ALÈS Enseignante au lycée Bellevue, Delphine Lizé est à fond dans l'éloquence
Depuis deux ans, Delphine Lizé est professeure de français au lycée Bellevue à Alès. Attachée fortement à l'éloquence, un atout indéniable pour n'importe quelle personne, elle anime un atelier à ce sujet chaque mardi soir après les cours.
Prendre du plaisir avec les mots, capter un auditoire, gagner en confiance et créer du lien au sein d'un groupe, voici les principales aspirations de Delphine Lizé pour ceux qui prennent part à son atelier d'éloquence. Cette professeure de français au lycée Bellevue à Alès l'anime chaque mardi soir depuis deux ans, sur la base du volontariat, de 17h30 à 19h30 pour toucher l'ensemble des lycéens. Entre douze et vingt jeunes y prennent part à chaque fois.
"Dans cet atelier il y a plusieurs profils. Certains sont très à l'aise à l'oral et à l'écrit et avancent presque tout seul. Je les présente donc à différents concours d'éloquence. D'autres ont besoin de formation mais ils ont compris par la rhétorique qu'ils arrivaient à transmettre des idées à l'écrit et à orienter leur discours, bien qu'ils ne soient pas très à l'aise à oral", dévoile la professeure. D'autres viennent par le bouche-à-oreille, sont là pour progresser et adorent l'ambiance de ces ateliers.
L'explosion de l'éloquence
Pour l'instant, l'éloquence n'est pas reconnue par l'Éducation nationale et n'est pas valorisée au Bac. "Par contre, ils peuvent s'en servir dans Parcoursup. On note en tant que professeur principal qu'ils ont participé à certains concours ou qu'ils les ont gagnés et ils peuvent le rajouter sur leur CV", explique Delphine Lizé.
Les exercices pendant les ateliers sont assez variés. La saison des concours étant terminée, les élèves planchent sur des sujets d'écriture. "Soit on part de leurs idées, soit je leur impose un sujet, et on travaille tous ensemble dessus pendant 45 minutes. Ils peuvent travailler seul ou en groupe et à la fin du temps imparti, ils présentent leur résultat les uns après les autres", explique l'enseignante.
Cette année, les éloquents ont présenté pas mal de concours, dont certains où il leur était demandé une présentation filmée d'une minute. "C'est assez particulier parce qu'on travaille davantage les écrits que la posture", commente Delphine Lizé. Ils ont aussi pu travailler des concours de cinq minutes ou plus à l'oral, ce qui a demandé pas mal de temps. "L'année est rythmée entre octobre et mars", ajoute-t-elle. La professeure a de quoi se féliciter : plusieurs élèves de terminale de son atelier ont décroché des podiums à Nîmes et à Salon-de-Provence en demi-finale de concours d'éloquence.
Le 30 avril, elle organisait la fête de l'éloquence au lycée Bellevue. Avec douze classes réparties sur trois créneaux de 45 minutes, les jeunes se sont régalés en oralisant des textes de concours, ou en créant leur propre production. "Ça a aussi permis à certains de découvrir l'éloquence, qui m'ont demandé s'ils pouvaient s'inscrire l'année prochaine", se félicite-t-elle. Elle voudrait également organiser des concours inter-lycées sur Alès et d'autres avec tous les établissements Marie Rivier. En parallèle, Delphine Lizé a développé l'association Eloquencie à Sommières, symbole d'un investissement sans faille.