ALÈS Le comité Attac réuni devant le locker d’Amazon pour dénoncer « un projet dévastateur »
Hier à 17 heures, Attac Alès avait donné rendez-vous à la presse devant la consigne d’Amazon installée sur le parvis de la gare d’Alès, afin de faire grandir la fronde relative au projet d’implantation de la plateforme logistique Argan destinée à accueillir Amazon à Fournès, près de Remoulins.
« Stop Amazon dans le Gard », peut-on lire sur le tract distribué à la volée par les militants du collectif Attac Alès. Hier en fin de journée, ils étaient une dizaine massés devant le locker d’Amazon, système de consigne automatique récemment installé sur le parvis de la gare, à manifester leur mécontentement face à l’expansion d’Amazon.
Jacqueline Balvet, membre du comité, dénonce « un projet en attente qui, comme tous les projets d’artificialisation des terres, serait dramatique au niveau environnemental et social. D’autant qu’Amazon avance comme à son habitude masqué. Ce n’est jamais eux qui posent un dossier directement, c’est la plateforme Argan qui s’en est chargée et qui essaye d’avoir les autorisations pour construire. » Par ailleurs, Jacqueline Balvet, qui a eu à plusieurs reprises l’occasion d’échanger avec les agriculteurs fournésans, comprend aisément leur choix : « Quand on voit le prix auquel on leur propose de racheter leurs terres, presque 40 fois plus cher que le prix de la terre agricole, ce n’est pas étonnant qu’ils se laissent acheter, au sens propre comme au figuré. »
Benjamin Mathéaud, seul commerçant présent
Surnommé le "poil à gratter" de Max Roustan lors du dernier mandat, Benjamin Mathéaud semble avoir pris du recul avec la politique locale. C’est en tant que cogérant de la société Vanessences que l’ancien conseiller d’opposition, qui n’a rien perdu de sa verve, s’est joint au comité Attac : « Moi aussi je vends sur Internet mais à la grande différence d’Amazon moi je paye des impôts. Mes salariés ne sont pas rémunérés au SMIC. À un moment donné, je suis écœuré de voir une boîte comme Amazon, qui tire les emplois vers le bas, traiter ses vendeurs comme des moins que rien. » Et de poursuivre : « Un emploi Amazon créé, c’est presque trois emplois locaux détruits. Maintenant ça suffit, qu’ils se plient à la réglementation ou alors on va tous à l’échafaud, car la concurrence est déloyale. »
Le comité Attac invite dès à présent à un ciné-débat organisé le samedi 24 octobre, à 18 heures 30, à la Maison pour tous de Saint-Christol-lès-Alès, autour de la diffusion du documentaire " Le monde selon Amazon", destinée à toucher un plus large public.
Corentin Migoule