NÎMES EN FERIA Juan Leal coupe une oreille sous la pluie
Il ne restait que les trempés dans les arènes à la sortie des maestros... Déroutant comme affaire. On n'en voudra à personne d'avoir quitter les étagères pour se mettre à l'abri et au chaud autour d'un comptoir mais quand même... La pluie, enfin les quatre grosses gouttes qui sont tombées, ne pouvaient pas tuer un aficionado averti!
Bref, retour des toros du fer de Partido de Resina (Pablo Romero pour les plus festifs) dans les arènes de Nîmes avec à leur côté Rafaelillo en chef de lidia et deux Français pour l'accompagner dans ce sacerdoce taurin, Thomas Dufau et Juan Leal.
Le petit belluaire blondinet aurait pu ou dû batailler ferme avec son premier exemplaire, le seul à pousser au cheval mais le seul à réellement défier les lois imposées. Des mauvais gestes et hop un tercio de pique des plus exécrables, en quatre envois s'il vous plaît. Après ça, rien à dire si ce n'est que le toro fut applaudi à l'arrastre (et le maestro légèrement sifflé). L'aficion était heureuse de retrouver ce fer mais n'a pas su remplir les arènes.
Deuxième duel, deuxième écueil pour le natif de Murcia. Quelques belles tentatives notamment à gauche mais le toro s'éteint et tire le rideau de la corrida de Rafaelillo. Silence.
Passons aux Français avec en premier le Montois Thomas Dufau. Il attaque, pour quatre séries et les genoux plantés en terre, ce toro qui paraît boiteux. Là aussi on retrouvera, parsemées dans une faena à l'ébauche brouillonne, quelques beautés droitières mais pas de quoi faire se lever des arènes décidément bien tristounettes en cette corrida inaugurale. Thomas Dufau en terminera, saluera et entamera une petite vuelta que le public finira pas accepter.
Sur son second, il n'a rien pu faire. Un toro qui n'était pas à Nîmes, peut-être resté au campo... Le jeune du sud-ouest y mettra un brin de bonne volonté mais cela n'y changera rien. Silence.
Celui qu'on attendait le moins ce genre de course était l'Arlésien Juan Leal. C'est celui qui s'en sortira le mieux et qui marquera l'assemblée par son envie et patience. Il réalisera un quite clin d’œil à El Juli et aura été très intéressant en toréant dans les cornes de son premier même s'il ne parviendra pas à l’occire dans les règles de l'art. Dommage, l'oreille était là.
Juan Leal montrera une autre tauromachie lors de sa seconde opposition. Une oreille un poil généreuse lui sera même accordée mais comme il n'y avait plus que 127 (le chiffres est faux mais bon...) spectateurs dans les tribunes à cet instant de la course, quelques mouchoirs blancs et l'affaire était dans le sac, joli petit ! En plus, l'appendice n'est peut-être pas si immérité que cela... Au moins, l'Arlésien aura mis ses tripes sur le sable et se sera donné à fond pour transmettre les premières émotions de la feria. La pluie ne l'a pas arrêté, le public est parti (tant pis pour lui) et il a repris et continuer, olé !