Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 06.10.2022 - anthony-maurin - 3 min  - vu 432 fois

NÎMES Laurent Berger prend son bâton... de pèlerin

Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT (Photo Anthony Maurin).

Laurent Berger est le secrétaire général de la CFDT. Dans le cadre de la campagne des élections professionnelles dans la fonction publique, il est venu à Nîmes évoquer l’actualité économique et sociale, ainsi que le climat actuel dans la fonction publique.

5,6 millions d'agents publics sont appelés à voter aux élections professionnelles du 8 décembre prochain. Dans le Gard, comme en France, la grogne monte. Habituellement dans le polissage des angles, la CFDT montre maintenant les crocs car les réformes gouvernementales vont, selon elle, trop loin. Pour Laurent Berger : "Ça fait du bien d'entendre parler de travail ! Cet après-midi (jeudi 6 octobre, NDLR), nous allons débattre sur nos revendications et sur l'actualité sociale. Nous soutenons les équipes et alertons les gens sur l'état dans lequel se trouve l'hôpital, ici comme ailleurs."

Et le syndicaliste de reprendre : "Heureusement que ces gens ont le sens du devoir et qu'ils sont passionnés par leur métier... Mais si on élargit le débat, je sais qu'aujourd'hui à Alès, les collègues manifestaient au sujet de la petite enfance, encore un secteur qui a des problèmes." Au sixième étage de Vatel, après deux heures d'entretien avec les salariés du CHU, puis une rencontre avec la direction de l'établissement nîmois, Laurent Berger revenait sur sa présence à Nîmes. "Je circule beaucoup. En fait, actuellement je sors de mon bureau trois jours par semaine ! Je veux être au contact avec nos militants, être au plus proche de la réalité de leur profession en vue des élections. Ce qui a permis de tenir sous Covid a du mal à être reconnu. Pire, les embauches ne suivent pas."

Laurent Berger (Photo Anthony Maurin).

Sauf à Nîmes où, en juin dernier, les syndicats ont eu gain de cause et ont vu la direction du CHU titulariser les courageux CDD contractés durant la période Covid. Laurent Berger l'assure : "Il faut accroître les rémunérations, augmenter la reconnaissance du rôle de chacun, avoir un meilleur management et avoir de bonnes conditions de travail. On a un vrai problème dans le fonctionnement de la fonction publique."

La CFDT est le premier syndicat français en nombre d’adhérentes et adhérents. En effet et avec plus de 600 000 syndiqués, à quasi-parité, avec 50,2 % de femmes et 49,8 % d’hommes, qui travaillent dans tous les secteurs professionnels, des petites aux grandes entreprises, dans le privé en majorité, dans le public, et dans toutes les régions de France métropolitaine, la CFDT a une voix à porter. Selon Laurent Berger, la France tourne dans un cercle vicieux depuis quelques temps. Il est temps d'y remédier. "On doit investir fortement et anticiper l'avenir ! Tout ne se joue pas en national, les territoires ont des choses à dire et une voix à porter car le mal-être des salarié est fort. Il est temps de parler de tout cela, l'élastique va péter." Une chose est sûre, après les "bonnets rouges" ou les "gilets jaunes", la France s'apprête à vivre un hiver socialement instable.

Le programme nîmois du secrétaire général de la CFDT (Photo Anthony Maurin).

Laurent Berger s'attend "à un effort collectif, chacun doit prendre ses responsabilités. On doit s'occuper de tout le monde, prendre le temps de dialoguer. Les Français ont tenu pendant la crise, mais il y a de nombreux problèmes de santé publique alors que l'hôpital est une des choses les plus importantes à préserver. Arrêtons de jouer sur l'humain, il faut savoir ce que l'on veut !" Pour le secrétaire général de la CFDT, il faudrait déjà gérer la situation actuelle et dans le même temps tenter d'anticiper l'avenir.

La CFDT est aussi le premier syndicat de France, secteurs privé et public confondus, en nombre de voix aux élections professionnelles. Elle est première dans le privé depuis 2017 et deuxième dans la fonction publique. En totalité, la CFDT représente 26,77 % d’audience syndicale. "Les retraites ne peuvent pas servir à financer les politiques publiques. Pour cela, il y a l'impôt ! Mais il faut trouver un consentement. Le Gouvernement s'est mis dans une impasse et nous allons lui démontrer ses fautes. Le public est resté à la traîne. Avant, on était content d'être dans la fonction publique, on se sentait en sécurité, aujourd'hui c'est fini. Les agents sont déconsidérés et on dialogue plus et mieux dans le secteur privé ! Nous devons avoir plus de pouvoir pour agir pour le public", conclut Laurent Berger. Aux dernières élections, la progression de la CFDT en mairie et au Conseil départemental a été enregistrée comme parmi les plus fortes en France. Le syndicat est, depuis deux élections déjà, la deuxième organisation sur le plan national.

Anthony Maurin

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