Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 20.06.2021 - thierry-allard - 4 min  - vu 784 fois

UN JOUR, UN CANTON À Bagnols, le foisonnement de candidatures n’arrange pas Pissas et Nicolle

Chaque jour à 11h30, la rédaction d’Objectif Gard décrypte la situation politique d’un des 23 cantons du Gard à l’approche des élections départementales. Place aujourd’hui au canton de Bagnols. Le binôme sortant de Gauche, Alexandre Pissas (PS) et Sylvie Nicolle va avoir fort à faire avec le foisonnement des candidatures, puisque six binômes se disputent l’élection. 

Le canton de Bagnols, c’est onze communes, avec à la fois la troisième ville du Gard et ses 18 000 habitants, et des petits villages ruraux comme Le Pin (450 habitants) ou Saint-Étienne-des-Sorts (550 habitants). Un canton principalement tourné vers les activités de services, c’est le cas à Bagnols, et surtout vers la viticulture et l’agriculture. Quant à l’industrie, elle est sur le canton de Roquemaure. Le canton de Bagnols est un bastion pour la Gauche, qui le détient depuis plus d’un demi-siècle. C’est aussi le bastion d’un des hommes forts du Département, Alexandre Pissas, qui y est élu depuis 2008. 

Alexandre Pissas et Sylvie Nicolle, les sortants en danger

Sylvie Nicolle et Alexandre Pissas se représentent sur le canton de Bagnols pour la majorité sortante (DR)

Il est de notoriété publique qu’Alexandre Pissas ne compte pas que des amis sur son canton, notamment du côté de la mairie de Bagnols. On l’avait déjà vu en 2015, lorsque le PS lui avait préféré celui qui est depuis devenu maire de Bagnols, Jean-Yves Chapelet, au moment des investitures. Un joli bâton dans les roues d’Alexandre Pissas qui, en misant sur une équipe tournée vers les villages, avec pour binôme la maire de Sabran Sylvie Nicolle, et en remplaçants les maires de Cavillargues Laurent Nadal et de Gaujac Maria Seube, avait réussi à l’emporter de haute lutte, en se hissant ric-rac au second tour derrière le FN. Cette fois, ça s’annonce encore plus difficile : l’ancien élu de Bagnols, adhérent du Parti radical de gauche Christian Roux a décidé de partir, comme l’ex-tête de la liste Alliance citoyenne aux municipales de Bagnols Thierry Vincent. Si on rajoute à cela la candidature issue des Gilets jaunes, Alexandre Pissas pourrait bien voir son électorat de Gauche grignoté. Cependant, l’expérimenté et habile élu peut s’en sortir une nouvelle fois, notamment en prônant la continuité. 

Claude Roux et Maria Seube, c’est le moment ou jamais

Marie Seube et Claude Roux, candidats du Centre aux départementales sur le canton de Bagnols (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

La Droite n’a pas réussi à se trouver des candidats sur le canton de Bagnols, où elle est clairement sinistrée. De quoi ouvrir le champ à Claude Roux, centriste (Mouvement radical) candidat malheureux en 2015 pour l’union de la Droite et du Centre, désormais entiché de Maria Seube, transfuge de l’équipe Pissas, avec deux autres maires en remplaçants, celui d’Orsan Bernard Ducros et celle de Saint-Étienne-des-Sorts Patricia Garnero. Une liste clairement placée au Centre, soutenue par la mairie de Bagnols et l’Agglo, toutes deux La République en marche, qui prend l’espace laissé entre les propositions de Gauche et l’Extrême-droite. Un positionnement qui peut profiter de la dispersion possible des voix de Gauche pour se hisser au second tour. Parmi leurs propositions : augmenter la dotation des collèges, mailler le canton en maisons en partage ou encore accélérer sur les déplacements doux. 

Corine Martin et Jean-Louis Morelli, pour transformer l’essai ?

Corine Martin et Jean-Louis Morelli, candidats RN aux départementales sur le canton de Bagnols (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

En 2015, le Rassemblement national avait réalisé un joli score sur le canton de Bagnols, en sortant largement en tête au premier tour avec 37 % des voix, et en étant battu au second tour avec 46,8 % des voix. Alors cette fois, le parti d’Extrême-droite veut transformer l’essai, et a choisi pour y parvenir sa tête de liste aux municipales Corine Martin et le commerçant installé à Bagnols Jean-Louis Morelli. Les deux candidats promettent que s’ils sont élus, ils feront dans la « proximité », et parlent plus de politique départementale, avec l’ambition d’une majorité RN, que de politique cantonale. À voir si cette fois, l’obstacle du second tour, pour l’heure infranchissable à Bagnols, pourra être passé par les candidats RN. 

Christian Roux et Marie-Françoise Combin, l’autre candidature de Gauche

Christian Roux et Marie-Françoise Combin (DR)

Déjà candidat aux municipales bagnolaises pour la Gauche en 2020, Christian Roux remet le couvert avec pour binôme l’élue d’opposition à Saint-Étienne-des-Sorts Marie-Françoise Combin. Pourtant, le candidat est membre du PRG, signataire des accords qui ont désigné Pissas/Nicolle comme candidats. Il défend sa candidature « Au regard de l'état de notre canton et estimant que le cumul des mandats est un frein à son développement harmonieux, et considérant le vote de dépit d'une partie de nos concitoyens. » En creux, on comprend que si Pissas avait accepté d’inclure l’ex-élu d’opposition en tant que remplaçant, cette candidature n’existerait pas aujourd’hui. Reste qu’elle est là, et en mesure sans doute de grignoter l’électorat des sortants. Les candidats veulent « réconcilier les citoyens avec la politique et lutter contre l’abstention », et proposent notamment de « favoriser le développement économique », d’agir sur le logement et la mixité sociale, ou encore de favoriser la concertation et la proposition au sein du Conseil départemental. 

Thierry Vincent et Béatrice Talmant, la candidature hors partis

Béatrice Talmant et Thierry Vincent, candidats hors partis (DR)

Il était resté très discret jusqu’à l’officialisation des candidatures par la préfecture. Thierry Vincent, tête de la liste Alliance citoyenne à Bagnols en 2020, part avec comme binôme Béatrice Talmant, et avec une ligne hors partis politiques. Et même hors tendances : soutenu par le PCF et LFI en 2020, Thierry Vincent refuse cette fois-ci d’être classé à Gauche ou ailleurs, ne revendiquant que l’aspect « citoyen » de sa candidature. « Nous prendrons dans chaque domaine les postures qui nous sembleront faire consensus dans la société civile », nous a-t-il affirmé. Reste que son électorat se trouve probablement plus à Gauche qu’à Droite, et que dans la chaussure d’Alexandre Pissas on ne compte pas un, mais deux cailloux. 

Christophe Prévost et Antoinette Walkowiak, la candidature « citoyenne »

Christophe Prévost et Antoinette Walkowiak sont candidats sur le canton de Bagnols (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Déjà candidat aux municipales de Bagnols avec une liste issue des Gilets jaunes, Christophe Prévost remet le couvert aux départementales, avec cette fois Antoinette Walkowiak, commerçante à Orsan, elle aussi venue des Gilets jaunes. Une candidature présentée comme hors partis mais soutenue par le mouvement de Jean Lassalle, qui veut donner une large part à l’expression citoyenne, avec notamment pour projet l’installation de « maisons référendaires » dans chacune des onze communes du canton. Le binôme prône aussi un contrôle citoyen des dépenses du Département, et une priorité sur les missions de solidarité. 

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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