ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine
Aux oubliettes ! Il est toujours étonnant de constater comme on oublie vite en politique. Et notamment les ratés des têtes de gondoles du Rassemblement national. Le débat télévisé catastrophique de l'entre-deux tours de la Présidentielle ? C'est de l'histoire ancienne ! Ni vue, ni connue, Marine le Pen a fait sa petite cure d'anonymat pendant quelques mois pour mieux repointer le museau un peu avant les Européennes. Avec succès, à en juger par les intentions de vote des instituts de sondage... L'affaire des emplois fictifs présumés au parlement européen ? Une broutille ! Un député du Gard qui quitte ses fonctions deux ans à peine après avoir été élu (avec très peu de marge) pour faire le grand saut à Bruxelles ? Et alors, où est le problème ? Pendant longtemps, beaucoup pointaient du doigt les carences des autres mouvements pour expliquer le succès de la dynastie Le Pen. Aujourd'hui pourtant, bien que devenu un parti lambda dans les médias ainsi que dans l'esprit d'un grand nombre de Français, le Rassemblement national devrait être jugé avec la même sévérité. L'une des explications de cette carence est certainement liée aux méthodes employées par le parti d'extrême-Droite pour dissuader la presse d'exercer son contre-pouvoir. En encourageant par exemple, via les réseaux sociaux, les Français à se détourner des médias qui ne font que leur travail. Ou parfois même, comme le fait la ville de Beaucaire depuis quelques années, en développant son propre média. Julien Sanchez, le maire de la Ville, et son directeur de cabinet, sont devenus des experts des réseaux sociaux. Ils communiquent habilement, fanfaronnant en cas de victoire judiciaire, se satisfaisant de réussites beaucairoises invérifiables ou se victimisant dès que l'occasion se présente. Tantôt Beaucaire la glorieuse, tantôt Beaucaire la pleureuse. Et l'opposition dans tout cela ? Inaudible jusque là, elle se prépare pour la bataille municipale. Une liste d'union de la Droite à la Gauche qui n'a aucune chance de l'emporter selon les pronostics du Rassemblement national. Probable. Qu'importe, l'après Sanchez semble déjà en marche.
La Camargue se branche sur la gare de Manduel. La nouvelle gare Nîmes-Pont du Gard est scrutée avec beaucoup d’intérêt de l’autre côté du Rhône. Les élus de la communauté d’agglomération d’Arles-Crau-Camargue ont compris l’atout que représente cette nouvelle infrastructure pour les usagers de leur territoire. C’est que les 25 TGV et les 44 TER qui la desserviront, dès la fin de cette année, font pâlir d’envie du côté d'Arles. Le président de l’Agglo arlésienne, Claude Vulpian, vient d’ailleurs d’interpeller le président de la Région PACA et la présidente d’Occitanie, Carole Delga, pour leur signifier l’intérêt de cette nouvelle gare proche de la Camargue et de sa capitale, Arles. Il leur demande, en substance, la création d’une desserte au départ d’Arles vers Manduel permettant aux habitants « de se rendre vers ce pôle générateur de mobilités, beaucoup plus proche que celui d’Avignon ». L’axe Arles-Nîmes à nouveau sur de bons rails ? Assurément et c'est sans compter sur la puissance culturelle de la fondation Luma qui ouvre ses portes dans quelques mois et devrait attirer bon nombre de visiteurs.
Manifester, c'est un métier. Né il y a quelques mois, les Gilets jaunes ne connaissent pas encore tous les codes d’une manifestation. Mercredi, pour la traditionnelle manifestation du 1er mai, plusieurs Gilets jaunes armés de banderoles et de porte-voix se sont postés en tête de cortège. Ouh la boulette ! Ce placement audacieux a déclenché l’indignation des autres syndicats. « Allez-y si vous voulez ! Nous, on attend que vous soyez partis pour démarrer ! », lance le cégétiste nîmois Laurent Alvarès. Tout feu tout flamme, certains Gilets jaunes ripostent : « On s’en bat les c******* ! On part sans eux ! » Immédiatement, d’autres militants fluorescents, plus enclins à la discussion, se rapprochent de la CGT. « Les gars, en réunion de coordination cette semaine, on avait dit que nous serions tous derrière la banderole unitaire ! », rappelle M. Alvarès. Finalement, la banderole a été placée en tête de cortège avec un seul ennemi : la politique d’Emmanuel Macron.
