Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 16.05.2021 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 7774 fois

LES PLANTIERS Double assassinat, le tireur se "positionne comme une victime qui a réagi à une agression"

Juste après la double exécution, il était caché et voyait les gendarmes lors de la perquisition de son domicile.

Ce dimanche après-midi, Valentin Marcone, 29 ans, va être présenté à un juge d'instruction de Nîmes en vue de sa mise en examen.

Il est retenu contre cet homme qui a fait courir les gendarmes pendant 83 heures, la qualification "d'assassinat" punie de la réclusion criminelle à perpétuité.

Il se rend au travail avec une arme depuis plusieurs jours

Une préméditation retenue, "car le matin du drame, il est muni d'une arme approvisionnée lorsqu'il se rend au travail, souligne le procureur de la république Eric Maurel. L'intéressé nous dit qu'il aurait eu une altercation avec son patron et un collègue de travail". Il est ensuite passé au-dessus d'un tapis roulant transportant le bois dans la scierie, puis " a ouvert une combinaison, puis un deuxième vêtement pour s'emparer d'une arme. Il a ouvert le feu à au mois trois reprises, peut-être quatre", complète la chef du parquet de Nîmes.

Valentin Marcone travaillait dans cette entreprise depuis 3 ans. Il y avait une dégradation de ses conditions de travail selon lui et l'élément déclencheur pourrait être une conversation entre son patron et son collègue "évoquant un licenciement pour faute grave envisagé". Il était également "dans un état de frustration car l'institution n'apportait pas selon lui de réponse à ses inquiétudes". Depuis plusieurs mois cet homme vivait dans la peur, "il partait travailler avec un gilet pare-balles et il y avait un système de vidéosurveillance à son domicile, il craignait pour lui et pour ses proches". 

Il ne voulait pas faire de mal aux gendarmes

"Depuis son interpellation il s'est montré coopératif, c'est un jeune homme qui aime le cadre, il s'est laissé aller à expliquer son passé, les modalités de son passage à l'acte et sa fuite", complète le colonel Bertrand Michel qui commande la Section de Recherches de Nîmes en charge des investigations avec le groupement de gendarmerie du Gard. Un tireur qui est parti se cacher " dans un abri à sanglier, il est resté terrer de longues heures. il était à environ 600 mètres de son habitation, il a pu observer les gendarmes lors de la perquisition de son domicile", affirme le patron de la section de Recherches de Nîmes. "Il y avait un petit ruisseau il avait donc de l'eau à disposition, mais pas de nourriture. En fuite il était dans un état de stress, de fatigue au bout de plusieurs jours. Il se positionne comme une victime qui a réagi à une agression", poursuit-il.

Le mise en cause a abandonné l'arme de poing du drame dans un châtaignier juste après les exécutions. Son autre arme qui tire jusqu'à 600 mètres selon ses déclarations en garde à vue aurait été démontée et "il indique qu'il ne voulait pas faire de mal aux gendarmes". Il avait quitté son domicile avec une cinquantaine de cartouches faisant craindre le pire aux 350 gendarmes à ses trousses. Un homme qui a avoué le double assassinat et qui avait été interpellé vendredi soir par une patrouille de gendarmerie en déclarant : "Excusez-moi, je me rends, excusez-moi" sans savoir pour l'instant si ses excuses allaient vers les gendarmes, les victimes, leurs familles. Depuis le début de sa garde à vue il refuse l'assistance d'un avocat.

Le parquet de Nîmes va réclamer la détention provisoire du mis en cause

Boris De la Cruz

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