NÎMES Le 2ème REI rend hommage et célèbre les héros d'El-Moungar
Le 114ème anniversaire du combat d’El-Moungar, s'est déroulé dans l’enceinte de la caserne colonel de Chabrières. La cérémonie fut présidée par le général de division Jean Maurin, commandant la Légion étrangère.
Pour l'occasion, toutes les compagnies présentes participaient à la prise d’armes. La Compagnie de Commandement et de Logistique mais aussi les 1ère, 2ème et 4ème Compagnies de Combat sans oublier celle de réserve (8ème) étaient au rendez-vous. Après la revue des troupes sous l'air rafraîchissant du Gai Légionnaire de la Musique de la Légion étrangère, plusieurs grands moments sont venus récompenser nos légionnaires nîmois.
Cité à l'Ordre du Corps d'Armée, le 2ème Régiment Etranger d'Infanterie de Nîmes s'est vu attribuer la croix de la valeur militaire avec l'étoile vermeil suite à ses multiple opérations extérieurs menées avec panache et bravoure. Quand on parle de bravoure, le passé des légionnaires n'est jamais bien loin. Après la présentation au chef de corps, le dépôt de gerbe donnait le ton au moment de mémoire. S'en sont suivis la décoration du drapeau avec étoile de vermeil, la remise des décorations et la remise d’un témoignage de satisfaction, la lecture de l'ordre du jour avant de finir avec un vibrant récit du combat d’El Moungar qui précédait le grand défilé.
Revenons un peu aux décorations... Trois médailles d’or de la défense nationale avec étoile de bronze sont aujourd'hui accrochées au coeur de leurs récipiendaires. La remise d’une médaille d’honneur pour acte de courage et de dévouement et celle d’un décret de naturalisation seront peut-être les instants les plus symboliques de la matinée.
Une fois toutes ses émotions passées, les décorés, le félicité et le naturalisé ont pu profiter de la collation organisée en salle d’honneur en compagnie des hautes autorités, du commandant en second et des présidents de catégories.
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Les médaillés:
Trois Médailles d'Or de la défense nationale avec étoile de bronze aux sergents Johan et Andrei ainsi qu'au caporal Ramesh.
Sergent Johan : Engagé de juin à octobre 2015 dans le cadre de l’opération "Sangaris" en République centrafricaine, s’est particulièrement distingué le 29 septembre à Bangui au cours d’une attaque menée par une quarantaine de miliciens aux abords de l’aéroport de M’Poko. Dès le signal d’alerte, il a déployé son groupe en couverture en direction du marché où les assaillants s’étaient réfugiés et fixaient les forces amis. Évoluant en appui, a localisé la position des tireurs puis permis leur neutralisation par l’échelon au contact grâce à ses comptes rendus précis.
Sergent Andrei: Engagé de septembre 2014 à janvier 2015 dans le cadre de l’opération "Harpie" en Guyane, s’est spécialement illustré du 10 au 14 novembre au cours de l’opération "AI" dans le secteur de Certitude. Après héliportage, s’est infiltré jusqu’à un site d’orpaillage illégal. Assurant la sureté immédiate de la zone avec son équipe, a été pris pour cible par l’opposant. Il a alors mis en œuvre les mesures de sauvegarde, avec un sang-froid remarquable, tout en essayant de localiser l’origine des tirs.
Caporal Ramesh: Affecté de juillet 2014 à juin 2016 au 3ème régiment étranger d’infanterie, dans le cadre de l’opération "Harpie" en Guyane, s’est singulièrement distingué du 11 mars au 07 avril 2016 lors de l’opération "Korbo II". Après une infiltration à pied et de nuit de plus de treize heures le long de la crique Pauline, il a, le 27 mars, décelé un important campement. Par cette action, a permis la destruction de 22 carbets, d’un kilogramme de mercure, de six moteurs, de deux corps de pompes, de deux tables de levée, de cinq groupes électrogènes, d’un poste radio "BLU", de trois fusils, de 500 litres de carburant ainsi que de plus de 6200 m2 de bâches et de trois tonnes de matériels électroniques.
