Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 10.02.2021 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 3109 fois

NÎMES Le chemin de croix d’une victime d’inceste

(Photo d'illustration : Anthony Maurin)

Un homme, âgé de 49 ans, est jugé depuis mercredi matin devant la cour d’assises du Gard, pour des « viols par personne ayant autorité sur mineur de moins de 15 ans ». L’accusé, qui comparaît libre, a toujours nié les faits.

C’est le fils de son ancienne compagne qui a révélé les faits. Devenu adulte, il a déposé plainte en avril 2011.

Il en faut du courage pour venir témoigner à la barre de la cour d’assises et encore plus lorsque l’on est victime de viols de la part d’un proche. Ce fût le cas, hier après-midi, pour un homme devenu médecin… Une victime de viols, cabossée depuis son enfance et qui aurait subi des abus sexuels répétés de la part de son ex-beau-père. Un homme brisé qui a suivi un long chemin de croix.

Il raconte avec des mots forts, poignants, sincères, son supplice de gamin mais aussi sa vie broyée d’homme. « Il a eu de nombreuses périodes d’abattement et de découragement depuis qu’il a dénoncé les faits. Il est conscient d’arriver au bout du calvaire, mais complétement exténué », vient raconter à la barre la maman de cet homme abusé alors qu’il était âgé d’une dizaine d’années.

Lui-même explique qu’il a longtemps gardé enfoui dans sa mémoire les actes qu’il subissait. Dans la salle d'audience, des amis, des membres de sa famille comme son frère sont venus le soutenir dans son combat pour faire reconnaître son cauchemar.

« Si j’ai décidé de déposer plainte en 2011, c’est pour les autres. Il y avait des enfants près de lui et je n’étais plus là pour qu’il le fasse », témoigne pudiquement cet homme brisé, amarrée à la barre en se remémorant les souffrances physiques et psychologiques endurées. « Ma plainte a été la seule solution pour qu’il s’arrête et pour que cela ne se reproduise pas avec d’autres enfants », ajoute-t-il avec beaucoup de dignité tandis que l’accusé a passé sa journée à écrire sur un cahier d’écolier.

C’est en 2010/2011 que la parole de cette victime va se libérer petit à petit auprès d’amis, des étudiants en médecine comme lui.  « L’alcool aidant on peut se désinhiber et dire certaines choses. Je finissais les soirées à pleurer sans pouvoir expliquer ce qui se passait », dira la victime. Puis un électrochoc va se produire lors de Noël 2010, où il ne veut pas revenir au domicile de sa mère. « Elle m’a dit tout ça c’est de ta faute. Là, j’ai dégoupillé. On ne peut pas dire que c’est de ma faute. Je voulais qu’il parte pour parler à ma mère. Je suis allé le voir pour l’enregistrer, pour moi il fallait qu’il s’en aille pour ne plus me pourrir la vie », estime le médecin en évoquant son ancien beau-père. Les débats se poursuivront demain et le verdict est attendu vendredi.

Boris De la Cruz

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