NÎMES Mort de Ninon : "Des scènes de violence dans chaque pièce de cet appartement"
« Lorsque je suis arrivé sur place, elle ne respirait plus », précise le premier pompier qui est intervenu dans l’appartement du drame dans la nuit du 19 au 20 novembre 2016.
Il était 3h38 du matin ce dimanche 20 novembre lorsque les pompiers ont reçu un appel d'un homme demandant de venir pour sa copine. Mais Ninon était morte depuis longtemps selon le médecin légiste venu déposer à la barre. " Elle est décédée entre minuit et 2h du matin d'une hémorragie méningée. On pouvait la sauver si les secours étaient arrivés avant car il n'y avait pas d'hémorragie dans le cerveau, uniquement au niveau des méninges", certifie le docteur Mounir Benslima dans un silence de cathédrale qui enveloppe la cour d'assises. Alors pourquoi l'accusé a-t-il laissé filer le temps pour avertir les secours?
Un compagnon qui n'a pas attendu les pompiers sur place, bien au contraire, après avoir appelé les secours il a quitté l'appartement. « Il y avait du sang partout, des scènes de violence dans chaque pièce de cet appartement, raconte le directeur d’enquête de la police judiciaire, le capitaine Yannick Ode. En 35 ans de police dont 23 en brigade criminelle c’est l’un des meurtres les plus marquants de ma carrière par rapport à l’état de la victime. Cela fait partie des crimes que je n’oublierai pas".
Le soir du drame des voisins avaient appelé la police pour dire qu’une femme criait et se plaignait, c'est surtout la voix aiguë de la victime qui résonnait. " Un témoin a évoqué qu'une femme se faisait démonter, elle se fait fracasser, selon les propos de ce voisin, poursuit l’enquêteur. « Les derniers temps, il semblerait que Ninon était victime de violences conjugales. Elle avait loupé des cours. Elle avait des coquards aux yeux une semaine avant le drame », complète le policier en détaillant tous les actes réalisés lors des investigations. Ninon, 20 ans, jeune femme venue de la Drôme et étudiante à la faculté de droit de Nîmes, succombera des suites des coups multiples de son petit ami.