CHALEUR. BTP : "On a toujours travaillé dans la chaleur, c'est plus la pluie qui nous gène"
16H15. Sur les collines du quartier nîmois de Valdegour, une dizaine de travailleurs, torse nu, s'apprêtent à fermer boutique… A l'entrée du chantier, Luciano, le délégué du personnel, s'arrose abondamment : "ce n'est pas qu'à cause de la chaleur, c'est surtout que je vais rentrer chez moi", plaisant-il. Depuis sept mois, l'entreprise de maçonnerie Darver construit une résidence. Une mission confiée par le bailleur social Habitat du Gard.
Alors que le thermomètre va très certainement s'emballer ces prochains jours, d'après les prévisions de Météo France, ces ouvriers nîmois ne semblent pas s'inquiéter outre mesure : "on boit un peu plus et on commence une heure plus tôt, à 7h du matin au lieu de 8h", lance un plaquiste, du haut de son échafaudage. Dans le bâtiment en face, le chalumeau a de quoi provoquer des cascades de sueurs chaudes... "C'est un peu plus dur pour eux, alors avec le patron ont a décidé d'accentuer les pauses à raison de deux par demi-journée".
Bureau. Sur les dix ouvriers du chantier, la moitié fait le ramadan (jeûne). A bord de son camion, Nourredine n'est pas mécontent de rentrer chez lui : "Je dirai un peu pareil que mon collègue : c'est un peu plus difficile l'été, mais après on étale notre effort, on a l'habitude".
Si aucune obligation incombe l'employeur lorsque le plan canicule n'est pas déclenché, l'entreprise a acheté un frigo entreposé à quelques mètres de là, au dépôt. Et la climatisation est installée dans les salles de repos. "Vous savez, lorsqu'on a l'habitude ça passe tout seul. Souvent les gens nous plaignent, mais je pense que ça doit surtout être plus dur ceux qui travaillent dans les bureaux avec la climatisation toute la journée et qui sont confrontés, le soir, à la chaleur", conclut, un brin moqueur, Luciano.
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com