BAGNOLS/CÈZE Un guichet unique pour la rénovation de l’habitat
La ville de Bagnols et l’Agence nationale de l’habitat (ANAH) lancent une Opération programmée d’amélioration de l’habitat-renouvellement urbain (OPAH-RU). En clair : de nombreuses subventions peuvent être sollicitées pour rénover des logements dans le centre-ancien, et pour accompagner les porteurs de projets, un lieu ressource, la Maison coeur de ville, vient d’ouvrir en centre-ville.
Elle est rue du Général-Teste, à deux pas de la place Mallet, et compte rapidement devenir incontournable pour les propriétaires de biens immobilier dans le centre-ville de Bagnols. Car l’OPAH-RU permet, sous conditions de revenus, de bénéficier de subventions de l’ANAH pour réaliser des travaux d’économies d’énergie, d’accessibilité et d’adaptation au vieillissement et globalement re réhabilitation d’habitats dégradés. Concrètement, l’accompagnement peut aller de 25 à 60 % du montant du projet. Tout sauf quantité négligeable.
Le dispositif, déjà expérimenté avec succès à Pont-Saint-Esprit, arrive donc à Bagnols, en complément du renouvellement urbain des Escanaux et de l’Action Coeur de ville, entre autres. L’OPAH-RU durera cinq ans, avec un objectif à l'issue de cette échéance, « avoir largement redressé le centre-ville », résume le maire Jean-Yves Chapelet. Pour y parvenir, l’OPAH-RU est dotée d’un budget de 6,5 millions d’euros sur les cinq ans, 4,5 millions venant de l’ANAH et 1,2 million de la mairie de Bagnols. « On veut que les choses bougent alors on y met du budget, c’est un geste fort et ça va faire du bruit », promet le maire.
Concrètement, les propriétaires du périmètre concerné, grosso modo le centre-ville, sont invités à se rendre à la Maison coeur de ville, qui est ouverte tous les matins de semaine, avec le mercredi et le jeudi une permanence des bureaux d’étude, dont l’opérateur choisi par la mairie, le cabinet SEGAT. En tout, 2 300 logements sont compris dans le périmètre, et l’objectif est d’en avoir rénové 340 à l’issue des cinq ans. Dans ce lieu ressource, « nous remplissons avec les porteurs de projet les dossiers de subventions, et il y a un accompagnement technique avec des experts », explique la cheffe de projet Action coeur de ville pour la mairie Clotilde Egraz.
L’idée de ce lieu est donc « de simplifier la vie des gens pour leur bien et pour le bien de Bagnols », affirme le conseiller municipal et député Anthony Cellier, qui invite les propriétaires à entamer la démarche. Car après la carotte, viendra le bâton. Outre les contraintes de qualité des travaux — les travaux low-cost « avec des fenêtres et des volets en PVC, c’est terminé », avance le maire — viendra après la phase incitative « une phase plus coercitive, les marchands de sommeil sont dans notre ligne de mire », ajoute le premier édile.
À terme, les propriétaires indélicats qui louent des passoires thermiques insalubres pourront se voir signifier « une interdiction de la mise à la location de leur bien à partir de 2024, ce n’est pas inscrit clairement dans la loi mais c’est la tendance », avertit le député. Idem pour les logements éternellement vacants : « c’est une problématique, il y en a énormément dans le centre ancien, souvent car il y a trop de travaux à faire, or on peut trouver des solutions et même aller jusqu’à faire de l’intermédiation locative », avance Éric Baudet, de la société Territoires et habitat.
« Si on veut retrouver un centre-ville attractif, il faut en passer par là », tranche le maire, avant de préciser que la phase coercitive arrivera « dans deux ans. » Ce qui laisse largement le temps de passer à la Maison coeur de ville, ainsi que de faire un tour sur le site dédié de l’ANAH.
Thierry ALLARD