Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 17.09.2022 - corentin-corger - 3 min  - vu 7794 fois

NÎMES EN FERIA Quand Aymeric Caron attaque, les aficionados contre-attaquent

Un millier d'aficionados rassemblé cet après-midi (Photo Corentin Corger)

Le sénateur du Gard Laurent Burgoa compte réunir tous les parlementaires la semaine prochaine (Photo Corentin Corger)

Avant la corrida de 17h30, aficionados et anti ont manifesté autour des arènes. Les pros ont remporté le match avec un millier de personnes présentes contre 200 seulement dans le camp de ceux qui veulent abolir la corrida. Retour sur cet après-midi de mobilisation. 

Depuis plusieurs semaines, différentes associations s'unissent pour organiser des rassemblements en soutien à la corrida dans plusieurs villes taurines. Après Bayonne ou encore Arles, c'était donc au tour de Nîmes en ce week-end de la feria des vendanges. Depuis l'annonce du 24 novembre, jour où le député insoumis Aymeric Caron déposera une proposition de loi pour interdire la corrida, la mobilisation est plus forte. Le feuilleton est encore long car ce n'est pas sûr que cette proposition soit forcément examinée. Ce matin, tout a commencé avec une conférence de presse de l'Union des villes taurines de France au Musée de la Romanité. Le premier à s'exprimer a été Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes, qui a rappelé son fort attachement à cette culture et son rôle d'un point de vue économique : "je suis en tant que maire pleinement conscient de l'importance de nos deux ferias pour l'économie de notre commune." Pour les 56 villes taurines, l'organisation des corridas représente plus de 60 millions d'euros de recettes.

"Pourquoi nous empêcher de vivre notre passion ?"

D'autres maires ont ensuite pris la parole, la plupart en visio, comme Robert Ménard, premier édile de Béziers : "je n'aime pas particulièrement la corrida mais je me battrais pour que l'on est le droit de l'aimer." Les maires de Bayonne, Dax, La Brède, Vic-Fezensac ou encore Mont-de-Marsan ont également pris la parole. Concernant les communes gardoises, un autre maire était présent : Jean Denat, élu à Vauvert. "C'est mettre en péril nos traditions et c'est une menace aussi pour nos courses camarguaises et nos abrivados, a déclaré le socialiste avant de préciser,  je suis de Gauche et nos valeurs sont la bienveillance et la tolérance. Pourquoi nous empêcher de vivre notre passion ?". Cet après-midi, le rendez-vous était donné à 15h30 près du taureau situé sur l'esplanade. Vincent Bouget, Sylvette Fayet, Thierry Procida, Daniel-Jean Valade, Valérie Rouverand... des élus de tout bord réunis pour défendre ensemble la corrida.

Les forces de l'ordre ramenant les manifestants dans le périmètre autorisé (Photo Yannick Pons) • Yannick Pons

C'est d'ailleurs l'adjoint à la ville de Nîmes délégué à la tauromachie, Frédéric Pastor, qui a été le premier à prendre la parole devant un millier de personnes : "Nous affirmons notre confiance en l'avenir de la corrida, puisque c'est l'une de nos expressions de nos libertés. Jamais ne nous tolérerons qu'elle soit soumise ou bâillonnée."  C'est ensuite le sénateur Laurent Burgoa qui s'est exprimé en jouant la carte de l'unité et en annonçant qu'il allait réunir les huit parlementaires gardois (cinq députés et trois sénateurs) pour faire face à cette "guerre taurine" avant de conclure : "renoncer à ses traditions c'est renoncer à ses racines et renoncer à ses racines c'est perdre son identité." Après le président de la Coordination des clubs taurins de Nîmes et du Gard, c'est Simon Casas, directeur des arènes de Nîmes, qui a fait son monologue, sans fiche, dans son style unique : "bientôt les chats ne pourront plus attraper les souris, ça suffit !". Le dernier à prendre le micro a été Corentin Carpentier pour la Jeunesse taurine de France.

"La liberté d'expression prend le dessus sur la liberté du commerce"

Un sujet au coeur des préoccupations et Nîmes comme lieu d'expression des différents points de vue. Car à quelques centaines de mètres, se trouvaient les anticorrida. Après avoir tenté d'avancer hors du périmètre autorisé, ils ont rejoint leur emplacement situé à l'angle de la rue de la République et du Musée de la Romanité. Entre 150 et 200 personnes présentes. Mais comme d'habitude, peu de monde mais beaucoup de bruit. Vuvuzela, sifflet, mégaphone... tout est bon pour créer un vacarme assourdissant. Le passage bloqué et le bruit n'ont pas ravi les commerçants du coin : Pizza Cosy, Le Mont Liban et La table du 2, le restaurant situé en haut du musée. "Ce qui me gêne c'est que la liberté d'expression prend le dessus sur la liberté du commerce", regrette Frédéric Sanchez, le gérant de la Table du 2, qui était prêt à descendre dans la rue avec ses équipes, casseroles en main, pour manifester leur colère. Des tests effectués et jusqu'à 96 décibels enregistrés sur la terrasse alors que la limite est de 85 décibels et des clients qui risquent de ne pas apprécier le spectacle.  Des anticorrida qui n'ont pas lâché jusqu'en début de soirée.

Revivez cette mobilisation en images : 

Corentin Corger

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