condamné à 12 ans de prison et un mandat d’arrêt a été délivré contre lui.