La politique aux toilettes. La manifestation du 1er mai à Bagnols a été le théâtre d’un débat aussi bref qu’intense entre le chef des communistes locaux, Michel Tortey, et son homologue socialiste, Rémy Salgues, par ailleurs adjoint au maire de Bagnols. Un débat sur le thème ô combien crucial… des toilettes publiques. Le communiste reprochera au socialiste que les commodités publiques nouvellement installées sur la place Alsace-Lorraine - lieu de la manif’ - soient déjà en panne, y voyant là, en substance, un symbole de la politique menée par la majorité municipale. Le socialiste lui répondra qu’il se trompait de sujet, avant de s’écarter. L’occasion de constater une nouvelle fois qu’à Bagnols comme dans beaucoup d’endroits, ceux qui souhaitent réconcilier PCF et PS sont dans la m**** et peuvent toujours pisser dans un violon, à défaut de pouvoir le faire dans les toilettes publiques.
Carole Delga taquine. Samedi matin, Carole Delga, la présidente de la Région Occitanie, s'est rendue sur le marché de Sommières, dans le cadre de l'opération "La Région est à vous". Échangeant avec Pierre Martinez, président de la Communauté de communes du Pays de Sommières, la présidente constate : "Vous êtes à cinq minutes de l'Hérault !". "Oui, mais on est bien dans le Gard", insiste en souriant son interlocuteur. "Oh, vous n'allez pas nous faire des remarques sur l'Hérault. À Bédarieux, on a un dossier épais sur les Martinez", termine la Toulousaine Carole Delga qui, visiblement, aime bien s'amuser du chauvinisme des élus locaux. En effet, Pierre n'est autre que le fils d'Antoine Martinez, maire de Bédarieux depuis 1983, une commune située au cœur de l'Hérault.
"Je tiendrais parole". Cette visite à Sommières a réjoui Carole Delga à l'image de cette entrevue dans le salon de coiffure de Paulette Barbusse, une des plus anciennes commerçantes de la commune. Ravie de rencontrer l'élue, la coiffeuse a faire part de son impatience de voir s'ériger le futur lycée de Sommières, financé à hauteur de 45 M€ par la Région. Afin de faire plaisir à la seniore, Carole Delga lui a promis de l'inviter à la pose de la première pierre : "Je viendrais vous chercher et vous monterez dans la voiture avec moi", a-t-elle annoncé. En sortant de la boutique, la présidente a transmis l'information à son attaché et s'est engagée "à tenir sa parole". Mais dans un salon de coiffure, rien d'étonnant à ce que les deux femmes soient de mèche(s).
À l’Agglo, le vote électronique bientôt de rigueur. Les élus du bureau communautaire de Nîmes métropole ont particulièrement apprécié la visite rapide du chantier du Colisée 3, en fin de semaine. Ils étaient conviés par le président Lachaud à découvrir le nouvel hémicycle ainsi que les bureaux mis à disposition des groupes politiques et des salariés de l’Agglo. Selon l’un d’entre eux, cette visite a permis de découvrir « des installations modernes et très fonctionnelles. Yvan Lachaud a même assuré qu’un tel équipement servirait aux autres collectivités ». En effet, la Région pourrait y tenir session. Tout comme des associations gardoises y organiser leur assemblée plénière. Assis dans l’hémicycle, les élus de la métropole ont goûté avec gourmandise la démonstration du vote électronique qui se pratiquera désormais au conseil communautaire. Sacré changement pour certains élus qui ne se cacheront plus derrière leur petit doigt pour voter. Autre point fort de la visite, la découverte des bureaux des groupes politiques. Elle a donné l’occasion à certains maires de se chamailler gentiment sur la superficie des uns et des autres. Avec les politiques, chassez le naturel, il revient toujours au galop.
Le Festival de Cannes s'invite au CGR. Évrard Zaouche, le directeur du cinéma CGR de Nîmes, a bien l'intention de sortir le grand jeu pour ce rendez-vous annuel exceptionnel autour du cinéma. Tapis rouge, palmiers, photographes, tenue correcte exigée, retransmission en direct de la cérémonie d'ouverture et du film en compétition lors de la première soirée : le 72e Festival de Cannes 2019 aura aussi lieu à Nîmes. L'idée a tellement séduit la direction des CGR en France que cette opération se déroulera en direct dans plusieurs cinémas de France partenaires. Le rendez-vous est donc fixé au 14 mai 2019 à partir de 19h suivi du film d'ouverture à 20h00 à savoir THE DEAD DON'T DIE de Jim Jarmush.
La rédaction