Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 12.02.2016 - thierry-allard - 4 min  - vu 120 fois

VILLENEUVE Budget 2016 : le maire défend un "bon cap", l’opposition dénonce un budget "vintage"

Hier soir, lors du conseil municipal de Villeneuve (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Le premier conseil municipal de l’année 2016 de la cité cardinalice, qui se tenait hier soir, a été largement consacré au traditionnel débat d’orientations budgétaires. Un débat qui permet d’en savoir plus sur la tournure que va prendre le budget, ainsi que sur ce qu’en pense l’opposition.

Point de surprise sur les deux plans : le budget 2016 s’inscrira dans la continuité, et l’opposition aussi, en critiquant, par la voix de l’élu socialiste Florent Lemont, un budget « vintage ».

Dépenses de fonctionnement en baisse, impôts stables

Les orientations d’abord : la première adjointe Pascale Bories les a présentées après un rappel du contexte économique, ne manquant pas de critiquer la loi de finances, qui comprend encore des baisses de dotations de l’Etat, citant le rapporteur de la commission d’enquête parlementaire ad hoc, le député Nicolas Sansu, étiqueté… Front de Gauche, ce qui fera se gausser le conseiller municipal communiste Dominique Declosmenil.

Pour 2016 et 2017, la commune table sur une baisse des dotations de l’Etat « de plus de 860 000 euros », et de « 70 % à terme. » Pour Villeneuve comme pour toutes les communes de France et de Navarre, ça signifie un tour de vis sur les dépenses, notamment de fonctionnement.

Ainsi, le budget de fonctionnement de la commune va baisser « selon les premières estimations de 1,80 % par rapport aux données 2015 » a noté Pascale Bories, à 16,76 millions d’euros. Du côté des recettes, l’équipe municipale a choisi de ne pas jouer son joker fiscal, puisque « pour la sixième année consécutive, la municipalité a décidé de ne pas augmenter ses taux d’imposition en 2016 » a annoncé Pascale Bories. Les taux restent donc de 14,47 % pour la taxe d’habitation, de 31,98 % pour la taxe foncière et de 115,63 % sur le foncier non bâti.

3,3 millions d’investissements, mais…

Pour les investissements, la commune financera « 3,3 millions d’euros de dépenses d’équipements », et ce « grâce aux économies réalisées sur la section de fonctionnement. » Des investissements qui seront financés à 8 % par l’emprunt, et qui concerneront notamment la révision du PLU, l’aménagement des boulevards Guynemer/Mermoz, de la voie de l’ancienne Poste, de la rue de la République ou encore de la défense incendie du Grand Montagné.

Pour autant, Pascale Bories a laissé planer une épée de Damoclès, notant que « tous les projets présentés devront néanmoins tenir compte de la conjoncture financière actuelle et des nouvelles contraintes qui vont peser sur le budget municipal, et des choix pourraient devoir être faits. »

« Quand vous avez un bon cap, vous le tenez »

La présentation faite, la parole est allée à l’opposition. Premier à s’exprimer, le communiste Dominique Declosmenil a prononcé un (très) long discours sur la situation économique mondiale, notamment la crise de l’économie chinoise, avant de revenir à la situation villeneuvoise et de pointer « entre 2008 et 2014 au moins 10 postes d’agents qui auraient dû être titularisés et qui ne le sont pas. »

Le socialiste Florent Lemont a pris la suite pour « mettre les choses en perspective » sur la baise des dotations : « l’argent public se fait rare, il faut s’y habituer. » L’élu a ensuite fustigé « un budget de routine », regrettant que « rien n’évolue au fil des ans » et que « vos investissements consistent à 90 % à refaire des routes et à colmater des murs, on ne cherche pas les effets de levier. »

Le maire Jean-Marc Roubaud a répondu d’abord à l’élu communiste : « vous êtes parti sur des chinoiseries, ce que j’ai compris c’est que vous en vouliez au capitalisme. » « Vous n’avez pas dit un mot sur Villeneuve, si ce n’est pour la revalorisation, nous avons fait le choix politique de revaloriser les catégorie C, c’est à dire de faire un effort sur les plus bas salaires », a poursuivi l’édile.

Le maire a ensuite répondu sèchement à Florent Lemont, l’accusant de « nous insulter dans les journaux, avec un manque d’éducation pas tolérable pour un soit disant élu de la République » avant d’assumer que « rien n’évolue sur ce budget, et vous savez pourquoi ? Parce que quand vous avez un bon cap, vous le tenez. »

Concernant les investissements, le maire a estimé que la critique du socialiste était « indigne » avant de citer la médiathèque, la collégiale ou encore les travaux sur le réseau pluvial, puis de conclure aussi sèchement qu’il avait commencé en faisant état de son « intime conviction que les villeneuvois ont eu une très grande chance que vous ne soyez pas élu. »

Rendez-vous dans un mois pour le vote du budget.

Et aussi :

Logement social : la ville adhère à un collectif, l’opposition s’étrangle : le conseil municipal a voté hier soir l’adhésion au collectif national des communes carencées et déficitaires en logements sociaux, qui réunit des communes ne respectant pas les quotas de la loi ALUR (25 % de logements sociaux). Avec ses 6,96 % de logements sociaux au 1er janvier 2013, la cité cardinalice en est une (digne ?) représentante. Pour autant, la délibération précise que « il n’est plus tolérable d’être stigmatisé et qualifié de récalcitrant, mauvais élève ou encore de figurer sur une liste noire établie au plus haut niveau de l’Etat. » De quoi ulcérer l’opposition, Dominique Declosmenil estimant que le conseil municipal lui demandait « de se positionner pour l’apartheid social » alors que Florent Lemont taclant « une motion de déresponsabilisation. » Le maire leur répondra que la réflexion de Dominique Declosmenil était « abjecte » avant de fustiger la loi ALUR, « une loi alibi et bonne conscience, inapplicable et démagogique » puis d’affirmer n’avoir « jamais fait du logement social un fonds de commerce électoral » et de conclure en enjoignant les élus de l’opposition à se « ressaisir » et à « soutenir notre projet de ZAC. » Pas gagné.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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