ALÈS Une soixantaine de manifestants pour dénoncer "l'appel de la honte" sous l'impulsion du Parti communiste
Au lendemain d'une mobilisation sur le parvis de la Maison carrée à Nîmes, une soixantaine de personnes s'est réunie devant la sous-préfecture d'Alès ce mercredi, en fin d'après-midi. Comme la veille, au cours de plusieurs prises de parole, le contenu de la tribune des ex-généraux hébergée par la revue d'extrême-droite Valeurs Actuelles a largement été dénoncé.
Suite à "un appel à l'insurrection militaire", le Parti communiste appelait à "une riposte populaire." Celle-ci a pris la forme d'un rassemblement devant la sous-préfecture d'Alès ce mercredi, peu après 17 heures 30, réunissant une soixantaine de personnes, parmi lesquelles les conseillers départementaux Cathy Chaulet et Jean-Michel Suau, mais aussi de nombreux élus communistes, dont Paul Planque, conseiller d'opposition à la mairie d'Alès, Ghislain Chassary, maire de Rousson, Sylvain André, maire de Cendras, et Patrick Malavieille, maire de La Grand-Combe.
Si ce dernier s'est fait plutôt discret, ne s'exprimant pas au micro comme cela lui a été proposé, l'édile grand-combien a eu le temps de déplorer la présence d'un Gardois dans la liste des signataires de cette lettre ouverte (∗) : "Il a même été candidat aux élections municipales sur la liste de Debout la France." Aussi, Patrick Malavieille, qui dit avoir apprécié la sortie médiatique de Florence Parly, ministre des Armées, regrette le mutisme d'Emmanuel Macron : "Ça aurait mérité que le président de la République en dise quelques mots, sans en faire des tonnes."
Secrétaire de la section alésienne du Parti communiste, Giovanni Di Francesco ne s'est lui pas fait prier à l'heure d'ouvrir le bal des prises de parole, à l'aide d'un micro parfois capricieux. Le dernier nommé a évoqué un "appel gravissime" qui "nous renvoie aux heures sombres de la France", le putsch des généraux du 21 avril 1961 à Alger étant évidemment ciblé. "Parvenir à clamer au grand jour un tel appel en dit long sur la complaisance entre les serviteurs du capitalisme et leur Droite et leur extrême-Droite. C'est là le résultat des politiques libérales qui disloquent ce qui fait société", a développé Giovanni Di Francesco, qui veut croire que la lutte des classes est "le seul véritable rempart face à l'extrême-Droite."
Un gouvernement qui "fait la cour à l'extrême-Droite"
Très jeune militante du PCF, Cécile Alphon-Layre ne disait guère autre chose en désignant un appel qui s'inscrit dans le contexte plus large d'une "montée de l'extrême-Droite en France", matérialisée par "des attaques de groupuscules fascistes" devenues "monnaie courante." Cette dernière en veut pour preuve l'attaque d'une librairie lyonnaise le 20 mars dernier par "50 personnes cagoulées faisant des saluts nazis", ainsi que l'agression de militants de Solidaires le 1er septembre 2020, à Nice. Face à "ce danger grandissant", Cécile Alphon-Layre dénonce les agissements d'un Gouvernement qui "fait la cour à l'extrême-Droite."
Si la France insoumise était également représentée, c'est un autre parti de Gauche qui a conclu ces prises de parole. Patrice Ciuti, militant de Lutte ouvrière, a en effet été le dernier à brandir le micro pour dire sa "grosse colère" faisant suite à la tribune des généraux qui ne fait que "rappeler à la classe capitaliste qu'elle a des chiens de garde prêts à mordre." Selon lui, pour Emmanuel Macron, qui se trouve "du même côté de la barricade que ces généraux", "le danger vient des travailleurs, des pauvres et des opprimés qui pourraient ne plus accepter la situation qu'on leur impose." "La lutte des classes", tel était le crédo défendu par la soixantaine de manifestants ce mercredi soir auxquels s'étaient joints plusieurs membres du collectif d'intermittents qui occupe le Cratère depuis six semaines.
Corentin Migoule
∗ Emmanuel de Richoufftz, qui a aussi signé la tribune, a été candidat aux municipales de 2020 au Grau-du-Roi, d'abord sur une liste RN, puis sur une liste Debout la France.