Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 31.01.2021 - stephanie-marin - 2 min  - vu 13338 fois

NÎMES Fusillade au Mas de Mingue : l'hommage de plusieurs centaines de personnes à Abdelkader

"Être au mauvais moment, au mauvais endroit, ça peut nous arriver à tous. C'est ce qui s'est passé pour Abdelkader", explique Mohamed. (Photo : Stéphanie Marin/Objectif Gard)

Plus de 800 personnes ont participé à la marche blanche organisée ce dimanche en hommage au jeune Abdelkader, tué lundi dernier lors d'une fusillade au Mas de Mingue à Nîmes. (Photo : Stéphanie Marin/Objectif Gard)

Près d'une semaine après la mort d'Abdelkader, une marche blanche a eu lieu ce dimanche après-midi au Mas de Mingue. Plus de 800 personnes ont ainsi rendu hommage à ce jeune homme âgé de 17 ans, tué lors d'une fusillade.

Dans leur regard, on pouvait lire leur tristesse, les yeux étaient d'ailleurs souvent mouillés de larmes. Si toutes ces personnes - plus de 800, selon une source policière - se sont rassemblées ce dimanche au jardin "Les Mimosas" au Mas de Mingue, c'est pour rendre hommage à Abdelkader. Ce jeune homme âgé de 17 ans a été tué par balle lundi dernier (*). "Il était souriant, généreux, gentil, toujours prêt à rendre service. C'était une personne en or", lance Bilal, 18 ans. Bien plus qu'un ami, "c'est un petit frère que j'ai perdu", ajoute-t-il ému. Une émotion partagée par tous, parmi eux, Mohamed 18 ans, un cousin de la victime.

Après les larmes, la peur, les deux jeunes hommes ne s'en cachent pas. "Pas question de traîner dans le quartier. Être au mauvais moment, au mauvais endroit, ça peut nous arriver à tous. C'est ce qui s'est passé pour Abdelkader", explique Mohamed. Selon lui, cette guerre de territoires liée au trafic de drogue est loin d'être terminée : "Ce n'est que le début. Chacun veut montrer qu'il est le plus fort, c'est sans fin".

Le cortège a fait le tour du quartier en silence. (Photo : Stéphanie Marin/Objectif Gard)

"Ça aurait pu être n'importe qui !", reprend Tamimounte, une habitante du Mas de Mingue âgée de 49 ans. À la question, comment éviter de tels drames, elle répond : "Il faut que la police soit là 24h/24 pour faire partir ces jeunes qui pourrissent nos enfants. Mais c'est pareil partout, dans tous les quartiers, que ce soit le Mas de Mingue, Pissevin ou le Chemin-Bas d'Avignon." La Nîmoise a ensuite suivi le cortège qui a fait le tour du quartier en silence.

De nombreux participants à la marche blanche, même les plus jeunes, portaient des tee-shirts à l'effigie d'Abdelkader. (Photo : Stéphanie Marin/Objectif Gard)

Un silence qui en dit long. "Nous sommes là pour Abdelkader bien sûr, mais aussi pour dire "ça suffit !". Il faut que ça change, a réagi Farid, 39 ans, éducateur sportif au club de football Olympique Mas de Mingue et voisin de l'adolescent tué lundi dernier. Un jeune homme a perdu la vie pour une histoire qui ne le concernait pas, mais finalement ce qui se passe dans notre quartier nous concerne tous. Il faut trouver une solution pour notre jeunesse qui aujourd'hui n'a plus de repères. Et cela passe, selon moi, par une concertation entre les politiques, les pouvoirs publics et les habitants du quartier."

À l'issue de la marche blanche, les parents d'Abdelkader ont pris la parole et témoigné de leur émotion. (Photo : Stéphanie Marin/Objectif Gard)

De retour au jardin "Les Mimosas", le silence a été rompu par les témoignages des parents d'Abdelkader, très émus de voir toute cette foule rassemblée pour rendre hommage à leur fils. "Je n'oublierai jamais Abdelkader. Il était trop bon, trop gentil. J'espère que justice sera rendue", a déclaré sa belle-mère. Puis, Mounir Saoudi, le responsable du club Olympique Mas de Mingue, a pris la parole.

Stéphanie Marin

* Rappelons que la police judiciaire de Montpellier est en charge de l’enquête ouverte pour meurtre et tentative de meurtre en bande organisée – deux autres jeunes ont été blessés lors de cette fusillade – association de malfaiteurs et destruction par incendie.

Stéphanie Marin

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