Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 28.01.2019 - abdel-samari - 3 min  - vu 888 fois

LE 7H50 de Ségolène Royal : "Carole Delga fait honneur aux femmes engagées en politique"

La présidente de la région Poitou-Charentes était de passage à Nîmes, au Carré d'art. L'occasion d'un entretien à bâtons rompus avec l'une des figures politiques féminines d'une France qui n'en compte pas tant que ça...
©MAXPPP - PHOTOPQR/LE PARISIEN/MAXPPP

L'ex-candidate à la Présidentielle de 2007 Ségolène Royal était à Nîmes ce dimanche à l'occasion du Festival de la biographie. Elle a accordé une interview exclusive à Objectif Gard dans le cadre de notre traditionnel rendez-vous matinal.

Objectif Gard : Vous étiez présente au Festival de la biographie à Nîmes ce dimanche. L’occasion de présenter votre dernier livre « Ce que je peux enfin vous dire », paru à l’automne chez Fayard. Si vous deviez résumer en quelques mots ces moments de vie, vous diriez quoi ?

Ségolène Royal : Je dirais qu’il s’agit d’un itinéraire de femme dans un monde d’hommes et d’écologie dans un monde de lobbies. C’est également une réflexion sur le pouvoir, sur l’efficacité politique et sur le courage.

En tant qu’ex-candidate à la Présidentielle en 2007 et ex-ministre, vous incarnez pour beaucoup de femmes l’espoir et la réussite dans un monde politique d’hommes. Comment le vivez-vous?

Je le vis comme une responsabilité et c’est pour ça que j’ai levé la loi du silence, pour que plus jamais les femmes ne s’auto-dénigrent, ne se rabaissent et pensent qu’elle ne sont pas capables. Mais c’est vrai aussi dans le monde de l’entreprise et dans les organisations en général. Je parle d’ailleurs, comme le font les anthropologues, de l’aréopage « d’hommes blancs supposés hétérosexuels », qui font bloc pour éviter l’intrusion d’une femme dans les cercles du pouvoir. Parce qu’ils savent qu’elle n’a pas forcément les mêmes codes, donc qu’elle est « moins contrôlable », comme ils disent. Et s’ils n’ont pas compris qu'on est différente mais qu'on est leurs égales...

Votre parcours politique est aussi et avant-tout lié à votre engagement pour la défense de l’environnement. La prise de conscience est réelle aujourd’hui en France. Mais les politiques sont encore frileux. Comment passer le bon message ?

Il faut les responsabiliser par rapport à leurs enfants et leur dire qu’ils n’ont pas le droit de laisser une planète encore plus dégradée aux générations futures. Par ailleurs, il faut positiver les enjeux, en démontrant, comme je l’ai fait dans le « Manifeste pour une justice climatique », que relever le défi climatique est une chance. Chance pour la sécurité dans le monde. Chance pour freiner l’immigration de la misère. Chance pour le développement au Sud et pour l’innovation technologique au Nord.

Un mot sur la crise sociale qui traverse notre pays depuis la fin de l'année dernière. Comment résoudre cette équation difficile de réconciliation du peuple avec ses gouvernants ?

Je me réjouis de voir que ce qui était vilipendé et moqué en 2007, à savoir la démocratie participative, est maintenant non seulement réhabilitée mais présentée comme une solution au discrédit politique.

Un dernier mot plus local. La Région est dirigée aujourd’hui par Carole Delga. Une socialiste qui incarne comme vous la réussite féminine en politique. Quel regard portez-vous sur son action pour nos territoires ?

Carole Delga est une femme compétente, dynamique et qui fait honneur aux femmes engagées en politique. J’ai pu l’observer lorsque nous étions ensemble au gouvernement et je vois que dans sa région, l’Occitanie, elle a fait de l’écologie, de l’éducation et de l’emploi ses priorités. C’est une amie et je suis toujours heureuse de la revoir, de la retrouver. J’ai d’ailleurs beaucoup d’amis dans cette région. Ce dimanche, j’étais justement au festival de la biographie à Nîmes avec Nicolas Cadène, que je connais depuis de nombreuses années et que je sais très engagé pour son territoire.

Propos recueillis par Abdel Samari

Abdel Samari

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