ALÈS 150 personnes mobilisées pour les retraites
Après une conférence de presse de rentrée il y a quelques jours (lire ici), la CGT a fait son grand retour sur le bitume alésien ce vendredi matin. 150 personnes ont défilé dans les rues d'Alès pour réclamer une augmentation des pensions de retraites, entre autres.
"La Semaine cévenole c'est festif, nous on est revendicatifs." Ces mots d'Alain Martin, figure locale de la CGT d'Alès, faisant référence à l'événement qui anime la capitale cévenole jusqu'à dimanche, illustrent le mal-être de certains retraités. En ce 1er octobre marquant la Journée internationale du bien vieillir, "un bien joli mot alors qu'on crève la dalle", 150 d'entre eux ont manifesté peu après 10 heures, devant la sous-préfecture d'Alès.
Devant une assistance composée de plusieurs syndicats, dont Loisirs solidarité des retraités (LSR) et la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), Alain Martin a allumé la première mèche, se saisissant du micro : "Malgré la crise sanitaire, on nous annonce une croissance de près de 7% grâce aux richesses créées par les salariés. Mais bien entendu, ce ne sont pas les salariés qui vont en profiter. En effet, si les dividendes versés aux actionnaires sont en hausse de plus de 40%, il n'y aura pas de coup de pouce au Smic", tandis que l'augmentation de 0,4 point des retraites de bases au 1er janvier dernier n'a pas suivi le cours de l'inflation (+1,6 point).
La France, un pays riche, qui est "riche en pauvres"
Ainsi, "l'hiver s'annonce plus que rude", craint la CGT, qui s'émeut également de "la flambée des prix de l'énergie". Et ce ne sont pas "les effets d'annonce" du Gouvernement, évoquant ce mercredi soir, par la voix du premier ministre, Jean Castex, "un bouclier tarifaire", qui atténue les préoccupations. "Ce bouclier n'est pas très étanche puisque la hausse de 12,6 % des tarifs du gaz sera bien appliquée dès aujourd'hui. Castex est un génie, il limite la flambée des prix après les avoir augmentés", regrette ironiquement le même Alain Martin.
La longue prise de parole du dernier cité a aussi fait émerger les rancœurs de la CGT alésienne en matière de gestion de la crise sanitaire. Le syndicat déplore notamment que la santé ne soit devenue "une valeur marchande". Car "pendant que l'hôpital public faisait face à des fermetures de lits, les labos pharmaceutiques engrangeaient des profits records".
Les appelant à manifester le mardi 5 octobre prochain en faveur du "progrès social", la CGT a invité les manifestants du jour à prendre part à un parcours revendicatif dans le cœur de ville de la capitale cévenole. "La France est un pays riche qui est riche en pauvres", a-t-on pu entendre. Pourtant, la solution est évidente aux yeux de la CGT : "Il suffirait d'augmenter les retraites et les bas salaires pour relancer la consommation."
Corentin Migoule