BAGNOLS/CÈZE Une fête nationale teintée de covid-19
Du bleu-blanc-rouge, la Marseillaise, un cortège, une chorale, des porte-drapeaux : cette fête nationale du 14-juillet à Bagnols n’avait à première vue rien de différent de d’habitude.
Sauf que ce 14 juillet est le premier en temps de crise sanitaire du coronavirus covid-19. Alors à l’hommage traditionnel rendu le 14-juillet à ceux morts pour la France, un hommage aux victimes du virus et au personnel soignant a été ajouté à la cérémonie, conduite par Jean-Claude Mougenot, président des anciens combattants de Bagnols. Ainsi, et pour la première fois lors d’une cérémonie officielle, le directeur du Centre hospitalier de Bagnols Jean-Philippe Sajus a été invité à prendre le micro.
Le directeur en profitera pour rendre un hommage appuyé aux soignants au sens large, notamment à ceux qui ont été tués par le covid-19, « à l’armée de l’ombre aux côtés des soignants », comprendre les services techniques, la blanchisserie ou encore les agents d’entretien de l’hôpital, aux bénévoles et aux forces de l’ordre. « C’est l’occasion de réaffirmer notre attachement à la santé comme bien universel », estimera Jean-Philippe Sajus, avant de saluer « les nombreuses initiatives » nées durant le confinement, qui ont démontré « des valeurs d’humanité, de courage et d’abnégation. »
« Nous savons tous ce que nous devons aux soignants, il faudra s’en rappeler », conclura le directeur du Centre hospitalier. Dans son discours, le maire de Bagnols Jean-Yves Chapelet s’associera à l’hommage au personnel soignant avant d’estimer qu’au cours de cette crise sanitaire, « les grandes valeurs de la République ont été ébranlées comme rarement. »
Le maire insistera ensuite sur la fraternité : « j’ai vu du courage, de l’abnégation, du sens du devoir, de la générosité et de la solidarité, les Français se sont retroussé les manches. » Se tournant ensuite vers l’avenir, Jean-Yves Chapelet citera Jean Cocteau (« l’avenir n’appartient à personne ») avant d’estimer que « ce sera à nous élus locaux de relever avec nos concitoyens le défi de ce siècle, sortir des sentiers battus, redonner un sens à l’action publique, encourager nos concitoyens à prendre toute leur place dans la vie démocratique du pays. »
Jean-Yves Chapelet terminera par une allusion à la Révolution, en affirmant que « en cas d’échec, le danger est grand. La vindicte populaire d’aujourd’hui ne doit en aucun cas être le comité de salut public d’hier. »
La fête nationale se poursuit ce mardi, avec dès 19h30 des déambulations de fanfares dans le centre-ville, et à 22h30 le tir du feu d’artifice au stade Saint-Exupéry.
Thierry ALLARDthierry.allard@objectifgard.com