ALÈS Gilets jaunes : un vœu et des élus heureux
Jeudi soir, les élus d’Alès Agglo ont voté à l’unanimité un vœu soumis par le président, Max Roustan, en soutien aux Gilets jaunes. En séance, plusieurs élus ont exprimé leur réaction devant cette initiative.
À peine le vœu voté à l’unanimité, juste après la prise de parole de deux Gilets jaunes (relire ici), certains élus s’empressent de lever la main pour réagir. Patrick Malavieille, vice-président d’Alès Agglomération et maire de La Grand’Combe, dégaine le premier en s’adressant à Max Roustan : « Vous avez bien fait de donner la parole aux Gilets jaunes […] Ils ont réussi à se faire entendre là où les associations d’élus ont échoué. » L’édile communiste revient ensuite sur l’attitude du chef de l’État : « Ce mépris ressenti par les Gilets jaunes, les élus locaux le ressentent aussi […] Au niveau national, on sent qu’il y a une approche extrêmement éloignée de nos préoccupations. On nous charge chaque jour la barque un peu plus […] Et il était indispensable, dans ce vœu, d’affirmer que les collectivités ont besoin de respiration démocratique. On ne peut pas décider à Paris et faire payer à Alès ! »
Le maire communiste de Cendras, Sylvain André, à l’origine de la proposition de voter un vœu - qu’il avait lui-même écrit sur la base d’échange avec des Gilets jaunes et soumis au président Max Roustan - est particulièrement satisfait de la tournure des événements : « Même si je vais un peu plus loin dans le vœu que je vous ai présenté, je suis prêt à le retirer et à voter le vôtre. Cela me paraît plus utile d’avoir une déclaration votée par l’ensemble des maires plutôt que deux vœux qui se partageraient des voix. » L’opposant communiste Jean-Michel Suau regrette malgré tout que le président « n’ait pas conservé le texte de Sylvain André » tout en revenant sur l’intervention des deux Gilets jaunes en séance « qui ont offert une autre image que celle donnée en boucle par les médias. »
Benjamin Mathéaud, autre fidèle opposant de Max Roustan, ne pouvait pas rater une occasion de tacler le président de l’Agglo : « Merci de vous être fait violence, car je suis sûr que ça vous a coûté ce geste-là… » Le maire de Saint-Julien-les-Rosiers, plus constructif, explique à son tour avoir ouvert les portes de sa mairie samedi dernier « à qui voulait s’exprimer. » Le bilan ? « Ce qui revient beaucoup, c’est la place et le rôle des maires comme artisans de la proximité », constate Serge Bord. Enfin, Philippe Ribot, maire de Saint-Privat-des-Vieux, se dit touché par les propos de Céline, cette messagère des Gilets jaunes qui s’est exprimée quelques instants plus tôt, avant d’avoir « une pensée pour les petits agriculteurs, commerçants et artisans » et quelques mots pour Emmanuel Macron « qui ne comprend pas les territoires et les gens d’en bas. »
Élodie Boschet