ALÈS Faible mobilisation à l'appel de la CGT ce samedi matin
Trois semaines après une première manifestation ayant réuni un millier de personnes et quatre jours après une mobilisation aux côtés des grévistes d'ATS, l'union locale de la CGT d'Alès appelait "les travailleurs en colère" à se rassembler sur le parvis du Cratère ce samedi matin.
On est loin de Mai 68. Une fois n'est pas coutume, le comptage du nombre de participants de la mobilisation matinale a fait consensus, syndicat et police s'accordant sur un chiffre avoisinant les 70 personnes pour ce qui aurait dû être une grande marche contre la vie chère. Une déception pour l'union locale de la CGT d'Alès qui pensait faire une affaire en décidant de se mobiliser un samedi (relire ici). Et l'organisation syndicale ne pourra même pas brandir la pluie en guise excuse, car malgré un ciel voilé, la météo du jour s'est avérée plus que clémente.
Interrogée en aparté, Martine Sagit, secrétaire générale de l'union locale alésienne, relativisait : "Les travailleurs nous demandent des actes. On les fait. Après chacun prend ses responsabilités..." La mine déconfite qu'arborait Alain Martin, figure locale de la CGT, trahissait aussi sa désillusion. "Depuis ce Covid, j’ai l’impression que les gens suivent bêtement ce que le gouvernement décide sans s’opposer. Pourtant il faudra bien s'opposer à un moment donné si on ne veut pas subir", s'est inquiété le dernier nommé au micro.
"Salariés sans argent, commerçants sans clients"
Des mots qui résonnaient sur le parvis du Cratère, au pied du tribunal, alors que Martine Sagit venait de lire un discours rappelant "le succès du front populaire" aux Législatives en 1936. "C’est ce qu’on essaie de faire et on y arrivera", a-t-elle juré. Et d'interroger, dans une pique à peine voilée à l'attention de la CFDT : "Ceux qui n’aiment pas les grèves et critiquent les grévistes refusent-ils les avancées sociales arrachées grâce aux grèves ?"
Déplorant les agissements du gouvernement, dont ceux de "Madame Borne qui joue avec le 49.3 et bafoue notre démocratie", la secrétaire générale de la CGT a clamé : "Nous ne devons pas laisser faire ce gouvernement dont le projet est d’exterminer notre système social. Macron augmente l’insécurité sociale au quotidien !" Toujours en lutte contre l'augmentation de l'âge de départ à la retraite, l'UL CGT d'Alès voit dans le passage aux 1 607 heures annuelles "du travail gratuit dissimulé".
Autant de raisons qui devraient pousser la CGT à se mobiliser à nouveau les 27 octobre et 10 novembre prochains. À l'appel d'Alain Martin, un cortège s'est tout de même formé ce samedi matin à l'issue de la prise de parole, pour remonter le boulevard Louis-Blanc jusqu'à la sous-préfecture. Au volant du camion du syndicat transportant la sono, le dernier nommé a tenté d'enrôler quelques passants. "Bernard Arnault gagne 800 euros par seconde. Les richesses ce sont pourtant les salariés qui les créent !", a-t-il lâché, avant d'égrainer quelques slogans : "Augmentez les salaires et pas les actionnaires, on fera marcher les commerces", "salariés sans argent, commerçants sans clients", "les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère, de cette société là, on n'en veut pas !"
Corentin Migoule