Une médaille de "bronze" d'honneur pour "acte de courage et de dévouement" au caporal Petr.
Caporal Petr: Effectuant un stage en immersion du 08 au 22 novembre 2015 au sein du service des urgences de l’Hôpital d’Instruction des Armées de Begin à Paris. Dans la soirée du vendredi 13 novembre 2015, suite aux attentats perpétrés dans la capitale, alors qu’il était de garde dans le service d’urgences, a participé à la prise en charge initiale des blessés, dès leur arrivée. Confronté à la dure réalité des blessés par balles ou polytraumatisés, a su mettre en application les savoirs faire appris et répétés, et a permis de concourir à la prise en charge des victimes dans les conditions difficiles et délicates ainsi qu’à la contribution, par son attitude, à la sauvegarde de ces dernières.
Avant cela, le général de brigade René Grosjean, né en 1928, a été mis en lumière. Il s'est engagé 1947 mais c'est en 1953 qu'il rejoint la Légion étrangère pour servir en Indochine où il est affecté au 2ème Bataillon du 2ème Régiment étranger d’infanterie comme chef d’une section de combat. Promu lieutenant, c’est un officier de Légion courageux et manœuvrier. En Algérie, le lieutenant devient capitaine et ne cesse de se distinguer au combat, ses remarquables qualités de chef de guerre lui valent sept nouvelles citations dont quatre à l’ordre de l’armée. En 1963, il retrouve l’Algérie devenue indépendante et prend le commandement de la 2ème Compagnie portée avant de prendre celui du Détachement de la Légion étrangère de Bonifacio en 1966 où il est promu au grade de chef de bataillon. Après d'autres commandements, il est affecté aux écoles de Coëtquidan en qualité de directeur de l’Ecole militaire interarmes. En 1973, il est promu lieutenant-colonel puis colonel en 1977. Atteint par la limite d’âge en 1985, il est nommé dans la 2ème section des officiers généraux avec le grade de général de brigade. Le général (2S) Grosjean totalise plus de 38 années de services, dont 21 dans les rangs de la Légion étrangère. Sa brillante carrière d’officier de Légion, du jeune lieutenant chef de section en Indochine, jusqu’au colonel commandant le 3e REI est la preuve de ses remarquables qualités d’officier, aussi bien au combat que dans les différents postes de commandement qu’il a occupés. Il est aussi commandeur de la Légion d’honneur, Grand officier de l’ordre national du Mérite, titulaire de la Croix de guerre des théâtres d’opérations extérieures et de la Croix de la Valeur militaire.
La bataille:
Mais revenons à l'histoire de cette fameuse bataille d'El-Moungar. L'histoire se déroule au sud d'Oran alors que les légionnaires nîmois escortent les deux-tiers d'un convoi de ravitaillement (des centaines de chameaux) le 2 septembre 1903. Accompagnés de 20 spahis, les légionnaires débutent leur chemin vers 4h du matin. A 9h30, une halte est décidée mais c'est à cet instant que la fourbe attaque de Berbères venus du sud du Maroc se produit pour s'arrêter à l'arrivée des renforts à 17h30. Le temps s'est fait long, très long dans ce Camerone du désert où les légionnaires luttaient vaillamment à un contre dix (mais on parle de 3000 cavaliers adverses). Sur les 113 légionnaires engagés, 38 périront (dont les deux exceptionnels officiers Capitaine Vauchez et Lieutenant Selschauhansen) et 47 seront blessés. A cette occasion, le 2ème REI a reçu une citation à l'ordre du corps d'armée.
Le 2ème REI de Nîmes déplore 6850 morts depuis sa création en 1841...
De manière plus légère et plus moderne, après une rude compétition pour décrocher le fameux trophée du challenge El-Moungar, c’est la compagnie d’appui qui rafle toutes les récompenses! Marche-course, tir à 200m couché bras franc, challenge opérationnel par équipe… La CA s’impose dans toutes les catégories, bravo!