BAGNOLS/CÈZE Le club de natation toujours dans l’attente de la reprise
Les 250 adhérents du Sport olympique Bagnols Marcoule (SOBM), le principal club de natation du Gard rhodanien, ne peuvent toujours pas nager.
Et ce alors que depuis le 15 décembre, les clubs de natation ont pu reprendre leurs activités, en tout cas pour les mineurs. Pas le SOBM, et pour une raison simple : il n’y a plus de piscine couverte publique dans le Gard rhodanien depuis la fermeture de celle de Laudun-l’Ardoise, et le SOBM nage à la piscine du 1er Régiment de la Légion étrangère, à L’Ardoise.
Seulement voilà, dans l’armée, les règles sont plus strictes qu’ailleurs. Après un premier arrêt pour cause de premier confinement qui s’est « globalement bien passé », estime le président du SOBM Jérôme Buigues, « nous avons rempilé en septembre avec la préparation de la saison d’hiver à la Légion, et nous avons dû arrêter une semaine avant le deuxième confinement car les installations de l’armée sont fermées au public à partir du moment où il y a eu le couvre-feu », précise-t-il.
Et depuis, impossible de reprendre les activités, même pour les mineurs : le couvre-feu étant toujours en vigueur, impossible de pénétrer dans l’enceinte militaire pour nager. « Nous avons de très bonnes relations avec la Légion et la situation ne dépend pas d’eux, mais le fait de ne pas avoir de structure publique nous pénalise, nous et le club de Laudun », résume Jérôme Buigues. L’éventuelle rénovation de la piscine de Laudun-l’Ardoise ou la tout aussi éventuelle construction d’une nouvelle piscine couverte sur le territoire de l’Agglo sera décidée à l’issue de l’élaboration du projet de territoire de l’intercommunalité, actuellement en cours.
En attendant, la situation est difficile à vivre pour les adhérents du club. « Nous avons les adhérents qui font de la compétition, et pour eux c’est la catastrophe, souffle le président du SOBM. Et c’est valable pour tous les sports aquatiques malgré l’annonce de la reprise pour les mineurs, qui ont le droit de nager mais pas de faire de compétition, ce qui n’est pas très cohérent. » Plus largement, « une grosse partie des jeunes du club est issue des quartiers de Bagnols et c’est leur seul sport, ils n’ont pas eu leur activité depuis des mois, explique Jérôme Buigues. Déjà qu’au niveau scolaire c’est compliqué à vivre, ils n’ont même pas cet exutoire. »
Enfin, les adultes constituent « pas loin de la moitié des adhérents », précise le président du club. « Il y en a beaucoup dont c’est le seul sport, et pour certaines personnes seules, la natation est importante aussi pour le contact humain », poursuit-il. Dans ce contexte, le SOBM, comme de nombreux clubs sportifs, tire la langue en termes de licenciés.
« Nous avons perdu un peu moins de 30 % de nos adhérents à la reprise, dont les trois quarts d’adultes », pose Jérôme Buigues, tout en ne s’estimant pas si mal loti vu que « certains clubs du département ont perdu la moitié de leurs adhérents. » La raison de cette désaffection ? « Une partie n’ont pas repris car ils se doutaient qu’on allait reconfiner, et d’autres ont trouvé une autre activité, ça a favorisé le turnover », avance le président.
Cette crise sanitaire a aussi des conséquences sonnantes et trébuchantes pour le club, qui a fait le choix de ne pas encaisser les cotisations versées en septembre par ses adhérents. « On fera un prorata à la reprise ou on encaissera le tout, nous donnerons le choix à nos adhérents », explique Jérôme Buigues. En attendant, le club bénéficie des aides de l’État pour payer ses deux entraîneurs, et finance le reste à charge sur ses fonds propres.
« On vit sur nos finances, qui sont saines, pour encaisser le coup », résume le président du club, impatient, comme tous ses adhérents, de pouvoir retourner nager.
Thierry ALLARD