BAGNOLS/CÈZE De gros travaux de modernisation à venir au Centre hospitalier
Après plus de dix ans de lourds travaux qui l’ont restructuré, le Centre hospitalier de Bagnols s’engage dans une nouvelle série de chantiers pour les prochaines années. Nouvelles urgences, troisième scanner ou encore réaménagement du service de chirurgie sont au programme.
« C’est plus qu’un hôpital », en dit le maire de Bagnols et président du conseil de surveillance du Centre hospitalier, Jean-Yves Chapelet, à son sujet. Plus qu’un hôpital, le premier employeur de la ville, avec 1 200 salariés, et un service à la population de tout un territoire, et même des territoires limitrophes. Un service qui commence bien souvent au service d’urgences, « dans des locaux vétustes », pose Jean-Yves Chapelet.
Pourtant, les derniers travaux remontent à quinze ans, ce qui n’est pas si vieux. « À l’époque, elles ont été conçues pour 10 000 passages par an, or aujourd’hui on en est à plus de 28 000 passages et nous en avons connu jusqu’à 31 000 », expose le directeur du Centre hospitalier Jean-Philippe Sajus. Pas besoin de sortir d’une grande école pour comprendre ce que ça implique : « des conditions de travail pour les professionnels de santé, et d’accueil pour les usagers qui ne sont pas garanties », résume le directeur.
Alors des travaux d’agrandissement des urgences, qui vont gagner 700 mètres carrés à la place de la rampe d’accès de l’avenue Daudet, vont débuter très prochainement pour 6,4 millions d’euros. « L’idée est de finir les travaux pour mai 2027, on prend de la marge car ce sera en site occupé, explique Jean-Philippe Sajus. Donc il y aura trois tranches : d’abord l’extension, puis le déplacement des urgences dans ce nouveau local pour réhabiliter les locaux actuels, puis la réinstallation. » À terme, les urgences permettront de mieux accueillir certains types d’urgences, comme les urgences pédiatriques ou psychiatriques. « Et quand vous avez des locaux neufs, accueillants, vous êtes plus attractifs », glisse le maire, alors que le service des urgences est toujours en pénurie de médecins spécialisés.
Les urgences resteront « régulées », comprendre qu’il faudra toujours appeler le 15 pour y être pris en charge. « Sur ce point, le retour en arrière sera impossible », tranche Jean-Philippe Sajus. Le Centre hospitalier de Bagnols a signé une convention avec ses homologues de Nîmes et d’Alès pour bénéficier d’un appui sur ses urgences, « un sujet d’espérance » pour le directeur de l’établissement bagnolais.
Un troisième scanner au printemps
Deuxième gros chantier : l’installation d’un troisième scanner. 850 000 euros sont investis pour construire le bâtiment destiné à l’accueillir, près du hall d’entrée de l’hôpital. Les travaux ont démarré cet été, et doivent d’achever en avril 2025. Avec ce troisième scanner, « nous aurons un service imagerie de pointe, avec 2 IRM et 3 scanners », souligne Jean-Yves Chapelet.
Un autre chantier, moins visible, démarre ce mois-ci : le réaménagement capacitaire du service de chirurgie. Derrière cette phrase absconse se cache « la réponse à un besoin nouveau de proposer des hospitalisations de plus courte durée, un jour, deux jours, avec un relais éventuel de l’hospitalisation à domicile », pose le directeur. Sauf que « ça nous impose de retrouver de la surface pour installer une vingtaine de lits », explique-t-il, ce qui demande de déplacer le service de chirurgie ambulatoire, de créer de nouvelles chambres et de créer le service de médecine ambulatoire.
Avec une idée : « fluidifier la prise en charge, résume Jean-Philippe Sajus. Nous manquons toujours de lits de médecine, même si nous en avons ajouté 20 pour arriver à 110 lits, nous sommes encore régulièrement engorgés. » De plus courts séjours et une plus grande part d’hospitalisation à domicile contribueraient donc à régler le problème, et sont aussi « un élément d’attractivité pour les médecins », rajoute-il. 700 000 euros vont être investis, pour des travaux jusqu’au printemps 2026.
L’hôpital va aussi mener des travaux hors de son enceinte, plus précisément à l’Institut de formation aux métiers de la santé, dont la capacité d’accueil est passée de 50 à 70 étudiants infirmiers, sans compter la cinquantaine d’étudiants aides-soignants. L’idée est d’améliorer leurs conditions d’accueil, en aménageant les sanitaires ou le réfectoire. Le coût total est de 450 000 euros, subventionnés à hauteur de 380 000 euros par la Région. Les travaux démarreront en décembre, pour aller jusqu’à l’automne 2025.
Vers un nouveau centre de rééducation
Enfin, dernier projet, et non des moindres : l’unité SMR, pour Soins médicaux de réadaptation. Une activité qui était jusqu’à il y a quelques mois assumée par la clinique Lagaraud, qui a depuis plié bagage. Le Centre hospitalier a donc repris le service, les agents et « un bâtiment en très mauvais état », note sans détour le directeur du CH. Face à cette situation, l’hôpital a été contraint de fermer la moitié des 60 places de l’établissement, « tant que les conditions de sécurité ne seront pas remplies », souffle le directeur. L’hôpital va donc devoir investir, sans compter entretemps que le bâtiment est loué par l’opérateur privé à l’hôpital, pour la bagatelle de « 370 000 euros par an », précise Jean-Yves Chapelet.
Bref, une situation intenable sur le long terme. Le service va donc être reconstruit, et « la mairie est partie prenante pour trouver le foncier, juste derrière nous avons démoli le centre Flemming, la surface s’y prête », avance le maire. Le montant estimé des travaux est de 10 millions d’euros, pour une inauguration espérée au deuxième semestre 2027.